Maisons de fameux imprimeurs
et libraires de Paris au XVIe siecle
D'après des notes communiquées par M. Adolphe Berty et M.
Alkan aîné.
Extrait de l'Annuaire
du bibliophile, 1860
C'est grâce aux
patientes recherches de notre ami M. Adolphe Berty (1)
que l'on pourra désormais retrouver de quels lieux sortirent
ces splendides éditions qui sont l'honneur des presses et des
comptoirs de la librairie française du seizième siècle.
Au moment où le vieux Paris fait place à une ville nouvelle,
c'est pour le bibliophile comme un pieux devoir de recueillir ces
souvenirs. Les enseignes des maisons de Paris changeaient rarement,
tandis que les générations, se succédaient sous
leur ombre; à l'aide de nos indications, le lecteur curieux
remplacera facilement sous le toit qu'ils habitèrent et les
prédécesseurs et les successeurs des noms que nous citons. Ce libraire habitait rue Neuve Notre-Dame dans la maison de Saint-Jean-Baptiste, qu'il ne faut pas confondre avec celle connue sous le nom. de l'image Saint-Jean-I'Evangéliste où nous dirons plus loin que demeurait Sertenas. Ces deux maisons étaient situes, à très-peu de chose près, en face l'une de l'autre; celle de Jean Janot dit Jehannot, au côté septentrional de la rue, n'était, selon toute apparence, séparée que par une petite ruelle du chevet de l'église Sainte-Geneviève-des-Ardeus. Mellier habitait rue Saint-Jacques,
à l'enseigne des Trois pyjons, qui doit être la
même que celle des lrois Coulons. Elle s'appelait la
maison du Coulon en 1380, et la maison aux Deux Coullons
en 1320. Pour celui qui remontait la rue, elle était la
troisième avant la maison faisant le coin septentrional de
la rue du Cimetière Saint-Benoît, dans laquelle elle
aboutissait. Elle formait la limite du collége, de Cambray,
tenait vers le nord à la maison de la HousseGilet et
vers le sud à la maison dite l'Hôtel-de-l'Etoile ou
de la Couture. Jacques Nyverd demeurait rue de la Juiverie, à l'image Saint-Pierre. La rue de la Juiverie aboutissait d'une extrémité à la rue du marché Palu et de l'autre à la rue de la Lanterne;. confondue avec ces deux dernières qui en formaient la continuation, elle se nomme aujourd'hui rue de la Cité. L'image Saint-Pierre était la huitième maison en remontant la rue de la Juiverie à partir du coin de la rue Saint-Christophe, qui existe encore sous ce nom ; connue sous le nom de mage Saint-Jacques jusqu'en 1429, la maison de Nyverd prit à Partir de l'année suivante le nom qu'elle portait au XVIe siècle et qu'elle a gardé jusqu'en 1636. La maison qu'il habitait,
en 1555, était occupée cinquante ans auparavant par
le libraire Simon Vostre ; elle portait pour enseigne Saint-Jean-l'Évangéliste
; dans le siècle précédent, c'était
la maison des Trois Boites. Il ne reste plus trace de
cette maison, qui était située, du côté
méridional de la rue Neuve-Notre-Dame, à l'opposite
du chevet de l'église Sainte-Geneviève-des-Ardents ;
elle aboutissait à la ruelle des Sablons. Nous connaissons
une précédente demeure de Sertenas (vers 1550), ainsi
indiquée sur quelques-uns de ses livres "Au Mont Saint-Hilaire,
à l'hostel d'Albret." Le célèbre
imprimeur Geofroy Tory est aujourd'hui l'une des figures les plus
illustres et les mieux connues de la typographie française.
On sait que comme graveur il fût le maître de Claude Garamond
, maître de tant d'excellents artistes. Nous ne saurions trop
recommander l'ouvrage de M. Auguste Bernard : "Geofroy Tory, peintre
et graveur, premier imprimeur royal, réformateur de la typographie
sous François Ier." Un volume in-8, avec figures gravées
parmi lesquelles la marque suivante
: La maison de la Fontaine,
rue Saint-Jacques, où demeurait Vascosan en 1555, aboutissait
à une maison du cloître Saint-Benoît et était
située à environ 53 mètres du coin de la rue
des Mathurins. Elle tenait vers le nord à la maison de l'Ecrevisse,
et vers le sud à celle l'Ange. Elle avait pour enseigne
la Fontaine dès 1542. (1)
Voyez particulièrement un fragment de sa savante histoire topographique
et archéologique du vieux Paris, publié sous ce titre,
"Les trois Îlots de la Cité compris entre les rues
de la Licorne, aux Fèves, de la Lanterne, du Haut-Moulin et
de Glatigny." M. Berty est certainement, de tous les écrivains
sur Paris qui se distinguent actuellement, l'un des plus instruits
et des plus modestes
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