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Paul Dupont, Restif de la Bretonne, 1853

Retif de la Bretonne [né à Sacy (Bourgogne) en 1734, dans la ferme de La Bretonne où il vécut jusqu'à l'âge de 16 ans] (1), homme de lettres, dont la célébrité aujourd'hui n'est pas en proportion avec la fécondité, puisqu'il écrivit plus de 200 volumes, entra très-jeune en apprentissage chez un imprimeur d'Auxerre [ pendant 4 ans à partir de 1751].
En 1755, il fit son compagnonnage à Paris, dans l'imprimerie royale, sous la direction d'Anisson-Duperron, qui lui donnait 50 sous par jour. A trente-trois ans, il était encore ouvrier imprimeur, lorsqu'il écrivit son premier roman dédié aux beautés
(2).
A la révolution de 1789, il établit une imprimerie rue de la Bûcherie, près la place Maubert, quartier digne de l'auteur. Cet atelier était seulement à son usage ; il s'y renfermait, et, passant alternativement de la casse à la presse, il composait et imprimait lui-même ses ouvrages. Le cynisme de cet auteur se retrouve un peu dans la forme de ses livres.
De tant d'ouvrages qu'il a publiés, on a beaucoup de peine aujourd'hui à en retrouver un seul : l'épicier, ce vampire de la littérature, les a tous dévorés. Retif de la Bretonne est mort pauvre, après une vie misérable : triste exemple d'une fécondité malheureuse !
Dans un de ses meilleurs ouvrages, dont la sérieuse Angleterre a publié jusqu'à 42 éditions, le
Paysan perverti, il a donné à deux de ses personnages des noms de caractères d'imprimerie : Madame Parangon et Madame Palestine.
[Il publia aussi son autobiographie sous le titre Monsieur Nicolas, imprimé sur ses presses de la rue de la Bûcherie en 1790, L'année des dames nationales en 1791 (avec une orthographe "réformée", un de ses projets) et Les Françaises, en 1786, dont nous reproduisons des pages.]

NOTES
(1) Son véritable nom parait être Restif. Du reste, il ne s'est jamais bien accordé avec lui-même à cet égard : le premier de ses romans est signé
de la Bretonne ; le troisième, Retif ; le Paysan perverti, Retif de la Bretonne ; c'est ce dernier nom qui a prévalu.
(2) Son Théâtre, 1784-1793, qui forme sept volumes avec figures, a été imprimé, en partie par lui-même ; il dit dans un avis : "Je suis le seul auteur qui s'occupe de littérature dans ce temps de troubles. J'ai le coeur serré, aujourd'hui, en composant ceci sans copie."

 NDLR : Entre crochets, nous avons ajouté des informations.

 

 

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