Boileau
La satire de Boileau sur les Embarras de Paris, si connue qu'elle soit, nous
a paru le complément nécessaire de cette, description rimée
de la Capitale, d'autant plus que la satire en question, imitée d'Horace
et de Juvénal, plutôt que composée de sentiment et prise
sur le fait, fut écrite à peu près, au même moment,
c'est-à-dire en 1664. Nous n'avions rien de mieux à faire que
de conserver les notes de Brossette, qui servent d'éclaircissement à
un petit nombre de vers de cette satire parisienne.
Les cris de Paris
Enfin, les Cris de Paris, qui terminent ce volume consacré à
l'histoire des murs parisiennes du dix-septième siècle,
n'appartiennent pas à cette époque par la date de la première
publication de ce vieux recueil en vers et en prose : mais le dix-septième
siècle s'était approprié en quelque sorte, cette pièce
du seizième, en la rajeunissant, en la modifiant et en l'augmentant.
Nous savons aussi d'une manière irrécusable que les anciens cris
de Paris s'étaient perpétués traditionnellement parmi le
petit commerce des rues. Il devenait donc intéressant de connaître
ces cris qui sont aujourd'hui presque oubliés. En réimprimant
les Cris de Paris, nous avons réimprimé tout le recueil
qui porte ce titre, d'après une édition de Troyes, très-fautive,
mais par cela même plus importante, puisqu'elle nous représente
fidèlement l'état d'une tradition orale qui s'était corrompue
de bouche en bouche.
Cette édition des Cris de Paris, que nous avons reproduite en
la corrigeant quelquefois, bien entendu, est une de ces innombrables impressions
de Troyes, chez Pierre Garnier. 1714, in-16 de 78 pages. mais le même
recueil existe dans trois ou quatre éditions gothiques que nous avons
laissées de côté, de propos délibéré,
ces éditions offrant des variantes considérables, qui caractérisent
une époque antérieure de la tradition populaire.
L'édition la plus ancienne que nous aurions pu consulter est ainsi décrite
dans le Manuel du Libraire : « Les Rues et les Eglises de
Paris, avec la despense qui se fait chascun jour; le tour de l'Enclos de ladite
Ville avec l'enclos du bois de Vincennes et les épitaphes de la grosse
Tour dudit bois : qui la fonda, qui la parfist et acheva. Et, avec ce, la longueur,
la largeur et la haulteur de la grant église de Paris, avec le blason
de ladite Ville. Et aucuns des cris que l'on crie parmi la ville. Sans lieu
ni date, in-4, gothique, de 10 feuillets, imprimé chez F. Auboyns
vers 1520. » M. Brunet cite, en outre, une édition gothique, petit
in-8 de 12 feuillets, sans date, avec le nom de Guichard Soquand, et une autre
édition dans laquelle les cris de Paris, au nombre de cent sept, se trouvent
en tête, Paris, Nicolas Buffet, 1549, in-8 de 16 feuillets. Ce livre a
été réimprimé bien des fois depuis, et avec des
suppressions ou des changements, à Troyes ou à Paris.
Un pareil opuscule aurait pu donner matière à un volume de notes
: nous nous sommes bornés à rédiger celles qui nous ont
paru les plus utiles, avec l'aide de M. A. Bonnardot.
On s'étonnera peut-être de ne pas trouver, dans une collection
de cette espèce, un autre livre, livre rare souvent signalé comme
un des plus intéressants desiderata qu'on pût offrir aux bibliophiles
parisiens ; nous voulons parler d'un recueil assez volumineux, intitulé
: Paris ou la description succincte de cette grande ville, par
un certain nombre d'épigrammes de quatre vers, chacune sur divers sujets,
par Michel de Marolles (sans nom de lieu, 1677 , in-4) ; mais ce volume ne renferme
pas d'indications descriptives ou pittoresque ; ce sont seulement les archives
des ordres religieux, péniblement et bizarrement rimées. François
Colletet lui-même est un aigle auprès du digne abbé de Marolles,
qui avait cru inventer la poésie mnémotechnique, et qui n'a fait
en ce genre que des tours de force de ridicule et de niaiserie.
P.
L.