Bousson, Vertueux (1796-1829), professeur de philosophie à Charlemagne

Membre du jury du concours d’agrégation de philosophie en 1827, Bousson, d’abord professeur à Stanislas [1822] occupe les postes de professeur de philosophie dans deux des cinq collèges royaux de la capitale : Louis-le-Grand [1825] et Charlemagne [1826]. La maladie puis un décès prématuré [1829] mettent fin à une carrière prometteuse.

Vertueux Bousson. Né le 7 mai 1796, à Dreux [Eure-et-Loir] ; mort le 3 juin 1829, à Ardres [Pas-de-Calais].
1821. AGRÉGÉ DES CLASSES SUPÉRIEURES DES LETTRES.
Vertueux Bousson est reçu seizième au concours d’agrégation de 1821 pour les classes supérieures des lettres.
C’est le premier concours pour l'agrégation des lettres reconstituée. il s’ouvre le 3 septembre 1821, à Paris, au collège des Irlandais [actuellement au 5 rue des Irlandais], et se déroule jusqu'au 18 septembre.
Le 21 août précédent le Conseil royal de l’instruction publique a dressé la liste des élèves admis à concourir.
Alors que François Antoine Joan Mazure [1776-1828], futur Inspecteur général des études, et associé depuis 1817 à des Commissions d'Inspection générale, est président du jury, sont reçus, à l'agrégation des lettres, le 29 septembre* 1821, dans l'ordre de classement :
Hector Poret [1799-1864], futur suppléant de Victor Cousin [1792-1867] dans la chaire d'Histoire de la philosophie ancienne en 1831-1838 ; Laurent de Luynes [1794-1884], futur Inspecteur général des études [ordonnance du 22 septembre 1824] ; Jules Michelet [1798-1874], docteur ès-lettres [Paris, 1819], futur professeur du collège de France [1838-1852] ; Amédée Daveluy [1799-1867], ancien élève de l'École normale [1818], futur directeur de l’École française d’Athènes, [de 1846 à 1867] ; Gabriel Lefevre ; Marie Nicolas Bouillet [1798-1864], ancien élève de l'École normale [1816], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire [1861] ; Théophile Lodin-Lalaire [1797-1896], ancien élève de l'École normale [1816], futur professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon ; Germain Joseph Delbecque [1795-1875], futur député ; Nicolas Rodolphe Taranne [1795-1857], futur bibliothécaire à la Bibliothèque Mazarine ; Jean Denis Baptiste Labastide [1797-1863], ancien élève de l'École normale [1818], futur recteur départemental de l'Oise ; Pierre Eusèbe Corbin [1801-1855], ancien élève de l'École normale [1818], futur professeur de rhétorique au collège royal de Lyon [1823] ; Jacques Auguste Reynaud [1795-1874], futur recteur départemental ; François Alexis Rara [1798-1877], ancien élève de l'École normale [1818], futur professeur de troisième au lycée de Douai ; abbé Théophile [Marie] Janson ; Émile Lefranc, ancien élève de l'École normale [1817], futur homme de lettres ; Vertueux Bousson [1796-1829], futur professeur de philosophie au collège royal Charlemagne ; Paul-Jean* Ladevi-Roche [1794-1871], ancien élève de l'École normale [1818], futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Dijon [1843-1844] ; Louis Léonce Bolly [vers 1797-1823], ancien élève de l'École normale [1817], futur professeur au lycée de Rouen ; Jean Baptiste Forneron [1797-1886], ancien élève de l'École normale [1818], futur proviseur du lycée Condorcet [1856-1865] ; François Joseph Maugé [vers 1797-1832], ancien élève de l'École normale [1818], futur chef d'institution.
1822. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE STANISLAS.
Après l’agrégation des lettres, Vertueux Bousson est nommé professeur de philosophie à Paris, au collège de Stanislas. Cet établissement est défini en tant que collège par une décision qui, le 13 février 1822, a transformé l’ancienne pension Liautard en collège particulier de plein exercice. 
Le collège Stanislas, établi au 28 de la rue Notre-Dame-des-Champs, est dirigé par l’abbé Claude Liautard [1774-1842] qui avait créé sa pension en 1804. 
Le collège Stanislas est, à dater de 1822, l’un des deux collèges de plein exercice, à côté des cinq collèges royaux de la capitale : Louis-le-Grand ; Henri-IV ; Saint-Louis ; Bourbon [Condorcet] ; Charlemagne. L’autre collège de plein exercice est le collège Sainte-Barbe, au 3 rue des Postes.
Ainsi Vertueux Bousson, premier professeur de philosophie du nouveau collège, rejoint-il la petite cohorte des professeurs de philosophie de la capitale : Jean Baptiste Maugras [1762-1830] pour le collège Louis-le-Grand ; Georges Gabriel Mauger [1774-1861], pour le collège Henri-IV ; Charles Millon [1754-1839] et Georges Ozaneaux [1795-1832], pour le collège Charlemagne ; Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845], et Philibert Damiron [1794-1862] pour le collège Bourbon [Condorcet] ; Aristide Valette [1794-signalé en 1857], pour le collège de Saint-Louis ; Marie Nicolas Bouillet [1816-1880], pour le collège Sainte-Barbe.
Vertueux Bousson reste en poste au collège Stanislas, comme professeur de philosophie, jusqu’au 30 décembre 1824, date de sa nomination au collège Louis-le-Grand. 
Il est alors remplacé, en 1825, par François Étienne Michelle [1799-1858], anciennement chargé de la chaire de philosophie au collège royal d’Amiens, professeur de philosophie à Stanislas jusqu’en octobre 1828.
1825. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Vertueux Bousson est chargé du cours de philosophie au collège royal Louis-le-Grand, en remplacement de Jean Baptiste Maugras [1762-1830], qui, par arrêté du 30 décembre 1824, vient d’obtenir un congé. Il reste en poste à Louis-le-Grand jusqu’en août 1826, date de sa nomination au collège Charlemagne.
Il est alors remplacé comme professeur de philosophie à Louis-le-Grand par Georges Ozaneaux [1795-1832], antérieurement à Charlemagne, et professeur de philosophie à Louis-le-Grand jusqu’en septembre 1830. 
1826. PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE À CHARLEMAGNE.
Vertueux Bousson est nommé professeur de philosophie au collège Charlemagne pour la rentrée scolaire 1826/1827. Il remplace, dans une sorte de chassé-croisé Georges Ozaneaux, nommé à Louis-le-Grand.
Reste en poste à Charlemagne officiellement jusqu’en juin 1829, date de son décès.
1827. MEMBRE DU JURY D’AGRÉGATION DE PHILOSOPHIE.
Vertueux Bousson fait partie du deuxième jury d’agrégation de philosophie en 1827.
Un premier concours d’agrégation de philosophie a lieu dès septembre/octobre 1825, présidé par l’abbé Jean Marie Burnier-Fontanel [1763-1827]. 
En effet, dans la volonté de reconstituer dans l’ordre des Lettres, le système de l’agrégation qui fonctionnait sous l’Ancien Régime à partir de 1766, et jusqu’en 1790 inclus [avec une agrégation de Grammaire, dite de troisième ordre ; une agrégation de Belles-Lettres, dite de second ordre ; une agrégation de Philosophie dite de premier ordre] Denis Frayssinous [1765-1841] fait rétablir, dans un esprit de « restauration », par un arrêté du Conseil royal de l’Instruction publique, pris en date du 12 juillet 1825, l'agrégation de philosophie, qui complète ainsi l'agrégation pour les classes supérieures des lettres et l'agrégation de grammaire, qui s'étaient toutes deux déroulées à nouveau pour la première fois en 1821.
Un second concours pour la philosophie s’ouvre en 1827.
Sont, auprès de l’abbé André René Pierre Daburon [1758-1838], membres du jury du concours d'agrégation de philosophie en 1827 : Pierre Laromiguière [1756-1837], titulaire de la chaire de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris ; Aristide Valette [1794-signalé en 1857], professeur de philosophie au collège royal de Saint-Louis ; Vertueux Bousson [1796-1829], agrégé des lettres [Paris, 1821], professeur de philosophie au collège royal de Charlemagne.
Sont reçus, à l'agrégation de Philosophie, en 1827, dans l'ordre de classement :
Patrice Larroque, [1801-1879] ; l'abbé Edmond Louis Albert Perrot, professeur de philosophie au collège de Metz ; Adolphe Garnier [1801-1864] ; Marie Joseph Camille Mahusiès ; Abdon Llabour [1797-1848].
1829. DAMIRON REMPLACE BOUSSON À CHARLEMAGNE.
Vertueux Bousson étant décédé le 3 juin 1829, il est remplacé comme professeur de philosophie au collège Charlemagne par Philibert Damiron [1794-1862]. 
Ce dernier était déjà au collège Charlemagne depuis le début de l’année scolaire 1828/1829, comme « agrégé », pour suppléer Vertueux Bousson, qui avait obtenu un congé pour raisons de santé. 
Philibert Damiron avait été élève du lycée Charlemagne en 1811/1812. Intégré à l’École normale en 1813, Damiron y suit comme pensionnaire une scolarité de deux ans. Puis est nommé en province, comme régent de seconde au collège communal de Falaise, en 1816-1817 ; comme régent de rhétorique au collège communal de Périgueux, en 1817-1818 ; comme professeur de philosophie au collège royal d’Angers, en 1818-1821 ; à Paris, comme enseignant de philosophie « agrégé » au collège Bourbon [Condorcet], en 1821-1824, auprès de Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845] titulaire de la chaire.
Suspendu d’enseignement en septembre 1824, au moment de l'accession au trône de Charles X, Philibert Damiron, après avoir donné quelques articles aux Tablettes universelles [1823] collabore au Journal Le Globe, Journal littéraire, où il publie une série de dix-sept articles intitulés De l’histoire de la philosophie en France au dix-neuvième siècle, du 14 avril 1825 au 23 juin 1827. 
Philibert Damiron est réintégré en 1827, et nommé au collège Bourbon [Condorcet] comme « agrégé » suppléant de philosophie, auprès de Jean Jacques Séverin de Cardaillac [1766-1845], titulaire de chaire ; puis il est nommé comme « agrégé », au collège Charlemagne pour suppléer Vertueux Bousson. Et à son décès le remplace, cette fois comme « professeur » en 1829/1830. 
Enfin, c’est Marie Nicolas Bouillet [1798-1864] qui, à partir de 1830/1831 jusqu’au 7 septembre 1837, assure l’enseignement de philosophie au collège Charlemagne.
SOURCE.
Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois 
[Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles.