Ancien émigré, ce qui n'est pas pour déplaire à Louis de Fontanes [1759-1821], Grand-Maître de l'Université, Jean Baptiste Dijon fait partie de la centaine de professeurs de Facultés nommés en 1809-1810.
Après la Restauration, rallié à la royauté, il devient, en 1818, en étant nommé par Pierre Paul Royer-Collard [1768-1845], recteur de l'académie d'Amiens, un fonctionnaire d'autorité, parmi une trentaine d'autres recteurs, assistés chacun de deux inspecteurs d'académie.
Jean Baptiste Dijon [1769-1823]. Né le 7 mai 1769, à Amiens [aujourd'hui département de la Somme] ; mort le 15 mars 1823, à Amiens.
Études au collège d'Amiens, puis à Paris, comme élève boursier, au collège du Plessis [situé à l'époque au niveau de l'actuel 115 rue Saint-Jacques].
Bachelier, puis licencié ès-lettres, Il y est maître d'études [1er septembre 1789-1er avril 1791].
Appelé dans l'armée du Nord, il y est administrateur des vivres. Mais émigre en Belgique, et gagne sa vie comme précepteur. Revient en France vers 1801.
1810. PROFESSEUR DE LITTÉRATURE LATINE À LA FACULTÉ DES LETTRES D'AMIENS.
La Faculté des Lettres d'Amiens, commence à fonctionner en 1810, avec les enseignements des cinq chaires, dans l'ordre traditionnel : Philosophie, avec Jean Sauveur Flotte [1765- ] ; Littérature grecque, avec Louis Hacq de Lamarre [1756- ] et Nicolas Thibault [1769-1830] ; Littérature Latine, avec Correur et Jean Baptiste Dijon [1769-1823] ; Littérature française, avec l'abbé Louis Gorin [1744-1833], en même temps proviseur du lycée ; Histoire, avec Louis de Maussion, futur recteur [1765-1831].
Jean Baptiste Dijon assurera en complément un enseignement dans la chaire de Littérature française, en 1814-1815.
Mais un arrêté de la Commission de l’Instruction publique du 31 octobre 1815, présidée par Pierre Paul Royer-Collard [1763-1845], arrêté confirmé par l’ordonnance royale du 18 janvier 1816, décide de la suppression de la Faculté des Lettres d'Amiens, l’une des dix-sept Facultés des Lettres supprimées au lendemain de la Restauration : Amiens ; Bordeaux ; Bourges ; Cahors ; Clermont ; Douai ; Grenoble ; Limoges ; Lyon ; Montpellier ; Nancy ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Poitiers ; Rennes ; Rouen.
Ainsi, après 1815, et pour tout le XIX ème siècle, il n'y a plus de Faculté à Amiens.
1817. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À AMIENS.
L'académie d'Amiens, créée en 1808, a son ressort qui s'étend sur les départements de l'Aisne [Laon] ; de l'Oise [Beauvais] ; de la Somme [Amiens].
Son premier recteur est Louis Urbain de Maussion [1765-1831], en même temps, professeur d’Histoire à la Faculté des Lettres d’Amiens [1810-1815], nommé recteur le 24 août 1809, et restant en fonction jusqu'au 10 juin 1815, avant d'être nommé préfet de la Meuse [14 juillet 1815-août 1817].
Le second recteur, Honoré Dobignie, ancien inspecteur d'académie, reste à peine plus de trois mois [10 juin-2 septembre 1815].
Le troisième recteur, en la personne de Alphonse Louis Bernard Boubée de Lespin [1778-1857], ancien proviseur du collège royal de Dijon, est nommé recteur de l’académie d’Amiens, le 2 septembre 1815. Il est installé le le 28 septembre, et reste en fonction jusqu’au 12 avril 1818. Il est secondé, selon l'usage, par deux inspecteurs académiques, qui résident au siège de l'académie.
C'est auprès de lui que Jean Baptiste Dijon est nommé inspecteur d'académie, en avril 1817, sans doute pour succéder à l'abbé Claude Hippolyte de Clausel [1769-1851], en poste depuis 1809, ou peut-être plutôt pour succéder à d'Oyharçabal, successivement inspecteur à Strasbourg, à Metz, à Amiens, puis à Nîmes.
L'autre inspecteur qui seconde le recteur est pour quelques mois Duperret.
Jean Baptiste Dijon reste en poste comme inspecteur jusqu'au 6 avril 1818. Ensuite de quoi est nommé recteur de l'académie.
1818-1823. RECTEUR DE L'ACADÉMIE D'AMIENS.
Le recteur Alphonse Louis Bernard Boubée de Lespin, venant d'être nommé recteur de l’académie de Metz [1818-1827], libère le poste du rectorat d'Amiens. Ce dernier est attribué à Jean Baptiste Dijon.
Nommé le 6 avril, Jean Baptiste Dijon est installé le 13 avril 1818. Il reste en poste jusqu'au 15 mars 1823, date de son décès en fonction.
Les deux inspecteurs qui l'assistent sont tout d'abord Duperret et Pierre Durand [1763-1842], futur recteur de l’académie d’Amiens [1830-1832], puis dans un second temps, Duperret [futur inspecteur de l'académie de Metz] et Germain Théodore Le Fournier [1779-1848], ancien censeur du lycée d’Amiens. Le secrétaire d'académie, adjoint du recteur, est de Verani [ou Verani].
Décédé en fonction le 15 mars 1823, Jean Baptiste Dijon est remplacé comme recteur par de Simon Coiffier de Moret [1764-1826], ancien député de l’Allier [août 1815], installé le 3 juin 1823, et en poste jusqu’au 3 février 1826, date de son décès en fonction.
DÉCORATION.
Chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur.
SOCIÉTÉ SAVANTE.
Membre de l'Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens.
SOURCE.
Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006].
Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d'inspection.
SITOGRAPHIE.
Les chaires des Facultés de Lettres et de Sciences en France au XIXème siècle :
facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/prof_facultes_1808_1880.php