Baillot, Pierre (1752-1815), professeur de Littérature à la Faculté des Lettres de Dijon

Avant même d’être professeur de Belles-Lettres à École centrale du département de la Côte d’Or, Pierre Baillot met son talent d’orateur au service de la Société populaire de Dijon, qui se crée au moment de la Révolution française. Sa carrière, qui se déroule pour l’essentiel sous l’Empire, culmine comme Professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon.

Pierre Baillot. Né le 9 septembre 1752, à Dijon [Bourgogne] ; mort le 20 février 1815, à Dijon [Côte-d’Or].
À distinguer de Denis Baillot, sous-bibliothécaire de la ville de Versailles, et de Pierre Baillot [1771-1842],violoniste et compositeur.

Élève à Dijon du collège royal des Godrans [Ancien collège des Jésuites].
Puis, y enseigne, tout d’abord, comme suppléant, et ensuite, comme professeur de Rhétorique et d’Éloquence à partir de 1778.

1789
PUBLII OVIDII METAMORPHOSES SELECTAE.
En 1789, Pierre Baillot publie : Publii Ovidii metamorphoses selectae ad usum collegii Divio-Godranii Auctore Petro Baillot.

Un exemplaire de cet ouvrage scolaire en latin est disponible à la Bibliothèque municipale de Dijon [cote : Br.II-75].

  • https://bm.dijon.fr/detailstatic.aspx?RSC_BASE=SYRACUSE&RSC_DOCID=718004&TITLE=publii-ovidii-metamorphoses-selectae-ad-usum-collegii-divio-godranii-auctore-petro-baillot

1790
COMMISSAIRE BIBLIOGRAPHE.
Nommé en 1790 Commissaire bibliographe, c’est-à-dire chargé d’établir le tri et le classement des ouvrages saisis dans les bibliothèques monastiques puis celles des émigrés.

1794
COMMISSAIRE POUR LA CONSERVATION DES OEUVRES D’ART.
En décembre 1794, il est l’un des quinze membres de la Commission pour la conservation des œuvres d’art de la Côte-d’Or, nommé par le représentant du peuple Jean Marie Calès [1757-1834].

1795
PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES À L’ÉCOLE CENTRALE DE LA CÔTE-D’OR.
Professeur de Belles-Lettres dans la nouvelle École centrale du département de la Côte d’Or, établie en son chef-lieu, à Dijon, instituée par le décret du 18 germinal an III [7 avril 1795], et établie dans les locaux de l’ancien collège des Jésuites, dit collège des Gondrans [l’actuelle bibliothèque municipale].

Il occupe la chaire qui avait été attribuée tout d’abord à Jean Baptiste Volfius [1734-1822], démissionnaire à la suite de sa nomination comme Évêque constitutionnel.

Compte tenu de la structure des enseignements en vigueur dans les Écoles centrales, Pierre Baillot enseigne dans la troisième section ouverte aux élèves ayant au minimum seize ans, et recevant un enseignement de Grammaire générale, assuré par Antoine Chamberland [1732-1803] ; de Belles-Lettres, assuré par Pierre Baillot [1752-1815] ; d’Histoire, assuré par Étienne Mure ; et de Législation, assuré par Bénigne Poncet [1766-1835].

On dispose à la Bibliothèque municipale de Dijon, d’une lettre manuscrite adressée par Pierre Baillot professeur de l’École centrale à Jean Baptiste Volfius, évêque constitutionnel de la Côte-d’Or [cote MS 1754].

Pierre Baillot reste en fonction jusqu’à la fermeture de l’École en 1803, remplacé par un Lycée.

1803
PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES AU LYCÉE DE DIJON.
Fondé par décret du 16 floréal an XI [6 mai 1803], le lycée de Dijon est ouvert le 1er brumaire an XII [24 octobre 1803].

Dans le cadre de l’Université impériale, l’enseignement des lettres se répartit selon l’ordre des classes. Trois classes de Latin, de la plus petite à la plus élevée, assurées au lycée de Dijon par Bécherand ; Étienne Mure, antérieurement professeur d’histoire à l’École centrale ; Chiquel, ancien maître de pension.
Et, pour couronner le tout, une classe de Belles-Lettres, assurée par Pierre Baillot.

À partir de l’année scolaire 1809-1810, les enseignements de lettres se répartissent sur cinq classes. De la plus petite à la plus élevée : deux classes de Grammaire, en première année, avec Bizouard ; en deuxième année, avec Bécherand. Deux classes d’Humanités, en première année avec Étienne Mure ; en deuxième année, avec Chiquel. Une classe de Rhétorique [qui se substitue à la classe de Belles-Lettres], avec Pierre Baillot.
Ogé est professeur suppléant.

À la Bibliothèque municipale de Bourbonne-les-Bains, dans le fonds relatif au philosophe Théodore Jouffroy, on dispose de quatre lettres de Baillot, professeur de rhétorique de Théodore Jouffroy [1796-1842] à Dijon, en 1812. [cote : Liasse 5].

1809
PROFESSEUR DE LITTÉRATURE FRANCAISE À LA FACULTÉ DES LETTRES.
En même tempsqu’il est professeur de Rhétorique au lycée, Pierre Baillot est nommé professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon.

Les cinq chaires d’enseignement, à la Faculté des Lettres de Dijon se répartissent de la manière suivante : Philosophie, avec l’abbé Zacharie Colombot [1762-1821] ; Littérature grecque, avec Jean Baptiste Guéneau de Mussy [1787-1831] ; Littérature latine, avec Étienne Mathieu [1767-1840] ; Littérature française, avec Pierre Baillot [1752-1815] ; Histoire, avec l’abbé Jacques Fleury [1741-1815].
L’abbé Jacques Fleury assure la charge de Doyen.

Lors de son décès le 20 février 1815, à l’âge de 62 ans, Pierre Baillot exerce encore la fonction de professeur de Rhétorique au lycée et de Littérature française à la Faculté des Lettres.
Pierre Baillot est remplacé comme professeur de Rhétorique au lycée par Jean Couturier [1768-1824].

Quant à l’enseignement de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon, il n’est à nouveau assuré qu’en 1828, par Amédée Daveluy [1799-1867], antérieurement professeur de Rhétorique au collège, professeur suppléant de 1828 à 1830, puis titulaire de 1830 à 1831 [nommé ultérieurement à Paris professeur de rhétorique au lycée Charlemagne].

1778
ACADÉMIE DE DIJON.
Pensionnaire de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon.
Il y assure la lecture de < Stances > à la gloire de personnalités bourguignonnes : Buffon ; de Brosses ; Bénigne Legoux de Gerland [1695-1774], lue dans la séance publique du 14 août 1774 ; le prince de Condé, lue dans la séance publique du 18 mai 1875.

PUBLICATIONS.
Membre de la Société populaire de Dijon, créée en août 1789 et fonctionnant jusqu’en 1794, se constituant d’abord comme une société littéraire, puis se politisant peu à peu.

Pierre Baillot y écrit, comme disent les critiques de l’époque, < des compositions au lyrisme apprécié >.
Son Récit de la bataille de Marathon, lu le 5 septembre 1791, dans la Société patriotique de Dijon, par P. Baillot, aux Gardes nationales-volontaires de la Côte-d’Or, lors de leur départ pour Rheims, a connu une certaine notoriété.

  • https://archive.org/details/recitdelabataill00bail

Récit de la révolution de Rome sous Tarquin-le-Superbe, lu le 4 décembre 1791, dans la Société patriotique de Dijon, par P. Baillot [A Dijon : De l’Imprimerie. de P. Causse. In-8, 29 p., 1791].

  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62603041

Chant de la Côte-d’Or pendant la Guerre de la Liberté, par P. Baillot. Le 3 juin de l’an quatrième de la Liberté [A Dijon : De l’Imprimerie. de P. Causse . 12 p., 1792].

  • https://archive.org/details/chantdelacotedor00bail

Second chant de la Côte-d’Or pendant la Guerre de la Liberté récité le 20 nivôse [an 2] à la Société Populaire, par P. Baillot [In-8, 32 p., 1793].

Récit de la mort de Guillaume Simonneau, maire d’Étampes, lu le 22 mars 1792, dans la Société patriotique de Dijon, par P. Baillot, aux Gardes-nationales-volontaires de la Corrèze [A Dijon : De l’Imprimerie. de P. Causse. 15 p., 1792].

Pour la levée des trois cent mille : lu le 17 mars [1793], à la Société populaire de Dijon, par A. Baillot, l’an second de la République française [A Dijon : De l’Imprimerie. de P. Causse. 1793].

  • https://archive.org/details/pourlaleveedestr00bail

Observations [par Baillot)] sur le plan d’éducation nationale présenté par Sieyès, lues à la Société populaire de Dijon, le 21 juillet. [A Dijon : De l’Imprimerie. de P. Causse . 32 p., 1793].
< La municipalité de Dijon, considérant que le plan d’éducation présenté par Sieyès, est contraire à l’intérêt et aux droits de la commune de Dijon, propriétaire des biens destinés à l’instruction publique dans cette ville ; après avoir ouï le procureur de la commune, arrête que les observations du citoyen Baillot, sur les inconvéniens du plan d’éducation dont il s’agit, seront imprimés au nombre de mille exemplaires, envoyées à la Convention Nationale, et en même temps, distribuées dans la ville >.

Opinion de Pierre Baillot, dans l’assemblée des sections de l’Égalité et du Centre, sous la présidence du représentant Jean-Marie Calès, en mission dans le département de la Côte-d’Or [Paris : Renaudière. In-8, 16 p. Novembre 1794].

  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6227809w.texteImage

REFÉRENCES.

  • https://data.bnf.fr/fr/10341930/pierre_baillot/
  • https://cths.fr/an/savant.php?id=104903
  • Françoise Huguet et Boris Noguès. Les Professeurs des facultés des lettres et des sciences en France au XIXe siècle (1808-1880).
    http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=38