Ancien élève de l'École normale et agrégé des classes supérieures de lettres, sa brève carrière universitaire est minée par une maladie pulmonaire qui l'emporte à quarante trois ans. Il publie en grec l'Illiade d'Homère ; en latin une édition scolaire des œuvres d'Horace. On lui doit aussi une traduction d'un des discours d'Isocrate, publiée en 1862, sept ans après sa mort.
Auguste Cartelier [1812-1855]. Né le 1er novembre 1812, à Paris ; mort le 1er octobre 1855, à Paris.
Nom écrit parfois, de manière erronée : Cartellier
Inscrit à l'Institution Hallays-Dabot, place de l'Estrapade, est élève du collège royal Henri-IV.
1832. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE.
En 1832, Auguste Cartelier intègre l'École normale, comme élève pensionnaire pour une scolarité de trois ans. Il est classé le troisième des treize élèves reçus.
Dans l'ordre alphabétique, sont reçus dans la section Lettres : Marcellin Bontoux [1810-1864], futur professeur au lycée de Versailles [1852] ; Auguste Cartelier [1812-1855], maître de conférences à l'École normale, en Langue et littérature grecques [1842-1845] ; François Chon [1812-1898], professeur d'histoire au lycée de Lille ; Paul Croiset [1814-1897], professeur de seconde du lycée Saint-Louis ; Joseph Danton [1814-1869], Inspecteur général pour l’enseignement supérieur [1868] ; Jean Duclos [1812-1871], professeur de seconde au lycée d'Agen ; Ernest Havet [1813-1889], professeur d’Éloquence latine du collège de France ; Amédée Jacques [1813-1865], fondateur de la revue La Liberté de penser, recteur du Collège de Buenos-Aires [1861] ; Ferdinand Lemaire [1812-1843], professeur de troisième au lycée d’Angers ; Philibert Massé [1812- ], principal du collège de Sées ; Auguste Materne [1812-1893], censeur des études au lycée de Versailles [1868-1870] ; Pierre Auguste Ménétrel [1812-1899] inspecteur d’académie à Périgueux ; Léopold Monty [1811-1877], recteur d'académie de Besançon [1860-1862], de Dijon [1862-1873] ; Louis Rozey [1810-1848], professeur d’histoire au collège de Poitiers.
Sont reçus dans l’ordre de mérite :
Ernest Havet, Auguste Materne, Auguste Cartelier, Léopold Monty, Pierre Auguste Menetrel, Marcellin Bontoux, François Chon, Jean Marius Duclos, Amédée Jacques, Paul Croiset, Ferdinand Lemaire, Louis Rozey, Philibert Massé.
1835. PROFESSEUR DE TROISIÈME AU COLLÈGE DE DIJON.
Auguste Cartelier est nommé professeur de troisième au collège royal de Dijon [département de Côte-d'Or ; académie de Dijon], en remplacement de Thomas Henri Martin [1813-1884], en poste depuis 1834, nommé professeur de seconde à Caen [1835].
Reste en poste jusqu'en 1838, date de sa nomination à Orléans.
Auguste Cartelier est remplacé comme professeur de troisième à Dijon, par Barthélemy, chargé du cours.
1838. AGRÉGATION DES CLASSES SUPÉRIEURES DES LETTRES.
Auguste Cartelier est reçu à l'agrégation des classes supérieures des lettres en 1838.
Alors que Victor Leclerc [1789-1865], professeur d’Éloquence latine à la Faculté des Lettres de Paris [1824-1865], doyen de la Faculté des Lettres de Paris, membre de l'Institut, est président du jury, sont reçus en 1838, pour l'agrégation des classes supérieures des lettres, dans l'ordre de classement :
Pierre Auguste Lebègue [1811°-1876], ancien élève de l'École normale [1831], chargé de la troisième au collège royal de Toulouse ; Paul Jacquinet [1815-1903], élève sortant de l'École normale [1835] ; Louis Speckert [1815-1872], répétiteur à Paris à l'Institution Hallays-Dabat ; Auguste Cartelier [1812-1855], ancien élève de l'École normale [1832] ; Napoléon Theil [1808-1878], chargé de la troisième au collège royal de Nancy.
1838. PROFESSEUR DE TROISIÈME AU COLLÈGE D'ORLÉANS.
Après l'agrégation des lettres, Auguste Cartelier est nommé en 1838, professeur de troisième au collège royal d'Orléans, en remplacement de Pierre Tiercelin [c. 1807-1849], promu en classe de seconde.
Obtient un congé à la fin de l'année 1839, pour raisons médicales, une « phtisie » qui seize ans plus tard finira par l'emporter.
Il reste titulaire de son poste à Orléans, jusqu'en 1841, date de sa nomination comme l'un des surveillants à l'École normale.
Il est alors remplacé comme professeur de troisième à Orléans, tout d'abord par Toussaint Eugène Genouille [1811-1881], agrégé de grammaire, chargé du cours, puis par Eugène Doullay [1806- ], agrégé des classes supérieures des lettres [1837].
1841. MAÎTRE SURVEILLANT À L'ÉCOLE NORMALE.
En 1841, alors que Edmond Hébert [1812-1890], agrégé des sciences [1840] est surveillant général [1841-1858], avec le titre de sous-directeur, Auguste Cartelier est nommé maître surveillant à l'École normale. Il y restera en poste jusqu'en 1845.
Il est alors l'un des trois maîtres surveillants de l'École : Émile Alluard [1815-1908], nommé le 23 octobre 1840, et en poste jusqu'au 21 février 1845 ; Auguste Cartelier [1812-1855], nommé en 1841, et en poste jusqu'en 1845 ; Alexis Dantu [1815-1878], nommé le 28 janvier 1841, et en poste jusqu'au 22 septembre 1845.
En même temps, Auguste Cartelier est chargé de suppléer, dans la conférence de Langue et littérature grecque, Philippe Le Bas [1794-1860], titulaire de la conférence, retenu en Grèce et en Asie mineure dans le cadre d'une mission scientifique.
1842-1845. MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L'ÉCOLE NORMALE.
En 1842, Auguste Cartelier est nommé maître de conférences à l'École normale, pour l'enseignement de Langue et littérature grecques. Reste en fonction dans ce poste jusqu'en 1845.
Tandis qu'Ernest Havet, nommé en 1839, dans le poste antérieurement occupé par Épagomène Viguier [1793-1867] est lui aussi maître de conférences en Langue et littérature grecques, poste qu'il occupera aussi jusqu'en 1845.
1845. PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU COLLÈGE STANISLAS.
Établi à Paris, au 34 rue Notre-Dame des Champs, à l'ancien hôtel Fleury, Stanislas est depuis 1821 un collège de plein exercice. L'abbé Alphonse Gratry [1805-1872] en est le directeur [1840-1845].
Auguste Cartelier [1812-1855] est nommé, en 1845, professeur de rhétorique au collège Stanislas, en remplacement de Frédéric Ozanam [1813-1853]. Il est, en deuxième ligne, l'un des deux professeurs de rhétorique, alors que Charles Benoît [1815-1898] est professeur de rhétorique, en première ligne.
Auguste Cartelier reste en poste jusqu'en 1847, date de sa nomination au collège Saint-Louis.
Il est remplacé comme professeur de rhétorique à Stanislas par Auguste de Blignières [1825-1851], agrégé des lettres en 1846.
1847. PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU COLLÈGE SAINT-LOUIS.
En septembre 1847, Auguste Cartelier est nommé, par arrêté ministériel, professeur de rhétorique française au collège royal Saint-Louis.
Les autres professeurs de rhétorique [grec et latin] au collège Saint-Louis sont Jacques Demogeot [1808-1894], depuis le 22 septembre 1843, nommé à titre définitif en 1848 et Jules Loudière [1802-1880], depuis le 3 septembre 1837.
1851. Q. HORATII FLACCI OPERA.
Auguste Cartelier fait paraître en 1851 une édition latine des Oeuvres d'Horace, chez Dezobry, dans la collection : Éditions nouvelles des classiques latins.
Q. Horatii flacci opera. Nouvelle édition d'après les meilleurs textes avec des arguments analytiques et historiques et un commentaire en français, précédé d'une notice sur les mètres d'Horace par A. Cartelier, agrégé des classes supérieures.
[Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie, Éditeurs. Rue des Écoles, près de l'Hôtel Cluny. In-8, 378 p., 1851]. Texte en latin et notes en français. Avec une « Notice biographique et littéraire sur Horace » [VII-XIV]. Table alphabétique des poésies d'Horace.
Numérisé, pour l'édition de 1863 : https://books.google.fr/books
Réédité à plusieurs reprises :
1858 ; 1863 ; 1878 ; 1882 ; 1889.
En 1892 Edition revue refondue augmentée par Louis Passerat : Quinti Horatii Flacci Opera. Avec des arguments analytiques et historiques, commentaire et notice biographique par A. Cartelier […] Édition revue, refondue, augmentée de remarques sur la langue, la syntaxe et les hexamètres d'Horace, par Louis Passerat [Paris : Ch. Delagrave. In-12, XLIX + 461 p., 1892]. Figures, planche. Texte en latin et notes en français sur deux colonnes.
Réédité en 1895 ; 1915.
Louis Passerat [ -1902] est un ancien élève de l'École normale [1842], agrégation de grammaire [1845], professeur de seconde au lycée de Tours.
LYCÉE IMPÉRIAL DE LOUIS-LE-GRAND.
Auguste Cartelier semble être nommé, pour quelques semaines, chargé d'une division de troisième au lycée impérial de Louis-le-Grand. Mais est enfin nommé définitivement titulaire de la chaire de troisième au lycée Napoléon.
1852. PROFESSEUR DE TROISIÈME AU LYCÉE NAPOLÉON.
En 1852, Auguste Cartelier est nommé professeur de troisième au lycée Napoléon [Henri-IV], en remplacement de Pierre Fabius de Calonne [1794-1856].
Il est, en première ligne, l'un des deux professeurs de troisième. L'autre professeur, en deuxième ligne, est Charles Lenient [1826-1908].
Auguste Cartelier obtient, aux vacances de 1854, un nouveau congé pour raisons de santé. Il ne peut reprendre son poste, et décède au 1er octobre 1855.
Auguste Cartelier est remplacé comme professeur de troisième par Constant Poyard [1826-1909], adjoint d'Émile Pessonneaux [1821-1903], ce dernier passant du statut de divisionnaire à celui de titulaire.
1855. L'ILIADE D'HOMÈRE, TEXTE GREC ET NOTES EN FRANÇAIS.
En 1855, Auguste Cartelier est « l'éditeur scientifique » des livres I-VI de l'Iliade d'Homère : Homère. Iliade, texte revu, avec des notes en français, par A. Cartelier Ancien élève de l'École normale
[Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-12, VIII-192 p., 1855]. Introduction. Texte grec en pleine page. Notes en français sur deux colonnes.
Alors que l'Iliade comporte vingt-quatre Livres [ou Chants], l'édition d'Auguste Cartelier en 1855 ne comporte que les six premiers Livres.
D'autres éditions partielles paraîtront ultérieurement.
En 1872, en 1877, 1889, paraîtra une édition des vingt-quatre Livres [Librairie Ch. Delagrave]. Dans la : Collection nouvelle des classiques grecs.
Numérisée pour l'édition de 1877 :
https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=chi.15637311;view=image;page=root;size=100;seq=9
1858. ISOCRATE ET LA REVUE DES DEUX-MONDES.
Dans la livraison du 15 décembre 1858, de la Revue des Deux-Mondes [Tome 18, pages 785-833], trois ans après la mort d'Auguste Cartelier, Ernest Havet, sous le titre général Études sur l'Antiquité grecque, fait paraître un article intitulé : L'art et la prédication d'Isocrate, rendant compte de trois ouvrages :
Isocratis Opera. Recognovil, etc., G. E. Renseler, Lips. 1851.
Oratores Attici.. Isocrates…, cum translatione reficta a Carolo Mullero. Paris, Firmin-Didot, 1847.
Le Discours d’Isocrate sur l’Antidosis, traduit en français pour la première fois par Auguste Cartelier (inédit), etc.
Cet article constitue la première partie de l'Introduction qu'Ernest Havet compose à l'édition du Discours d'Isocrate sur lui-même, intitulé Sur l'antidosis, qui sera publié ultérieurement en 1862.
1862. PUBLICATION POSTHUME DE L'ANTDOSIS D'ISOCRATE.
Ernest Havet [1813-1889], en tant qu'éditeur scientifique, fait paraître en 1862 : Le discours d'Isocrate sur lui-même, intitulé Sur l'antidosis. Traduit en français pour la première fois par Auguste Cartelier ; revu et publié avec le texte, une introduction et des notes par Ernest Havet.
[Paris : Imprimerie impériale. CXXXII-257 p., 1862].
Numérisé :
https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=uc1.31158010814001;view=1up;seq=7
Ernest Havet, né en 1813, et Auguste Cartelier, né en 1812, sont tous les deux, en 1832, de la même promotion de l'École normale, où ils effectuent en tant qu'élèves pensionnaires une scolarité de trois ans [1832-1835]. Y naît une longue une profonde amitié, interrompue par la mort d'Auguste Cartelier, survenue le 1er octobre 1855.
Ils se retrouveront tous deux comme maîtres de conférences à l'École normale, en Langue et littérature grecques : Ernest Havet de 1839 à 1845 et Auguste Cartelier de 1842 à 1845.
Dans cette édition Ernest Havet fait paraître à nouveau une Notice sur Cartelier, qu'il a écrite au moment de sa mort et parue dans « le Conseiller de l'enseignement public ».
Le texte d'Isocrate, en grec ancien, a été donnée dans son intégralité en 1812, par Andréas Moustoxýdīs [1785-1860] à Milan [Milan : J. J. Destéfanis. in-8, XIII-[3]-163-[3] p., 1812], d'après un manuscrit de la Bibliothèque de Florence. Seuls étaient connus jusqu'alors l'exorde et la péroraison, déjà traduits par l'abbé Athanase Auger [1734-1792].
L'intégralité du texte est traduit par Auguste Cartelier. Le manuscrit de cette traduction faite par Auguste Cartelier est transmis par sa famille à Ernest Havet, qui en assure l'édition.
ISOCRATE ET L'ANTIDOSIS.
Isocrate, orateur grec, né en 436 av. J.-C. À Athènes ; mort en 338. Crée une école payante d'éloquence, limitée à quelques élèves et fonctionnant sur un cycle de trois ou quatre ans, d'abord à Chios, puis en 388 à Athènes.
Ses Discours, ses Panégyriques, ses Éloges, dont un grand nombre sont parvenus jusqu'à nous, sont rédigés pour servir de modèles à ses élèves : hommes d'État, écrivains, historiens, orateurs [Oeuvres complètes. Paris : Firmin-Didot. Trois volumes. 1862-1864].
Περὶ ἀντιδόσεως, traduit parfois Discours sur la permutation, autrement dit l'Antidosis composé par Isocrate, sans doute vers 353-355, alors qu'il est âgé de quatre-vingt deux ans, est une fiction oratoire. C'est le texte d'un procès supposé fait par Lysimaque à l'encontre d'Isocrate. Comme l'indique Ernest Havet : Isocrate [feint] gratuitement qu'il est en butte à une poursuite criminelle et à une accusation capitale, et compose une pièce éloquente sur cette accusation qui n'existe pas.
1863. COMPTE-RENDU DE L'OUVRAGE DANS LA REVUE DES DEUX-MONDES.
Dans le livraison du 15 juin 1863, de la Revue des Deux-Mondes [pages 1002-1006] paraît un long article très favorable de Constant Martha [1820-1895], chargé de cours de Poésie latine au collège de France depuis 1857 : sur l'Antidosis d'Isocrate.
« Ce titre, qui semble n'annoncer qu'une traduction et des éclaircissemens sur un point particulier d'érudition grecque, est celui d'un beau volume sorti des presses de l'Imprimerie impériale, d'un livre excellent, un des mieux faits et des meilleurs que nous ayons lu depuis longtemps, et qui, on ne peut le soupçonner d'abord, offre même un intérêt touchant. C'est un monument élevé par l'amitié à une chère mémoire […] ».
1855. DÉCÈS ET FUNÉRAILLES.
Mort le 1er octobre 1855, en son domicile parisien. Les funérailles se déroulent le mercredi 3 octobre, à l'église Saint-Jacques du Haut-Pas.
Sur sa tombe, Ernest Havet prononce un discours.
SOURCE.
• http://facultes19.ish-lyon.cnrs.fr/fiche.php?indice=170
• Ernest Havet. Notice nécrologique. Auguste Cartelier.
[Paris : Imprimerie de Soye et Bouchet. in-8, 8 p., 1855].