Compte-tenu de l’importance de la communauté protestante dans cette région, c’est exceptionnellement un pasteur protestant, et non un catholique, qui est choisi comme enseignant de lettres à l’École centrale, puis au lycée de Metz, en Moselle.
Choix apprécié, comme en témoignent tous les éloges prononcés à son décès [Le Publiciste du 19 juin 1809 ; Le Journal des arts, des sciences et de la littérature].
Charles Frédéric de Felice [1775-1809]. Autre forme du nom : Defélice. Baptisé le 17 septembre 1775, à Yverdon [canton de Vaud] ; mort le 3 avril 1809, à Metz [Moselle]. Fils de Fortuné de Felice [1723-1789]. Exerce tout d’abord comme pasteur en Suisse, en pays bernois.
PASTEUR À METZ.
Pasteur de l’Église chrétienne réformée [calviniste], dans le département du Haut-Rhin, à Val de Saint-Imier [1798-1802] et à Metz [1802-1809] à la chapelle des Trinitaires, désaffectée sous la Révolution puis dédiée en 1803 au culte protestant.
À son décès sera remplacé en 1809, par Jean Louis Molly, pasteur de 1809 à 1814.
- PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES À L’ÉCOLE CENTRALE DE METZ.
L’École centrale du département de la Moselle, située à Metz, dans les anciens locaux de l’abbaye bénédictine de Saint-Vincent, a été créée par décret du 18 germinal an III [7 avril 1795].
En 1800, en même temps qu’il est pasteur de l’Église protestante, Charles Frédéric de Felice est nommé professeur de belles-lettres à l’École centrale du département de Moselle [Metz], en remplacement de Jean Louis Dupleit [1750-1817], ancien membre de la Congrégation religieuse des Lazaristes, premier titulaire de la chaire jusqu’à l’an VIII [1799/1800].
Compte tenu de la structure de l’enseignement en vigueur dans chacune des Écoles centrales [une par département], Charles Frédéric de Felice fait partie du groupe des professeurs de la troisième section, chargé de l’enseignement auprès des élèves âgés de seize à dix-huit ans : Grammaire générale avec Cyprien Godfroy [1760-1810] ; Belles-Lettres avec Charles Frédéric de Felice [1775-1809] ; Histoire avec François Dominique Marchal [1769-1845] ; Législation avec Étienne Bauzin [1747-1835].
- PROFESSEUR DE BELLES-LETTRES AU LYCÉE IMPÉRIAL DE METZ.
Après l’arrêté des consuls du 15 mars 1803 [24 ventôse an XI] qui porte la suppression des Écoles centrales, Charles Frédéric de Félice est maintenu dans l’enseignement en étant nommé professeur de belles-lettres au lycée impérial de Metz.
Dans le prolongement des nombreuses créations de lycées déjà décidées en 1802 [16 octobre 1802 ; 10 décembre 1802], le lycée de Metz, en même temps qu’une quinzaine d’autres, est ordonné par l’arrêté du 16 floréal an XI [6 mai 1803].
Trois départements doivent fournir un premier effectif de pensionnaires : le département de Moselle [chef-lieu Metz] fournira 40 élèves ; le département des Forêts [chef-lieu Luxembourg] 24 ; le département de la Sarre [chef-lieu Trêves] 24.
L’ouverture du lycée, dans les anciens locaux de l’École centrale, est prévue pour le 1er ventôse an XII [21 février 1804]. Elle est effective en octobre 1804.
Finalement le lycée [aujourd’hui lycée Fabert] accueillera entre trois cents et quatre cents élèves
Charles Frédéric de Félice reste en poste au lycée comme professeur de belles-lettres [cours de grec ancien, de latin et de français], pendant presque cinq ans, jusqu’à son décès survenu le 3 avril 1809, au lendemain du dimanche de Pâques.
- LES PROFESSEURS DE LATIN.
La classe des belles-lettres couronne l’enseignement des lettres assuré par trois classes successives de latin. Au début 1804, les trois professeurs de latin au lycée impérial de Metz [Moselle] sont de la classe la plus basse à la classe la plus haute : Mathieu Nicolas Domange ; François Dominique Marchal [1769-1845] ; Mollevaut junior [1776-1844]. - REMPLACEMENT PAR CHARLES LOUIS MOLLEVAULT.
Après son décès, en 1809, Charles Frédéric de Felice est remplacé comme professeur de rhétorique [nouvelle appellation des belles-lettres] par Charles Louis Mollevault (dit Mollevaut junior) [1776-1844], antérieurement professeur de latin en troisième année audit lycée.
Éloge funèbre prononcé à ses obsèques par Georges David Frédéric Boissard [1783-1836], pasteur à Nancy.
Publie :
Lettre pastorale du 28 vendémiaire an XIV [Metz. In-4].
Lettre pastorale du Pasteur de l’Eglise réformée de Metz à nos très chers frères en Jésus-Christ, du 10 août 1806 [Metz : Antoine l’Aîné. In-4].