Jouvion, Amédée (1805-1860), du maître d’études à l’inspecteur d’académie

Une longue carrière qui s’étend sur près de trente-cinq ans, et qui lui fait gravir lentement les échelons réglementaires : maître d’études, régent de collège, professeur, principal de collège, censeur des études, proviseur et enfin inspecteur d’académie. C’est l’agrégation de grammaire, obtenue en 1845, qui lui permet d’accéder à des fonctions d’autorité.

 
[Paul Jean Étienne Charles] Amédée Jouvion [1805-1860]. Né le 26 décembre 1805, à Toulouse [Haute-Garonne] ; mort le 21 octobre 1860, à Valence [Drôme].
Bachelier ès-lettres.
1824. MAÎTRE D’ÉTUDES AU COLLÈGE ROYAL DE RENNES.
Nommé le 1er octobre 1824, maître d'études au collège de royal de Rennes [département d’Ille-et-Vilaine ; académie de Rennes].
La position de maître d'études est au rang le plus bas de l'échelle définie à l'article 31 du décret, du 17 mars 1808, portant organisation de l'Université. Cependant elle n'est accessible qu'à des bacheliers. En ce qui concerne l'enseignement, le niveau juste au-dessus est celui de « régent de collège », qu'Amédée Jouvion n'atteindra que dix ans plus tard.
Amédée Jouvion reste en poste comme maître d’études à Rennes jusqu'au 1er novembre 1827, date de sa nomination à Montpellier.
1827. MAÎTRE D'ÉTUDES AU COLLÈGE ROYAL DE MONTPELLIER.
Amédée Jouvion, bachelier ès-lettres, est nommé, d'abord à titre provisoire [1er novembre 1827], puis à titre définitif [13 juin 1829] ° maître d'études au collège royal de Montpellier [département de l'Hérault ; académie de Montpellier].
Amédée Jouvion reste en poste jusqu'au 19 décembre 1834, date de sa nomination à Béziers, comme régent de collège.
1834. RÉGENT DE SECONDE AU COLLÈGE DE BÉZIERS.
Sa carrière évoluant, lentement, Amédée Jouvion, quitte la fonction de maître d’études, et est nommé le 19 décembre 1834, régent de seconde au collège de Béziers, toujours dans la même académie [département de l'Hérault ; académie de Montpellier].
Il y reste un peu moins d'un an, jusqu'au 28 octobre 1835, date de sa nomination comme principal à Lunel, également dans la même académie.
1835. PRINCIPAL À LUNEL.
Le 28 octobre 1835, Amédée Jouvion est nommé principal au collège municipal de Lunel [département de l'Hérault ; académie de Montpellier].
En tant que principal du collège de Lunel, qui ne reçoit qu'une vingtaine d'élèves, la plupart externes, Amédée Jouvion est en même temps chargé de l'enseignement de rhétorique [aujourd’hui classe de première] et de la classe de seconde [humanités].
Reste en poste jusqu’en octobre 1838, date de sa nomination à Millau. Il est remplacé par Nicolas, antérieurement principal du collège de Bastia [Corse].
1838. PRINCIPAL À MILLAU.
Le 2 octobre 1838, Amédée Jouvion est nommé principal du collège de Millau [département de l'Aveyron ; académie de Montpellier] qui reçoit une centaine d’élèves. Il demeure chargé de l'administration du collège pendant la durée d'un nouveau congé accordé à Fabre, principal du collège.
Amédée Jouvion reste en poste jusqu'en juin 1842, date de sa nomination à Montpellier.
JUIN 1842. PROFESSEUR AU COLLÈGE ROYAL DE MONTPELLIER.
Par arrêté ministériel, en date du 22 juin 1842, Amédée Jouvion, licencié ès-lettres, est chargé de la classe de sixième, au collège royal de Montpellier [département de l'Hérault ; académie de Montpellier], en remplacement de Jean [Joseph] Mostolat, agrégé de grammaire [1837], nommé à Bordeaux, comme professeur de sixième.
Amédée Jouvion reste en poste à Montpellier jusqu'en septembre 1844, date de sa nomination à Rodez.
ÉCOLE PRÉPARATOIRE DE MONTPELLIER.
Chargé de la classe de français à l'École préparatoire annexée au collège royal de Montpellier, jusqu'au 30 décembre 1842.
Après le 30 décembre 1842, Amédée Jouvion est appelé à d'autres fonctions.
Est remplacé comme chargé de la classe de français par Deleuze, antérieurement maître d'études au collège royal de Montpellier.
1844. PROFESSEUR AU COLLÈGE ROYAL DE RODEZ.
Amédée Jouvion est nommé au collège royal de Rodez [département de l'Aveyron ; académie de Montpellier], d'abord comme chargé de la sixième [28 septembre 1844], en remplacement de Jacques Guyot Paponet [1812-après 1878], chargé du cours ; puis, un mois plus tard, comme chargé de la quatrième [25 octobre 1844] en remplacement de Chouvel, bachelier ès-lettres, nommé sous-inspecteur de l’instruction primaire, dans le département des Bouches-du-Rhône.
Amédée Jouvion est remplacé en sixième par Régis Pradalié, bachelier ès-lettres, antérieurement maître élémentaire de septième au collège royal de Rodez.
SEPTEMBRE 1845. AGRÉGATION DE GRAMMAIRE.
En septembre 1845, Amédée Jouvion [1805-1860] est classé second, sur douze reçus, à l'agrégation de grammaire, et sur vingt-quatre admissibles.
Alors que Gabriel Fort Dutrey [1792-1870] est président du jury d'agrégation, sont reçus à l'agrégation de Grammaire, le 25 septembre 1845, dans l'ordre de classement :
[Étienne] Georges [Denis] Delbès [1821-1877], ancien élève de l'École normale [1842] ; Amédée Jouvion [1805-1860] ; Louis Passerat [1822-1902], ancien élève de l'École normale [1842] ; Duval ; Louis François Marin Gilbert ; Alphonse Lesans, ancien élève de l'École normale [1842] ; Alcide Jean Charrier [1821-1901], ancien élève de l'École normale [1841] ; Émile Ambroise Amédée Beaujan [1821-1888], ancien élève de l'École normale [1841] ; Rochaz, régent de troisième  au collège de Mulhouse ; François Joseph Léopold Jacob ; Romanet, maître élémentaire au collège royal de Tournon, ultérieurement professeur de seconde au lycée impérial de Tournon ; Pierre Hippolyte Raoult, futur professeur de quatrième au lycée de Douai.
[1845]. COMMENTAIRE D'UNE FABLE DE LA FONTAINE.
Dans le rapport que Gabriel Fort Dutrey rédige, en tant que président du jury d'agrégation de grammaire, il indique : « [Dans la seconde épreuve orale, l'explication critique des auteurs français] M. Jouvion, que ses compositions avaient laissé au-dessous de M. Delbès, a repris l'avantage, et par l'assurance et la précision de ses interprétations et de sa critique, il s'est momentanément élevé au premier rang. Il a particulièrement mérité l'approbation du bureau dans l'appréciation critique d'une fable de La Fontaine ».
OCTOBRE 1845. CENSEUR AU COLLÈGE ROYAL D'ANGOULÊME.
Amédée Jouvion est nommé, le 3 octobre 1845, censeur des études au collège royal d'Angoulême [département de la Charente ; académie de Bordeaux], en remplacement d'Albert Nicolet [1805-après 1878], chargé de la fonction depuis le 21 juillet 1843, nommé à Bourges.
Il travaille d'abord auprès d'Adolphe Mourier [1807-1890], proviseur du collège depuis le 25 août 1843 et jusqu'au 10 septembre 1846 ; puis, à partir du 10 septembre 1846, auprès de Jules Aristide Chauveau [1811-1876], proviseur du 10 septembre 1846 au 18 août 1851.
Amédée Jouvion reste en poste jusqu'en septembre 1847, date de sa nomination comme censeur à Clermont.
Est remplacé à Angoulême par Benoît Léon Courlet [1804-1881], censeur du 2 septembre 1847 au 20 août 1853.
SEPTEMBRE 1847. CENSEUR AU COLLÈGE ROYAL DE CLERMONT.
Amédée Jouvion est nommé, le 2 septembre 1847, censeur des études au collège royal de Clermont [département du Puy-de-Dôme ; académie de Clermont], en remplacement de Jean Baptiste Riton [1804-après 1858], nommé professeur de rhétorique française au collège royal de Bordeaux.
Il travaille auprès de Jacques Molroguier, proviseur du collège royal du 13 juillet 1847 au 5 février 1852.
Amédée Jouvion reste en poste jusqu'au 11 septembre 1849, date de sa nomination comme censeur à Nantes.
Est remplacé par Émery de Chaumont [1816-1889], censeur [pour la première fois] du 14 septembre 1849 au 31 août 1850.
SEPTEMBRE 1849. CENSEUR AU LYCÉE DE NANTES.
Amédée Jouvion est nommé, le 11 septembre 1849, censeur des études au lycée de Nantes [département de Loire-Inférieure ; académie de Rennes], en remplacement de Pierre François Legagneur [1811-1871], en poste du 22 septembre 1845 au 11 septembre 1849.
A noter que, en 1854, lorsqu' Amédée Jouvion quittera le provisorat du lycée de Moulins à la suite de sa nomination comme inspecteur, ce sera Pierre François Legagneur qui le remplacera au poste de proviseur à Moulins.
Amédée Jouvion travaille auprès de Toussaint Charles Huret [1800-1875], proviseur du lycée du 6 novembre 1849 à décembre 1853.
Tandis qu'il est censeur des études au lycée de Nantes, Amédée Jouvion est nommé en juillet 1851 [26-28 juillet] Officier de l'Instruction publique.
Reste en poste jusqu'au 2 mai 1853, date de sa nomination comme proviseur au lycée impérial de Moulins.
Est remplacé comme censeur au lycée de Nantes par Cajetane Simon [1803-1859], en poste du 4 mai 1853 au 6 janvier 1854.
Membre de la Société académique de Nantes, dont il démissionne lorsqu'il est nommé à Moulins.
MAI 1853. PROVISEUR DU LYCÉE IMPÉRIAL DE MOULINS
Amédée Jouvion est nommé, le 2 mai 1853, proviseur du lycée impérial de Moulins [académie départementale de l'Allier], en remplacement de Basile Théodore Tarot [1816-1894], proviseur du 5 février 1852 au 2 mai 1853, qui vient d'être nommé proviseur du lycée impérial de Rennes [1853-1854].
Amédée Jouvion n'est pas secondé par un censeur des études, le poste étant supprimé de 1853 à 1856.
Sa fonction de proviseur, lui permet d'être nommé membre du Conseil académique siégeant auprès de Joseph Alexandre Bedel [1798-1862] recteur départemental de l'académie de l'Allier depuis août 1850.
Reste en poste jusqu'en septembre 1854, date de sa nomination comme inspecteur de l'académie de Besançon, en résidence à Lons-le-Saulnier [Jura].
Est remplacé comme proviseur du lycée de Moulins par Pierre François Legagneur [1811-1871], proviseur du 13 septembre 1854 au 12 février 1862.
SEPTEMBRE 1854. INSPECTEUR D'ACADÉMIE DE BESANÇON À LONS-LE-SAULNIER.
En 1854, la loi du 14 juin 1854, complétée par le décret impérial du 24 août, met fin aux dispositions antérieures prévues par la loi organique du 15 mars 1850. Dans son article 1, cette loi fait passer de quatre-vingt-six à seize le nombre d'académies, en supprimant les académies départementales et en créant des grandes académies s'étendant sur plusieurs départements.
C’est dans ce cadre qu’Amédée Jouvion est nommé, le 9 septembre 1854, inspecteur [de troisième classe] de l'académie de Besançon. Il est établi à Lons-le-Saulnier [Jura], en remplacement de de Barruel, ancien principal, qui sur sa demande est mis en disponibilité.
Il travaille auprès de Jean Antoine Quet [1810-1884], recteur de l'académie de Besançon depuis août 1854.
En 1854, le ressort de l'académie de Besançon s'étend sur les trois départements : Doubs [chef-lieu : Besançon] ; Jura [chef-lieu : Lons-le-Saulnier] ; Haute-Saône [chef-lieu : Vesoul].
Amédée Jouvion est, en 1855, l'un des trois inspecteurs de l'académie : Alexandre de Fleury, établi à Besançon [Doubs] ; Amédée Jouvion [1805-1860], établi à Lons-le-Saulnier [Jura] ; Charles Bailly [1806-1891], ancien recteur académique des Alpes-de-Haute-Provence [1853-1854], établi à Vesoul [Haute-Saône].
Amédée Jouvion reste en poste jusqu'au 18 septembre 1856, date de sa nomination comme inspecteur de l'académie de Grenoble, établi à Valence [Drôme].
Il est remplacé comme inspecteur établi à Lons-le-Saulnier, par Austremoine Boyer [1798-1865], ancien élève de l’École normale [1819], antérieurement inspecteur de l’académie de Toulouse, résidant à Albi [1854-1856].
SEPTEMBRE 1856. INSPECTEUR DE L'ACADÉMIE DE GRENOBLE À VALENCE.
Amédée Jouvion est nommé, le 18 septembre 1856, inspecteur de l'académie de Grenoble. Il est établi à Valence [Drôme], en remplacement de Joseph [Bernard Émile] Blanchet [1806-1856], inspecteur depuis le 24 août 1854, décédé en fonction.
Il travaille auprès de Jean Antoine Quet [1810-1884], recteur de l'académie de Grenoble depuis février 1856, futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire, pour les sciences.
Il est à noter que Jean Antoine Quet était tout juste antérieurement recteur de l'académie de Besançon, et qu'Amédée Jouvion, en tant qu'inspecteur établi à Lons-le-Saulnier, travaillait déjà sous sa direction.
Le ressort de l'académie de Grenoble s'étend sur les quatre départements : Isère [chef-lieu : Genoble] ; Hautes-Alpes [chef-lieu : Gap] ; Ardèche [chef-lieu : Privas] ; Drôme [chef-lieu : Valence].
Amédée Jouvion est, en 1857, l'un des quatre inspecteurs de l'académie : Augustin Frilet de Châteauneuf [1808-1879] en résidence à Grenoble [Isère] ; Jean François Toussaint Topin [1808-1892], établi à Gap [Hautes-Alpes] ; Léon Lescoeur [1821-1907] établi à Privas [Ardèche] ; Amédée Jouvion [1805-1860], établi à Valence [Drôme].
Amédée Jouvion reste en poste à Valence, jusqu'au 21 octobre 1860, date de son décès en fonction.
Il est remplacé comme inspecteur à Valence par l'abbé Désiré Niel [1814-1873].
DÉCORATION.
Officier de l’instruction publique [juillet 1851].
SOURCE.
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles.