Juste, Louis (1795-1880), une longue carrière religieuse et universitaire

La biographie de l'abbé Louis Juste, pendant la Restauration [1814-1830], la royauté bourgeoise [1830-1848], le second Empire [1852-1870] montre l'entrecroisement assez exceptionnel de la carrière universitaire [deux rectorats], et de la vie religieuse [candidature pour devenir évêque].

Juste, Louis [1795-1880]. Né le 1er thermidor an III [19 juillet 1795], à Versailles [Seine-et-Oise, aujourd'hui Yvelines] ; mort le 27 février 1880, à Versailles.
1813. PROFESSEUR DANS UNE INSTITUTION PRIVÉE.
En 1813, Louis Juste est professeur de troisième dans une institution privée à Saint-Aubin-Jouxte-Boulleng [aujourd'hui Saint-Aubin-lès-Elbeuf], près d'Elbeuf [Seine-Inférieure].
Deux ans plus tard, dans la période 1815-1818, devient professeur de quatrième, de seconde, puis de philosophie.
1818. CARRIÈRE DANS LES ORDRES.
Le 22 mars 1818, alors qu'il est âgé de vingt-trois ans, Louis Juste est ordonné prêtre. Devient secrétaire à l'évêché de Versailles. C'est Louis Charrier de La Roche [1738-1827], ancien évêque constitutionnel de la Seine-Inférieure qui est l'évêque de Versailles depuis le 9 avril 1802.
De 1818 à 1821, est nommé directeur du Petit séminaire de Versailles, dans les bâtiments de l'Ancien hôtel de la Surintendance des bâtiments du Roi, et vicaire des paroisses royales de Saint-Symphorien puis de Notre-Dame de Versailles.
1821. PRINCIPAL DU COLLÈGE DE SENS.
Louis Juste est nommé, le 24 octobre 1821, principal du collège de Sens [département de l'Yonne, dont le chef-lieu est Auxerre ; académie de Paris]. Il y reste un an, jusqu'à sa nomination comme principal du collège de Tours, en octobre 1822.
1822. PRINCIPAL DU COLLÈGE DE TOURS. 
Nommé, le 7 octobre 1822, principal du collège de Tours [département de l'Indre-et-Loire ; académie d'Orléans]. Y reste en fonction jusqu'au 12 septembre 1829, date de sa nomination comme proviseur du collège royal de Reims.  
1829-1830. PROVISEUR DU COLLÈGE ROYAL DE REIMS.
L’abbé Louis Juste est nommé proviseur du collège royal de Reims, le 12 septembre 1829, en remplacement de l'abbé Marin Alexis Pinault [1794-1870], ancien maître de conférences à l'École normale [École préparatoire, 1828] en poste à Reims du 26 mai au 12 septembre 1829. Le collège [collège de deuxième classe], établi au chef-lieu du département de la Marne, relève de l’académie de Paris. 
Le censeur des études qui l’assiste est Louis Brutus Delmas [1802- ], en même temps professeur de mathématiques élémentaires au collège.
L’abbé Juste reste en fonction à Reims pendant un an, jusqu’au 12 octobre 1830. Il y est remplacé comme proviseur par Félix La Chapelle-Marchand [1793- ], ancien inspecteur d'académie de la Corse y faisant fonction de recteur, en poste à Reims jusqu’au 1er février 1840.
 
1831-1844. MONASTÈRE DU TEMPLE.
L'abbé Juste devient, en 1831, le supérieur du prieuré des Bénédictines du Saint-Sacrement, fondé en 1816, à Paris sur l’ancien domaine des Templiers. Il y reste en fonction de 1831 à avril 1844.
 
1844. PROFESSEUR ET DOYEN DE LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE DE ROUEN.
Chargé du cours d’Histoire et discipline ecclésiastique à la Faculté de Théologie de Rouen [avril 1844-septembre 1856], en remplacement de l’abbé Jean Jacques Fayet [1786-1849]. 
Louis Juste est en même temps doyen de la Faculté de Théologie de Rouen, l’abbé Maleville, professeur de Morale évangélique, étant son secrétaire. Il remplace aussi comme doyen de la Faculté l’abbé Fayet, devenu en 1842, évêque d’Orléans.
 
1856. RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE POITIERS.
En septembre 1856, Louis Juste, alors vicaire général de Rouen, est nommé recteur de l’académie de Poitiers, en remplacement de Louis de la Saussaye [1801-1877], recteur d’août 1854 à septembre 1856.
Louis Juste reste en fonction jusqu’en septembre 1862. Après quoi il est nommé recteur de l’académie de Clermont.
Il est remplacé comme recteur de l’académie de Poitiers par Eugène Desroziers [1802-1876].
 
À cette époque le ressort de l’académie de Poitiers couvre huit départements : Vienne [Poitiers] ; Charente [Angoulême] ; Charente-Inférieure [La Rochelle] ; Indre [Châteauroux] ; Indre-et-Loire [Tours] ; Deux-Sèvres [Niort] ; Vendée [La Roche-sur-Yon] ; Haute-Vienne [Limoges].
Travaillent, sous ses ordres, huit inspecteurs d'académie : Audinet, en résidence à Poitiers [Vienne] ; Drot, en résidence à Angoulême [Charente] ; Ruck, en résidence à La Rochelle [Charente-Inférieure] ; Suddault, en résidence à Châteauroux [indre] ; Guérin, en résidence à Tours [Indre-et-Loire] ; Chantala, en résidence à Niort [Deux-Sèvres] ; Hanriot, en résidence à Napoléon-Vendée, aujourd'hui La Roche-sur-Yon  [Vendée] ; Bonnin, en résidence à Limoges [Haute-Vienne].
L'instruction primaire dispose de vingt-six inspecteurs.
 
1862. RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE CLERMONT.
En septembre 1862, Louis Juste est nommé recteur de l’Académie de Clermont, en remplacement d’Eugène Desroziers [1802-1876], ancien inspecteur d'académie, recteur de juillet 1860 à septembre 1862.
Lesbros, ancien commis de l'académie de Grenoble, est depuis le 24 février 1864, le secrétaire de l'académie de Clermont, en remplacement de Gaillard, nommé à Dijon.
Louis Juste reste en fonction jusqu’au 1er septembre 1864, date à laquelle il est en congé d’inactivité. Après quoi, l’abbé Louis Juste est mis à la retraite, par décret du 14 juin 1865. 
Il est remplacé pour quelques mois par Francisque Bouillier [1813-1899], professeur de Philosophie [1839] et doyen de la Faculté des Lettres de Lyon [1849]. Le 16 septembre 1865, c'est Jean Baptiste Ferdinand Allou [1805-1876], ancien inspecteur d'académie à Douai [1854-1865], qui est nommé recteur de l'académie de Clermont. 
À cette date le ressort de l’académie de Clermont couvre sept départements : Puy-de-Dôme [Clermont] ; Allier [Moulins] ; Cantal [Aurillac] ; Corrèze [Tulle] ; Creuse [Guéret] ; Haute-Loire [Le Puy].
Travaillent, sous ses ordres, six inspecteurs d'académie : Laurent, en résidence à Clermont [Puy-de-Dôme] ; Tachet de Barneval, en résidence à Moulins [Allier] ; Lévêque, en résidence à Aurillac [Cantal] ; Bréart, en résidence à Tulle [Corrèze] ; Ménétrel, en résidence à Guéret [Creuse] ; Barré, en résidence à Le Puy [Haute-Loire].
L'instruction primaire dispose de dix-huit inspecteurs.
CANDIDATURE POUR L'ÉPISCOPAT.
Après la carrière menée au sein de l'Université, et qui s'achève au 1er septembre 1864, par un congé d'inactivité, puis la retraite [décret du 14 juin 1865], l'abbé Louis Juste reprend une activité ecclésiastique. 
Il engage, mais sans succès, une candidature pour un épiscopat. En 1865, il est nommé vicaire-général de Rouen, auprès de Henri de Bonnechose [1800-1883], évêque de Rouen depuis 1858, jusqu'en 1883.
1880. DÉCÈS ET INHUMATION. 
Résidant au 8 rue de l'Orangerie, à Versailles, Louis Juste meurt le vendredi 27 février 1880, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Il est inhumé au cimetière Saint-Louis de Versailles, le 29 février 1880. 
DÉCORATION.
Officier de l'instruction publique.
Officier de la Légion d'honneur.
SOURCE.
http://www1.ac-poitiers.fr/medias/fichier/les-recteurs-de-lacademie-de-poitiers_1420540689659.pdf
1894. Charles Fierville. Archives des lycées, proviseurs et censeurs, 1er mai 1802-1er juillet 1893 : documents administratifs recueillis et classés pour la première fois [Paris : Firmin-Didot. In-4. LXXXV-526 p., 1894]. Quatrième partie : notices individuelles.
2006. Jean-François Condette. Les Recteurs d’académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut National de Recherche Pédagogique. Édition de CNRS. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 411 p. +3. 2006]. Fournit les dates précises des nominations ; les sources des archives ; des extraits de rapports d'inspection.
Pas de notice dans le Dictionnaire de biographie française.