Doublement agrégé, en Grammaire [1833], en Lettres [1841]. Pas de thèses, pas de publications, si ce n'est une traduction en vers de l'Alceste d'Euripide. Une vie toute entière consacrée au seul enseignement. Récompensée, après trente-quatre ans de service, par la décoration de la Légion d'honneur [1868].
Louis Romtain [1807-1889]. Né le 31 janvier 1807, à Paris ; mort le 4 octobre 1889.
Études à Paris, au collège royal de Bourbon [Condorcet].
Maître de pension à Paris, établi au 164 rue du Faubourg Saint-Martin. Est répertorié comme l'un des cinquante et quelques maîtres de pension parisiens, en exercice autour de 1830.
1833. AGRÉGATION DE GRAMMAIRE.
En 1833, Louis Romtain est reçu major à l'agrégation de grammaire.
Sont reçus à l'agrégation de grammaire, le 11 octobre 1833, dans l'ordre de classement, les six candidats suivants :
Louis Romtain [1807-1889], maître de pension à Paris ; Jean Pellerin, régent au collège de Hagueneau ; Étienne Gisclard [1807-1886], chargé de la cinquième au collège royal d'Amiens ; Charles Berton, régent de seconde au collège d'Abbeville ; François Bailly ; Joseph Foncin [1807-1894], ancien élève de l'École normale [1828, École préparatoire].
1833. SUPPLÉANT DE SIXIÈME AU COLLÈGE LOUIS-LE-GRAND.
Après l'agrégation de grammaire, Louis Romtain est nommé suppléant de sixième à Paris, au collège royal de Louis-le-Grand.
Les deux autres enseignants de la sixième sont Auguste Agon [vers 1795-1866], professeur en titre, et Durand « agrégé ».
1838. COLLÈGE ROYAL DE BOURBON.
Comme dans tous les cinq collèges royaux de la capitale [Louis-le-Grand, Henri-IV, Saint-Louis, Charlemagne, Bourbon], et compte tenu de leurs effectifs, chacune des classes est dédoublée, avec le plus souvent un professeur principal, et un autre enseignant : suppléant, ou encore simplement « agrégé ».
Au collège Bourbon [aujourd'hui Condorcet], la classe de cinquième fonctionne avec trois professeurs : Ad. Hubert, professeur en titre ; Louis Romtain suppléant et J. B. G. Pitay, « agrégé », futur économe du lycée. Ainsi Louis Romtain est-il défini comme chargé d'une division au collège royal de Bourbon.
Le 12 novembre 1838, Louis Romtain est chargé de suppléer, dans la chaire de cinquième du collège royal de Bourbon, Adrien Hubert, délégué dans la deuxième division de seconde.
1841. AGRÉGATION DES LETTRES.
Agrégation pour les classes supérieures des lettres [21 septembre 1841], classé huitième sur huit reçus.
Alors que Paul François Dubois [1793-1874], membre du Conseil royal, est président du jury, sont reçus à l'agrégation des lettres, le 14 septembre 1841, dans l'ordre de classement :
Eugène Despois [1818-1876], élève sortant de l'École normale [1838] ; Théophile Guiard [1814-1856, chargé de la troisième au collège royal de Strasbourg ; Edmond Arnould [1811-1861], chargé de la troisième au collège royal d'Angers ; Ferdinand Delavigne [1817-1901], chargé de la seconde au collège royal de Grenoble ; Louis Étienne [1813-1875], chargé de la rhétorique au collège royal de Moulins ; Charles Octave Delzons [1817-1872], ancien élève de l'École normale [1836], chargé de la seconde au collège royal de Pau ; François Boissier, ancien pasteur à Mazères ; Louis Romtain [1807-1889], déjà agrégé de grammaire [1833], chargé d'une division au collège royal de Bourbon.
APPRÉCIATION DU PRÉSIDENT DU JURY.
Paul François Dubois, président du jury, dans son rapport, rédigé le 14 septembre 1841, à l'intention du ministre de l'Instruction publique [Abel François Villemain], indique :
« Les deux autres candidats, Charles Delzons, et Louis Romtain, dont le premier a même mérité d'être placé avant Boissier, se sont montrés humanistes habiles. Tous deux écrivent le latin avec élégance ; Louis Romtain a obtenu le premier rang en thème grec ; Charles Delzons le second en vers latins. Mais c'est la pensée qui fait défaut chez l'un et chez l'autre. Charles Delzons est sensé, exact mais peu fécond et peu animé. Louis Romtain, au contraire, a de l'ardeur dans l'esprit, mais il ne sait pas la régler ; il ne suit pas ses idées avec assez d'ordre. Louis Romtain a d'ailleurs la science et les qualités d'un excellent professeur ».
1845. SUPPLÉANT EN CLASSE DE CINQUIÈME AU COLLÈGE BOURBON.
Alors que Louis Romtain est devenu professeur de sixième au collège royal Bourbon, il est chargé, le 11 octobre 1845, de suppléer en cinquième Jean Jacques Courtaud-Diverneresse [1794-1879], en congé d'un an.
Au bout d'un an, plus précisément le 31 octobre 1846, Louis Romtain est nommé professeur titulaire de sixième.
1851. MEMBRE DU JURY D'AGRÉGATION DE GRAMMAIRE.
En septembre 1851, Louis Romtain est un des membres du jury d'agrégation de grammaire.
Cette année, sont membres, sous la présidence de Gabriel Fort Dutrey [1792-1870], Inspecteur général des études [janvier 1833], dans l'ordre de préséance : Étienne Gros [1797-1856], inspecteur de l'académie de la Seine ; Victor Bétolaud [1803-1879], professeur de troisième au lycée Charlemagne ; Louis Romtain [1807-1889], professeur de cinquième au lycée impérial Bonaparte ; et Roland, professeur de cinquième au lycée Saint-Louis.
PROFESSEUR DE CINQUIÈME AU LYCÉE BONAPARTE.
*Professeur de cinquième au lycée impérial Bonaparte, Louis Romtain est promu à la deuxième classe [29 décembre 1860].
Reste en poste jusqu'au 7 août 1768, date à laquelle est admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite, pour ancienneté de services.
1860. TRADUCTION EN VERS DE L'ALCESTE D'EURIPIDE.
Dans une de ses Études sur les Tragiques grecs, consacrée à Euripide, Henri Patin, de l'Académie française, témoigne favorablement d'un travail de Louis Romtain :
« L'œuvre d'Euripide ne paraît pas devoir cesser jamais d'exciter l'émulation des modernes. L'année 1860 nous l'a fait voir encore […] dans une traduction en vers, où un de nos professeurs, M. Romtain s'est appliqué à en reproduire fidèlement les simples et pathétiques beautés ».
En effet, paraît en 1860, Alceste, tragédie d'Euripide : Essai de traduction en vers français par Romtain, Officier d'académie, agrégé des classes de grammaire et des classes supérieures des lettres. Ancien professeur du lycée impérial Louis-le-Grand, professeur au lycée impérial Bonaparte [Paris : Imprimerie Adrien Le Clère, Rue Cassette, 29, près Saint-Sulpice. In-8, 101 p., 1860].
1868. DROITS À LA PENSION DE RETAITE.
Louis Romtain est remplacé, en cinquième, par Louis Debray, agrégé de grammaire [1857], antérieurement professeur divisionnaire de sixième, nommé professeur divisionnaire de cinquième [deuxième classe].
DÉCORATION.
Officier de l'Université [13 août 1846].
Officier Instruction publique [29 décembre 1862].
Chevalier de la Légion d'honneur [31 janvier 1868], avec trente-quatre ans de service, par décret impérial, contre-signé par le ministre de l'instruction publique. Décoration sans doute remise dans les appartements du proviseur du lycée Condorcet, le jour de la fête de la Saint-Charlemagne, célébrée selon la tradition de Condorcet le 1er février.