Sorin, Jean (1799-1881), premier agrégé de la première agrégation de grammaire, à Caen en 1821

Ancien élève de l’École normale [1817], agrégé de grammaire [1821], la carrière de Jean Sorin au sein de l’Université, se déroule selon un schéma classique qui commence à se dessiner dans le premier quart du XIXème siècle, où l’on passe, après vingt-cinq ans de bons et loyaux services d’une fonction d’enseignant à des postes d’autorité : proviseur puis inspecteur d’académie.

Jean [Baptiste] Sorin [1799-1881]. Né le 25 juin 1799, à Angers ; mort en 1881.

  1. RÉGENT AU COLLÈGE DE CHOLET.
    Jean Sorin est nommé, le 23 octobre 1815, régent de sixième au collège de Cholet [département de Maine-et-Loire ; académie d’Angers].
    Y reste en poste jusqu’à son admission à Paris, en octobre 1817, à l’École normale
  2. ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
    Reçu au concours d’entrée de l’École normale [30 octobre 1817].
    Les treize élèves reçus de la section Lettres, comme pensionnaires boursiers effectuant une scolarité de trois ans, sont dans l’ordre alphabétique :
    Charles Bariseau ; Louis Bolly [ 1823] ; Rémy Delaître [NNN-1857] ; Gayard ; Eugène Mathieu Gillette [1801-1859] ; Émile Lefranc [1798-1854] ; Paul Lorain [1799-1861] ; Michel Marie ; Jean Baptiste Perdrix [1798-1851] ; Henri Pottier [ -1855] ; Pierre Marie Ravaud [1793-1876] ; Jean Sorin [1799-1881] ; Jules Thibaud.
    Au sortir de l’École, selon l’usage, Jean Sorin est reçu à son examen de licence ès-lettres.

Jean Sorin restera en relation avec l’’École normale en étant < correspondant > de l’Association des anciens élèves de l’École normale supérieure, autour des années 1850.

  1. RÉGENT AU COLLÈGE DE BAYEUX.
    Au sortir de l’École normale, où il a effectué une scolarité de trois ans, Jean Sorin est d’abord nommé régent de troisième au collège de Bayeux [département du Calvados ; académie de Caen] ; puis régent de rhétorique [correspondant à la classe de première, dans la nomenclature contemporaine].
    Il reste en poste pendant quatre ans, jusqu’au 6 octobre 1824, date de sa nomination à Angers.
    C’est dans cette période qu’il est reçu au premier concours de l’agrégation de Grammaire ouvert dans son académie par le recteur Hippolyte Marc [1763-1839].
  2. AGRÉGATION DE GRAMMAIRE.
    Les concours d’agrégation [qui ont existé dans l’Ancien régime de 1766 à 1791] sont en leur principe recréés pour l’enseignement secondaire par le décret du 17 mars 1808 , mais organisés sous la pression de besoins nouveaux seulement en 1821, par le statut du 6 février 1821.
    Ainsi en 1821 se déroulent pour la première fois l’agrégation pour les classes supérieures des lettres, l’agrégation de grammaire et l’agrégation des sciences.
    Des concours pour l’agrégation de grammaire, ouverts à des concurrents déjà titulaires de la licence, se déroulent dans différentes académies, à l’initiative des recteurs, selon les besoins de nouveaux enseignants, chargés dans les collèges de remplacer les professeurs : Caen ; Dijon ; Poitiers ; Rennes ; Toulouse.
    La première agrégation de philosophie aura lieu en 1825.

Jean Sorin est reçu, en 1821, à l’agrégation de grammaire à Caen. C’est le premier des deux concurrents reçus. L’autre reçu est Jean-Marc Giffard [1795-1882], lui aussi ancien élève de l’École normale [1815], futur inspecteur d’académie à Rouen, selon une carrière assez comparable à celle de Sorin.

  1. PROFESSEUR AU COLLÈGE ROYAL D’ANGERS.
    Son statut d’agrégé, obtenu en 1821, permet à Jean Sorin d’être nommé, au 6 octobre 1824, professeur de troisième au collège royal d’Angers [département de Maine-et-Loire ; académie d’Angers], en remplacement de Mazure.
    Il occupe cette fonction jusqu’au 15 octobre 1830, date à laquelle il est nommé professeur en classe de seconde.
    Est remplacé en 1830 comme professeur de troisième par Alexandre Nicolas [1809-1884], ancien élève de l’École normale [1828. École préparatoire], qui vient d’être reçu à l’agrégation des lettres [septembre 1830].

Puis est nommé, au 15 octobre 1830, en classe de seconde, en remplacement d’Antoine Condren de Suzanne [1791-1875], nommé inspecteur de l’académie [et dont il sera ultérieurement le collègue en tant qu’inspecteur d’académie à Angers].
Et occupe finalement la classe de rhétorique
Est remplacé en 1841 comme professeur de rhétorique par Edmond Nicolas Arnould [1811-1861].

  1. PROVISEUR DU LYCÉE D’ANGERS.
    Après plus de quinze ans comme professeur au collège royal d’Angers Jean Sorin est promu à une fonction d’autorité, en étant nommé le 20 septembre 1841, proviseur du lycée d’Angers, en remplacement de Jean François Auguste Morren [1804-1870], en fonction du 24 avril 1838 au 20 septembre 1841, qui vient d’être nommé à la Faculté ses sciences de Rennes.
    Il est assisté par Charles André Taiée [1804-1889], censeur des études à Angers du 24 septembre 1841 au 9 juin 1849.
    Remplacé en 1848 comme proviseur par Constant Joseph Milfaut [1803-1882], proviseur au lycée d’Angers du 13 septembre 1848 au 30 août 1850.
  2. INSPECTEUR DE L’ACADÉMIE D’ANGERS.
    Nommé, 13 septembre 1848, inspecteur de l’académie d’Angers, en remplacement de André François Madeleine Cassin [1795-1853].
    Il travaille auprès de Pierre Henry [1802-1885] recteur de l’académie d’Angers depuis le 19 janvier 1839 et en fonction jusqu’au 10 août 1850.
    En 1848, le ressort de l’académie d’Angers s’étend sur les cinq départements : le Maine-et-Loire [chef-lieu : Angers] ; la Mayenne [chef-lieu : Laval] ; la Sarthe [chef-lieu : Le Mans] ; l’Indre-et-Loire [chef-lieu : Tours] ; le Loir-et-Cher [chef-lieu : Blois].
    Ainsi, par rapport à la structure administrative initiale de 1805, deux départements ont été agrégés ; Indre-et-Loire [Tours] et Loir-et-Cher [Blois], tous deux faisant partie initialement de l’académie d’Orléans, supprimée 1848.

Jean Sorin, comme nouvel inspecteur de l’académie d’Angers, est placé en deuxième position, après Antoine Condren de Suzanne, nommé inspecteur de l’académie depuis 1830.

  1. ADMIS A LA RETRAITE.
    Jean Sorin ne reste que quelques mois comme inspecteur de l’académie, étant admis à la retraite au 31 décembre 1849.

DÉCORATION.
Officier de l’Université.
Chevalier de la Légion d’honneur : mai 1847.