Le Globe et le philosophe Victor Cousin

Assurer la plus grande visibilité à ses publications, en dehors du cercle des spécialistes, tel a été constamment un objectif de Victor Cousin, chef du spiritualisme philosophique dans la première moitié du XIXe siècle. De 1824 à 1830, le journal Le Globe est un de ses relais privilégié.

DUBOIS ET LA CRÉATION DU JOURNAL LITTÉRAIRE LE GLOBE.
Paul François Dubois [1793-1874], ancien élève de la troisième promotion de l’École normale [1812-1814], professeur dans des collèges de province [Guérande, Falaise, Limoges, Besançon], puis professeur suppléant de rhétorique à Paris au collège Charlemagne, est exclu de l’Université par la réaction cléricale de 1821 qui s'amplifie sous le ministère Villèle [décembre 1821-janvier 1828].

Après avoir été journaliste au quotidien Le Censeur européen [1819-1820], à la revue mensuelle Les Tablettes universelles [1820-1824], ainsi qu’au quotidien libéral le Courrier français, Paul François Dubois s’associe [juillet 1824] avec Pierre Leroux [1797-1871], typographe de formation, travaillant à cette époque chez l’imprimeur Alexandre Lachevardière [1795-1855], pour fonder le Journal Le Globe.
Alexandre Lachevardière, à la demande de Pierre Leroux initiateur du projet, a apporté des capitaux. Paul François Dubois, qui assure un temps officiellement la fonction de gérant, sera de fait le rédacteur en chef, Pierre Leroux étant plutôt le gérant effectif.

Le premier numéro, sous l'intitulé « Le Globe, journal littéraire », paraît le mercredi 15 septembre 1824, sur deux colonnes. Initialement à l'adresse du 26 rue des Petits-Augustins, il est prévu de paraître tous les deux, puis ultérieurement tous les trois jours. Sur quatre, puis huit pages in-4°, il est vendu par abonnement, au minimum trois mois.
Politiquement proche des Doctrinaires regroupés autour de Royer-Collard, visant à être lu dans les salons aristocratiques, le journal se déclare libéral sinon populaire.

Paul François Dubois, ancien élève de la troisième promotion de l'École normale [1812-1814] y a eu, en première année, Victor Cousin, ancien élève de la première promotion de l'École normale [1810-1812] comme répétiteur de grec et de latin.
Quant à Pierre Leroux, il a été le condisciple de P. F. Dubois au lycée impérial de Rennes.

COUSIN DE L'AUTOMNE 1824 À MAI 1825.
Dès le 4 août 1824, à la suite d'une démarche d'Alexandre Lachevardière, V. Cousin est  mis au courant de la création du Globe. Comme le rapporte Jean-Jacques Goblot [Le Globe, 1824-1830] « Cousin est enchanté et promet secours ».
Mais quelques semaines après, Victor Cousin engage son troisième voyage en Allemagne [premier voyage à l'automne 1817, deuxième voyage à l'automne 1818]. Il est accompagné de son ancien élève Louis Napoléon Lannes, duc de Montebello [1801-1874] qui doit renconter sa future épouse.
Cousin est arrêté à Dresde, en Saxe, comme personnage dangereux, selon l’expression de la police française, le jeudi 14 ou vendredi 15 octobre 1824. On le suspecte en effet d’entretenir des relations avec les chefs de la Burschenschaft, association patriotique et libérale d’étudiants allemands. Peut-être même l’arrestation a-t-elle eu lieu à l’initiative de François Frechet d’Esperey [1778-1863], directeur de la police française sous le ministère Villèle.
Cousin, expulsé en Prusse, est transféré à Berlin, où il est incarcéré, puis assigné à résidence, près de quatre mois, jusqu’au début février 1825, enfin prié de rester à Berlin, jusqu’à la fin de l’instruction [mercredi 20 avril 1825]. A la suite de quoi, il est autorisé à retourner en France, où il se retrouve vers le 12 mai 1825.
Il est donc absent de France pendant les huit premiers mois du fonctionnement du journal Le Globe.

LE GLOBE SOUTIENT COUSIN INCARCÉRÉ PUIS PLACÉ EN RÉSIDENCE.
Dès le samedi 6 novembre 1824, des articles paraissent dans Le Globe, pour soutenir « le prisonnier de Berlin » et signaler la démarche de Pierre Paul Royer-Collard entreprise en sa faveur.
Un article du mardi 23 novembre [Numéro 33, page 146] a pour titre : Réfutation d'une calomnie du Courrier anglais.
Un long article de Théodore Jouffroy, du samedi 27 novembre 1824 [Numéro 35, pages 156-158] rend compte de la parution des « Oeuvres complètes de Platon, traduites par Victor Cousin », pour ce qui est de son second volume [Théétète ; Philèbe], et non comme indiqué par erreur son troisième volume, qui lui paraîtra en 1826.
Le compte rendu du Discours prononcé par Abel François Villemain à la séance d'ouverture de son cours à la Faculté des Lettres de Paris, publié le mardi 7 décembre, est pour Le Globe une nouvelle occasion de défense éloquente de « notre célèbre compatriote » [Numéro 39, pages 178-179].

INTÉRÊT DE V. COUSIN POUR LE JOURNAL LE GLOBE.
À son retour d'Allemagne, les relations de V. Cousin avec P. F. Dubois, sont loin d'être excellentes.
Mais Cousin comprend vite le parti qu'il peut tirer de la publication d'articles paraissant dans Le Globe, comme un des moyens supplémentaires de fortifier sa célébrité en associant son nom à de grands personnages de renommée internationale : le comte Santorre di Santa Rosa ; le patriarche Johann Wolfgang von Goethe ; le philosophe Georg Wilhelm Friedrich Hegel.
Et d'assurer dans les cercles libéraux lettrés, une publicité de bon aloi pour ses monuments philosophiques en cours de parution : les Oeuvres complètes de Descartes ; les Oeuvres complètes de Platon ; le Manuel de l'histoire  de la philosophie de Tennemann.

La note ci-dessous fait le point, dans l'ordre chronologique, sur les interventions de Victor Cousin dans le journal Le Globe, de 1825 jusqu'à la fin de l'année 1830, avant que Le Globe ne devienne le « journal de la doctrine de Saint-Simon ».

1825. SUR SANTA ROSA.
• 1825. Note [sur Santa Rosa].
Dans le  journal Le Globe, < Journal littéraire, paraissant les mardi, jeudi et samedi >.  Tome II, n° 189, samedi 26 novembre 1825, page 981. Ouverture en première page.
Le Globe publie une « Lettre du comte Santa Rosa »  adressée, de Londres le 31 octobre 1824, à Victor Cousin et une « Note » d'une quinzaine de lignes de V. Cousin, datée de jeudi, novembre 1825.

Incipit de la présentation par Le Globe : « Nous avons publié avant-hier une lettre de M. de Santa Rosa que l'on peut considérer comme l'expression de ses dernières pensées : en voici une autre qu'il adressait à M. le professeur Cousin la veille même de son départ pour la Grèce ; elle est pleine d'affection pour ce pays, de souvenirs et d'affection plus vive encore pour l'Italie : c'est toute l'âme d'un homme sincère, bienveillant, dévoué ».

Texte de la note de V. Cousin : « Quand la première lettre où M. de Santa Rosa m'annonçant sa résolution parvint à Paris au mois de septembre 1824, j'étais déjà parti pour Dresde ; et quand il m'écrivit une seconde fois de Londres, le 31 octobre, pour m'annoncer son départ, déjà j'étais dans les prisons de Prusse ; et je n'en suis sorti que quelques jours avant sa mort. Je revoyais mon pays, quand lui succombait à Sphactérie. Ne sachant rien de moi, comme je ne savais rien de lui, il a dû me croire tranquille à Paris, comme en prison je le croyais tranquille dans sa retraite de Nottingham. Il a dû me croire tranquille à Paris, et il ne recevait de moi, aucun signe de vie. !  Je sais que ses derniers moments ont été admirables, mais tristes. Je lis dans sa lettre à M. Recchio : les lettres de Nottingham m'ont consolé et touché. Cette ligne me déchire le cœur. Que s'est-il passé dans cette âme aussi tendre qu'elle était forte ! Cependant j'ai la ferme espérance que Dieu en aura détourné tout doute cruel, tout idée amère » [jeudi novembre 1825. Victor Cousin].

Victor Cousin vient d'apprendre en juillet 1825 la nouvelle de la mort de Santorre di Santa Rosa survenue le 8 mai 1825, dans l'île de Sphactérie [aujourd'hui Sphactiria] vis à vis du port de Navarin-Pylos, en combattant face aux troupes égyptiennes, pour l'indépendance de la Grèce.
V. Cousin avait fait la connaissance du comte Santorre de Santa Rosa[1783-1825] en 1821. Ce dernier avait été un des chefs de la révolution du Piémont. Mais, après l’échec du mouvement, il s’était réfugié à Paris sous le nom d’emprunt de Conti.
Cousin était lié par une étroite amitié à Santa Rosa ; pendant un certain temps, dans les premiers mois de 1822, ils vécurent ensemble à Auteuil, à l'époque petit village hors de Paris, dans une maison prêtée par Épagomène Viguier [1793-1867], alors maître de conférences de Littérature à l'École normale.
Arrêté par la police française, Santa Rosa fut jugé, et même acquitté, mais il dut quitter la France, pour se réfugier en Angleterre.
À la suite de ces événements, Victor Cousin fut suspecté de menées révolutionnaires, ce qui amènera son arrestation en Allemagne en 1824.

• Victor Cousin, le 15 août 1827, dédie à la mémoire de Santorre de Santa Rosa le quatrième tome de sa traduction des Oeuvres de Platon : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome quatrième [Paris : Bossange frères, Libraires, Quai Voltaire, n° 11. In-8, 478 p., 1827]. Contient les traductions de Lysis, ou de l'amitié ; Hippias, ou du beau ; Ménexène, ou l'oraison funèbre ; Ion, ou de l'Iliade ; Le second Hippias ou du mensonge ; Euthydème, ou le disputeur].

• En 1840, Victor Cousin fait paraître dans la Revue des Deux-Mondes, la lettre écrite en 1838 : Santa-Rosa. [Lettre] À M. le Prince de la Cisterna, par V. Cousin.
Article de la Revue des Deux-Mondes, 1er mars 1840 [cinquième quinzaine]. Tome 43, pages 640-688.
[1843] Repris, pages 427-513, dans les Fragments littéraires, par M. V. Cousin, Pair de France, membre de l’Académie française.  
[Paris : Didier, libraire-éditeur, quai des Augustins, 35. In-8, 516 p., 1843].

[1857] Repris, pages 189-282, dans Fragments et souvenirs, par M. Victor Cousin
[Paris : Didier et Cie, libraires-éditeurs. Quai des Augustins, 35. Troisième édition, considérablement augmentée. In-8, XII-535 p., 1857].

1826. DE LA PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE.
• 1826. De la philosophie de l'histoire, fragment par M. Victor Cousin.
Dans le journal Le Globe, < journal littéraire, paraissant les mardi, jeudi et samedi >.  Tome III, n° 42, jeudi 30 mars 1826, pages 223 et 224.

Incipit du texte de V. Cousin : « La vie de l'humanité se compose d'un certain nombre d'évènements qui se suivent, mais dont chacun, considéré en soi-même, forme un tout distinct de ses parties ; un drame plus ou moins long, qui a ses commencements, ses progrès et sa fin. Ces différens drames sont les différentes époques de l'humanité. Retracer chacune de ces époques, c'est la fonction de l'histoire ».

Le texte est publié en 1826, pages 226-233, dans :
Fragmens philosophiques par Victor Cousin.
[Paris : A. Sautelet et Compagnie, libraires, Place de la Bourse. In-8, I-L+438 pages, 1826].
De la philosophie de l'histoire est l'un des six textes regroupés sous le titre de Pensées détachées [Du langage ; De la loi morale et de la liberté ; De la cause et de l'infini ; Religion, mysticisme stoïcisme ; De l'histoire de la philosophie ; De la philosophie de l'histoire].
 
[1833] Et dans la seconde édition des Fragmens philosophiques par Victor Cousin.
[Paris : Ladrange, Libraire. Quai des Augustins, n° 19. Un volume in-8, LX-408 p., 1833].
Et ses rééditions successives.

[1846] Repris dans Premiers essais de philosophie, par M. Victor Cousin.
[Paris : Librairie nouvelle. In-8, XX-350 p., 1846].
Et dans ses différentes rééditions : 1855, 1862, 1873.

1826. ARGUMENT DU GORGIAS.
• 1826. Philosophie. Traduction de Platon, par M. Victor Cousin. Argument du Gorgias. Dans le  journal Le Globe, < journal littéraire, paraissant les mardi, jeudi et samedi >. Tome III, n° 85, le samedi 8 juillet 1826, pages 450, 451, 452.

Incipit de la présentation par Le Globe : « Après une trop longue interruption, mais dont la cause ne saurait lui être imputée, M. Cousin reprend enfin la suite de sa belle traduction de Platon. Il va donner prochainement deux volumes, l'un composé de notes qui devaient accompagner la dernière livraison, et que sa captivité à Berlin avait empêché de paraître ; l'autre volumes, qui contient plusieurs dialogues, est dédié à M. de Santa Rosa, ou plutôt à sa mémoire […] »

Incipit de l'argument par V. Cousin : « On n'est pas d'accord, dit Olympiodore, sur le vrai but du Gorgias. Les uns prétendent qu'il s'y agit seulement de la rhétorique, sans autre motif, sinon que Socrate, dans sa discussion avec Gorgias, ne parle que de la rhétorique, caractérisant ainsi tout le dialogue par une seule de ses parties. D'autres soutiennent que le Gorgias traite du juste et de l'injuste, parce qu'il y est dit que l'homme juste est heureux et l'homme injuste misérable, d'autant plus misérable qu'il est plus injuste et qu'il l'est plus longtemps ; ne s'apercevant pas que ce point de vue est lui-même partiel, et ne se rapporte encore qu'à la discussion de Socrate avec Polus. D'autres enfin voient dans le Gorgias un dialogue théologique, à cause de l'épisode mythologique qui le couronne ; et ceux-ci se trompent encore plus que les autres. Pour nous, nous pensons que le but du Gorgias est l'exposition des principes sur lesquels repose le bonheur public ».

C'est en 1822 que Victor Cousin commence à publier la traduction du grec en français des Oeuvres de Platon, traduction dont il a le projet dès 1821. Soit treize volumes dont l'édition se répartit de 1822 à 1840.
En 1822, paraît le tome I : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome premier [Paris : Bossange frères, Libraires, rue de Seine, n° 12. In-8, 371 p., 1822]
contenant les traductions de Euthyphron, ou de la sainteté ; Apologie de Socrate ; Criton, ou le devoir du citoyen ; Phédon, ou de l'âme.
Ce premier volume est dédié à Épagomène Viguier [1793-1867], qui a aidé Victor Cousin dans son travail de traduction.
La dédicace n'est pas datée.

En 1824, paraît le tome II : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome deuxième [Paris : Bossange frères, Libraires, rue de Seine, n° 12. In-8, 498 p., 1824]
contenant les traductions de de Théétète, ou de la science ; de Philèbe, ou du plaisir.
Ce deuxième volume est dédié au poète italien Alessandro Manzoni [1785-1873] qui a reçu Victor Cousin, en octobre 1820, dans sa propriété de Boussaglio, près de Milan.
La dédicace n'est pas datée.

En 1826, paraît le tome III : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome troisième [Paris : Bossange frères, Libraires, Quai Voltaire, n° 11. In-8, 457 p., 1826]  contenant les traductions de Protagoras, ou les sophistes ; Gorgias ou la rhétorique.
Ce troisième volume est dédié à Georg Wilhelm Friedrich Hegel [1770-1831] alors professeur à Berlin, que V. Cousin a rencontré une première fois à Heidelberg, en août et en novembre 1817 ; et avec lequel il échange une correspondance.
La dédicace est datée du 15 juillet 1826.

En 1827, paraît le tome IV : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome quatrième [Paris : Bossange frères, Libraires, Quai Voltaire, n° 11. In-8, 478 p., 1827].
contenant les traductions de Lysis, ou de l'amitié ; Hippias, ou du beau ; Ménexène, ou l'oraison funèbre ; Ion, ou de l'Iliade ; Le second Hippias ou du mensonge ; Euthydème ou le disputeur.
Ce quatrième volume est dédié au comte Santorre de Santa Rosa [1783-1825].
La dédicace est datée du 15 août 1827.

1826. LE TOME ONZE DES OEUVRES COMPLÈTES DE DESCARTES.
• 1826. Philosophie. Oeuvres complètes de Descartes, publiées par M. Victor Cousin. Dans le journal Le Globe, < journal philosophique et littéraire >. Tome IV, samedi 7 octobre 1826, pages 122, 123, 124.

Incipit de la présentation par Le Globe : « Le dernier volume de la belle édition de Descartes publiée par M. Cousin va paraître sous peu de jours. Il renferme divers morceaux qui furent donnés au public après la mort de Descartes sous le titre d'Opera posthuma. Ils étaient en latin ; l'éditeur les a traduits. Il y en a deux dans le nombre qui offrent le plus grand intérêt ; ce sont les Règles pour la direction de l'esprit, et la Recherche de la vérité par les lumières naturelles […] ».

C'est en 1824 que Victor Cousin commence à faire paraître l'édition des Oeuvres de Descartes, prévue dès le départ en onze volumes : Œuvres de Descartes, publiées par M. Victor Cousin et précédées de l’éloge de René Descartes par Thomas. Paris : De l'imprimerie de Lachevardière fils, successeur de Cellot, rue du Colombier, n° 30. Librairie de Levrault, en onze volumes.
[À Paris : chez F. G. Levrault, libraire, Rue des Fossés-Monsieur-le-Prince, n°31 ; et à Strasbourg, Rue des Juifs, n°33].

En 1824, paraissent les tomes I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII.
En 1825, les tomes IX et X.
En 1826, le tome XI : Œuvres de Descartes publiées par Victor Cousin, tome onzième.
[Paris : chez F. G. Levrault, libraire, rue des Fossés Monsieur le Prince, n°31 ; Strasbourg : chez F. G. Levrault, libraire. Rue des Juifs, n°33. In-8, VIII-461, 1826].
Contient : Lettre à Gisbert Voët. Règles pour la direction de l'esprit. Recherche de la vérité par les lumières naturelles. Premières pensées sur la génération des animaux. Extraits des manuscrits.

1827. DU VRAI COMMENCEMENT DE L'HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE.
• 1827. Philosophie. Du vrai commencement de l'histoire de la philosophie. (Fragment communiqué par M. Victor Cousin).
Dans le journal Le Globe, < recueil philosophique et littéraire >. Tome V, n° 17, samedi 12 mai 1827, pages 85-86. Ouverture en première page.

Incipit du texte de V. Cousin : « C'est une erreur grave de confondre l'histoire de la philosophie avec celle de l'esprit humain et de l'humanité. En effet toutes les pensées ne sont point des pensées philosophiques, à proprement parler, ni dans l'espèce ni dans l'individu. L'homme individuel pense de bonne heure, et ses facultés, dans la culture la plus imparfaite, portent déjà des idées et des croyances de tout genre. Rien ne lui manque dans son premier élan pour atteindre à la vérité, ni en lui, ni autour de lui, ni au dessus de lui. Le monde existe ; Dieu existe : l'homme le sait et se sait lui-même, s'il a une seule idée ».
C’est la reprise d’une partie de cours prononcé à la Faculté des Lettres de Paris par Victor Cousin dans l’année universitaire 1816-1817.

[1828] Repris, pages 1-8, dans les Nouveaux fragmens philosophiques, par Victor Cousin
[Paris : Pichon et Didier, Éditeurs, Libraires-Commissionnaires, quai des Augustins, n° 47 ; Sautelet et Cie, Rue de Richelieu, n° 14 ; Alex. Mesnier. Place de la Bourse. In-8, I-IV, 408 p., dont deux pages d'Errata, 1828]. Avertissement. Table des matières. Errata.

[1846] Repris, pages 327-332, dans Premiers essais de philosophie, par M. Victor Cousin.
[Paris : Librairie nouvelle. In-8, XX-350 p., 1846].
Et dans ses différentes rééditions : 1855, 1862, 1873.

1827. LES DEUX VISITES À GOETHE.
• 1827. Allemagne
[Récit des visites faites à Goethe, à Weimar, le vendredi 17 octobre 1817 et le jeudi 28 avril 1825]. Article publié, sans être signé, dix et deux ans plus tard dans le journal Le Globe < Recueil philosophique et littéraire >. Tome V, n° 26, samedi 2 juin 1827, pages 133, 134. Ouverture en première page.

Incipit de la présentation par Le Globe : « Nous avons publié dans un de nos derniers numéros un extrait d'une lettre écrite de Weymar par M. Ampère fils, où se trouvaient quelques détails sur Goethe. Cette lettre nous procure une autre communication du même genre. Un de nos amis s'est souvenu à cette occasion qu'ayant visité deux fois Goethe, à huit ans d'intervalle, il avait dans des notes rapides écrites à l'instant même, fixé les points principaux de leur conversation ou reproduit avec une sorte de vénération et une entière fidélité les paroles mêmes de Goethe. Ce sont ces notes que nous confions à nos lecteurs : leur admiration pour ce grand poète donne de l'intérêt et du charme à tout ce qui le concerne ».

Le texte rédigé par Victor Cousin se termine par ces confidences :
« M. de M., l'un des habitués de la maison de Goethe, qui y avait dîné, me dit que Goethe lui avait parlé de moi avec bonté, et qu'il n'avait pas voulu me laisser quitter Weimar sans me voir [malgré son état de santé]. En rentrant à mon auberge, le sommelier me dit que M. le ministre de Goethe avait envoyé savoir de mes nouvelles, et qu'il y avait une carte pour moi. Je compris à merveille que tant d'attentions ne s'adressaient point à ma personne, mais que, dans ma position, Goethe avait voulu me donner un témoignage public d'intérêt, et honorer l'ami de Hegel ; et j'en fus bien plus touché que s'il avait songé à moi. Déjà Goethe régnait sur mon imagination et mon intelligence ; dès ce moment mon âme aussi lui appartint tout entière ».

[1857] L'article sur Goethe est reproduit, sous une forme un peu plus développée, pages 150-160, dans les Fragments et souvenirs, par M. Victor Cousin.
[Paris : Didier et Cie, libraires-éditeurs. Quai des Augustins, 35. Troisième édition, considérablement augmentée. In-8, XII-535 p., 1857].

1827. ARGUMENT DU LYSIS.
• 1827. Philosophie. Oeuvres complètes de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome IV.  Argument du Lysis.
Dans le  journal Le Globe < Recueil philosophique et littéraire >. Tome V, n°31, jeudi 14 juin 1827, pages 162, 163.

Incipit de la présentation par Le Globe : « Les amis de la philosophie apprendront avec plaisir qu'après avoir terminé la seule édition complète du philosophe français qui sépare les temps modernes du moyen âge, ainsi que la publication de tous les manuscrits inédits de ce philosophe alexandrin après lequel commence le moyen âge et finit l'antiquité, M. Cousin revient avec un nouveau zèle à l'entreprise qu'il a formée depuis plusieurs années de faire connaître en France, par une traduction accompagnée des dissertations nécéssaire, le père de toute vraie philosophie, celui qui, quatre siècles avant notre ère, ouvrit à la pensée de l'homme les routes parcourues depuis avec tant de gloire par Proclus et par Descartes. On voit qu'il s'agit de la traduction de Platon ».

Incipit de l'argument par V. Cousin : « Tous les critiques veulent que le Lysis soit le pendant du Charmide. En effet, à ne considérer que l'extérieur, tout se ressemble dans ces deux dialogues. Dans l'un comme dans l'autre, c'est Socrate qui raconte lui-même une conversation qu'il eut autrefois dans une palestre. Le lieu de la scène est le même; les deux principaux interlocuteurs de Socrate sont à peu près les mêmes : ici le beau Lysis, là le beau Charmide. La conversation a la même étendue, et des deux côtés elle n'aboutit ou semble n'aboutir à aucun résultat ».

C'est en 1822 que Victor Cousin commence à publier la traduction du grec en français des Oeuvres de Platon, traduction dont il a le projet dès 1821. Soit treize volumes dont l'édition se répartit de 1822 à 1840.

En 1822, paraît le tome I : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome premier [Paris : Bossange frères, Libraires, rue de Seine, n° 12. In-8, 371 p., 1822]
contenant les traductions de Euthyphron, ou de la sainteté ; Apologie de Socrate ; Criton, ou le devoir du citoyen ; Phédon, ou de l'âme.
Ce premier volume est dédié à Épagomène Viguier [1793-1867], qui a aidé Victor Cousin dans son travail de traduction.
La dédicace n'est pas datée.

En 1824, paraît le tome II : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome deuxième [Paris : Bossange frères, Libraires, rue de Seine, n° 12. In-8, 498 p., 1824]
contenant les traductions de de Théétète, ou de la science ; de Philèbe, ou du plaisir.
Ce deuxième volume est dédié au poète italien Alessandro Manzoni [1785-1873] qui a reçu Victor Cousin, en octobre 1820, dans sa propriété de Boussaglio, près de Milan.
La dédicace n'est pas datée.

Réédité en 1852.

En 1826, paraît le tome III : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome troisième [Paris : Bossange frères, Libraires, Quai Voltaire, n° 11. In-8, 457 p., 1826]  contenant les traductions de Protagoras, ou les sophistes ; Gorgias ou la rhétorique.
Ce troisième volume est dédié à Georg Wilhelm Friedrich Hegel [1770-1831] alors professeur à Berlin, que V. Cousin a rencontré une première fois à Heidelberg, en août et en novembre 1817 ; et avec lequel il échange une correspondance.
La dédicace est datée du 15 juillet 1826.
Certains tirages du tome III ne contiennent pas la page de dédicace.

En 1827, paraît le tome IV : Œuvres de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome quatrième [Paris : Bossange frères, Libraires, Quai Voltaire, n° 11. In-8, 478 p., 1827].
contenant les traductions de Lysis, ou de l'amitié ; Hippias, ou du beau ; Ménexène, ou l'oraison funèbre ; Ion, ou de l'Iliade ; Le second Hippias ou du mensonge ; Euthydème ou le disputeur.
Ce quatrième volume est dédié à la mémoire du comte Santorre de Santa Rosa [1783-1825].
La dédicace est datée du 15 août 1827.

1827. ARGUMENT DE L'EUTHYDÈME.
• 1827. Philosophie. Oeuvres complètes de Platon, traduites par Victor Cousin. Tome IV.  Argument de l'Euthydème (communiqué par M. Victor Cousin).
Dans le  journal Le Globe < Recueil philosophique  et littéraire >. Tome V, n° 63, mardi 28 août 1827, pages 333, 334. Ouverture en première page.

Incipit de l'argument par V. Cousin : « On peut distinguer dans les compositions de Platon trois manières essentiellement différentes : la première où domine le caractère poétique, la seconde o&ugrav