Cet ancien élève de l’École normale connaît dans sa profession les vicissitudes liées à la vie politique de l’époque : la Restauration, la IIe République, le rétablissement de l’Empire. Cependant, tout en accomplissant une belle carrière littéraire, il parcourt dans l’enseignement toutes les étapes de la réussite d’un administrateur, de l’Inspection générale des études [1835] au Vice-rectorat de l’Académie de Paris [1858].
Nicolas Louis [Marie] Artaud. Né le 6 décembre 1794, à Paris ; mort le 9 novembre 1861, à Paris. Est enterré au Père-Lachaise.
Épouse le 5 octobre 1836 Lucie Caroline Haussmann [1807-1885], sœur de Georges Haussmann, futur préfet de la Seine. De leur union, naît un fils Louis Charles Emmanuel.
Études à Paris, au collège Sainte-Barbe.
1812. ANCIEN ÉLÈVE DE L’ÉCOLE NORMALE.
Nicolas Louis Artaud est nommé, sans concours d’entrée, élève de la troisième promotion de l’École normale [1812], pour une scolarité de deux ans.
Sont élèves de cette promotion : Pierre Albrand [ -1855], futur avocat, adjoint au maire de Marseille] ; Nicolas Louis Artaud [1794-1861], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire [août 1854] ; Auguste Baron [1794-1862], futur professeur de littérature française et d’histoire de la littérature ancienne à l’Université de Liège [1849-1862] ; Casimir Bonjour [1795-1856], Auteur dramatique, futur conservateur à la bibliothèque royale Sainte-Geneviève ; Pierre Fabius de Calonne [1794-1876], professeur en seconde et en troisième au collège Henri-IV ; Charles Cayx [1793-1858], futur Inspecteur général des études [février 1845] ; Charles Colmache, futur professeur en Angleterre ; Achille Darmaing, journaliste ; Eugène Delahaye, auteur de manuel ; Pierre François Delestre-Boulage, traducteur et auteur d’ouvrages d’édification ; Louis Demensy, futur professeur à l’École des Beaux-Arts ; Chrysanthe Ovide Desmichels [1793-1866], futur recteur ; Jean Destouet, futur docteur en médecine ; Paul François Dubois, futur directeur de l’École normale ; Charles Dumoulin [1793-1857] futur recteur départemental ; Nicolas Gardien, banquier à Chaumont ; Pierre Gheerbrand [1791- ] avoué à Paris ; François Eugène Jarry, futur banquier ; Paul Lacourt-Delacour [ -1815] ; Vincent Largé [1792-1871], futur Inspecteur d’Académie à Clermont ; Théodore Lerebours [ -1879], futur avocat à Rouen ; Pierre Alphonse Martin [1793-1864], recteur d’académie ; Georges Ozaneaux [1795-1862], futur Inspecteur général des études [1837] ; Auguste Poirson [1793-1871], futur proviseur du lycée Charlemagne [mars 1837-avril 1853] ; Rabany, futur professeur de lettres à La Réunion ; Charles Renouard [1794-1878], futur procureur général à la cour de Cassation ; N. Régis Salanson [ -1860], professeur de lettres ; Victor Quintius Thouron [1794-1872], avocat à Toulon.
1815-1817. BRÈVE CARRIÈRE UNIVERSITAIRE EN PROVINCE.
Après l’École normale est nommé comme professeur de quatrième, à Douai [1815] ; puis de seconde, à Lille [octobre 1815-octobre 1817].
1817-1824. PROFESSEUR À LOUIS-LE-GRAND.
Nicolas Louis Artaud est nommé à Paris, comme professeur agrégé de quatrième au collège Louis-le-Grand [11 octobre 1817], puis, la même année [30 octobre 1817], comme agrégé de troisième [de 1817 à 1819-1820].
Il est chargé d’une division de seconde en octobre 1820, nommé agrégé de seconde et professeur divisionnaire de seconde [de fin 1820 à début 1824].
Les concours pour l’agrégation de lettres supérieures, de grammaire et de sciences n’ont commencé qu’en 1821. Avant cette date, le titre d’agrégé, sur demande du proviseur, est attribué par l’autorité centrale ; il est donné généralement à tous les anciens élèves de l’École normale.
1824. MISE À L’ÉCART SOUS LE GOUVERNEMENT VILLÈLE.
Le gouvernement Villèle [14 décembre 1821-4 janvier 1828] mène sur plus de six ans une politique très anti-libérale, incarnée pour l’Instruction publique par Denis Frayssinous [1765-1841], évêque in partibus, ministre des Affaires ecclésiastiques et de l'Instruction publique [26 août 1824 – 1er février 1828], Grand-Maître de l’Université, à partir du 1er juin 1822.
Compte tenu de ses positions libérales et « de ses écrits dans le Courrier français » [Condette], journal libéral, lié aux Doctrinaires, fondé le 1er février 1820, à la suite des Archives philosophiques, politiques et littéraires de Royer-Collard, Nicolas Louis Artaud est remplacé [1822] dans ses fonctions d’enseignant au collège Louis-le-Grand, mais est nommé en échange agrégé suppléant [30 septembre 1824].
Il reste attaché à Louis-le-Grand, à ce titre ; mais il n’enseigne plus. Sa chaire est confiée à Nicolas Roger [1797-1857], agrégé de grammaire [1822], futur agrégé des lettres [1831] qui sera censeur à Louis-le-Grand [1838-1839], puis censeur à Saint-Louis [1839-1845].
CONFÉRENCES
Fait des conférences à l’Athénée, ancien lycée des Sciences et des techniques, établissement d’enseignement libre fondé en 1783, au 2 de la rue de Valois, à deux pas du Palais-Royal, dont le public mondain hommes et femmes, vient écouter des conférences érudites. On y dispose, en échange d’un abonnement [à moitié prix pour les dames], d’une grande salle de conférences, d’une bibliothèque, d’un salon de lecture avec tous les journaux, d’un salon de conversation. L’année commence au 1er décembre. Le nom s’est modifié au cours de l’histoire : Musée de Monsieur, Musée de Monseigneur le comte d’Artois, Musée de Pilâtre de Rosier, Lycée et enfin Athénée.
Nicolas Louis Artaud y prononce, le 2 décembre 1824, le discours d’ouverture : Essai littéraire sur le génie poétique au XIXème siècle. Publié dans la Revue encyclopédique. 7ème année, 2ème série. Tome 25, soixante-quinzième cahier. Et en tiré à part : [Paris, impr. de Rignoux. In-8, 20 p., mars 1825].
Le texte en est réédité, près de quarante ans plus tard, dans les Études sur la littérature, publiées par son fils en 1863 [Paris : H. Plon. In-8, XIX-360 p. 1863].
Participe également aux travaux de la Société de morale chrétienne, fondée en 1821, à l’initiative du duc de La Rochefoucauld-Liancourt [1747-1827], avec Joseph de Laborde [1773-1842], Joseph Marie de Gérando, [1772-1842], Charles Philibert de Lasteyrie [1759-1849] le baron Auguste de Staël [1790-1827], et dont font partie Victor de Broglie [1785-1870], François Guizot [1787-1874], Charles Renouard [1794-1878], Alexandre Vivien [1799-1854].
Nicolas Louis Artaud prononce, au nom du Comité grec de cette société une conférence sur Des Grecs et de leur situation actuelle. Publiée en brochure [Paris : Treuttel et Würtz. In-8, 12 p., 1825].
CARRIÈRE DE TRADUCTEUR.
Il édite, dans la bibliothèque Lemaire [Bibliotheca classica latina sive Collectio auctorum classicorum latinorum cum notis et indicibus. Lemaire. 56-57bis] les Œuvres complètes de Claudien : Claudii Claudiani quae exstant omnia Opera, recensuit N.-L. Artaud. Cum Prolegomenis a G. L. Koenig [Parisiis : N. E. Lemaire. 3 tomes en 2 volumes, in-8, XX-708 + 415 + 360 p., 1824]. Avec une préface de Georg Ludwig König [1766-1848].
1826. CHANTS POPULAIRES DE WALTER SCOTT.
Deux ans plus tard, en 1826, Nicolas Louis Artaud donne la traduction de Walter Scott [1771-1832] : Chants populaires des frontières méridionales de l’Écosse, recueillis et commentés par Sir Walter Scott, traduits de l’anglais par M. Artaud [Paris : Charles Gosselin, libraire de son altesse royale le duc de Bordeaux. Rue Saint-Germain des Prés, n° 8 ; A. Sautelet et Cie, libraires, Place de la Bourse. 4 tomes en deux volumes, in-12].Avec une Introduction de cent cinquante pages.
1827. TRAGÉDIES DE SOPHOCLE.
Nicolas Louis Artaud fait paraître la traduction des Tragédies de Sophocle, traduites du grec par M. Artaud [Paris : Brissot-Thivars. Deux volumes in-16. Avec frontispice. 1827].
Le texte est traduit en collaboration avec Théodore Destainville [1804-1852], docteur ès-lettres [Paris, 1825], professeur de troisième à Louis-le-Grand.
L’ouvrage est réédité plusieurs fois : en 1862, 1867, 1869.
1828-1832. COMMENTAIRES DE CÉSAR SUR LA GUERRE DES GAULES.
Traducteur des Mémoires de Jules César dans la Bibliothèque latine-française de C. L. F. Panckoucke, texte latin avec traduction française en regard : Œuvres complètes de Jules César. [Mémoires de Jules César. Traduction nouvelle par M. Artaud, professeur au Collège royal de Louis-le-Grand. Paris : C. L. F. Panckoucke, membre de l’ordre royal de la Légion d’honneur. Éditeur, rue des Poitevins, n° 14. Avec une notice sur Jules César par Jean Louis Laya. Trois volumes in-8. 1828-1832].
Les volumes de la traduction portent les mentions dixième, douzième, seizième livraison, de la Bibliothèque latine-française.
Réédité en 1832. Réédité en 1860 : Commentaires de César sur la guerre des Gaules. Avec la traduction française de la collection Panckoucke par M. Artaud. Suivis des Réflexions de Napoléon 1er et de la Vie de César par Suétone. Nouvelle édition très soigneusement revue par M. Félix Lemaître ; et précédée d’une étude sur César par M. [Jean Pierre] Charpentier [Paris : Garnier frères. Bibliothèque latine-française n° 10. In-18, XV-446 p., 1860].
En 1867 [Paris : Garnier frères. In-18, XVI-679 p., 1860].
En 1882 [même pagination] ; en 1891 [en deux volumes] ; en 1963 [Collection : Les 100 chefs-d’œuvre de l’esprit humain].
1830. LES COMÉDIES D’ARISTOPHANE.
En 1830, Nicolas Louis Artaud, fait paraître les six volumes de la traduction du grec en français des Comédies d’Aristophane [Paris : Brissot-Thivars. Six volumes in-32, 1830].
Réédité en 1841 : Comédies d’Aristophane, traduites du grec par M. Artaud, inspecteur général des études. Deuxième édition, revue et corrigée sur les dernières éditions grecques [A Paris : chez Lefèvre, éditeur, rue de l’Éperon, n. 6 ; chez Charpentier, éditeur, rue de Seine, n. 29. In-8, 556 p. 1841].
En 1855
1830. INSPECTEUR DE L’ACADÉMIE DE PARIS.
Comme à beaucoup d’enseignants d’opinion libérale la Révolution de Juillet lui est favorable. Réintégré dans la Fonction publique, il est nommé Inspecteur de l’Académie de Paris.
Il rejoint le groupe des Inspecteurs de l’Académie de l’Académie de Paris, qui, en 1830, comprend notamment : l'abbé Louis Gabriel Taillefer [1767-1852], ancien proviseur du collège Louis-le-Grand [1815-1819], Inspecteur de l’Académie de Paris depuis mars 1819, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en 1843 ; l'abbé Marie Nicolas Silvestre* Guillon [1759-1847] ; Jean Jacques Séverin* de Cardaillac [1766-1845], nommé Inspecteur de l’Académie de Paris en 1830, poste qu’il occupe jusqu’à sa retraite en janvier 1845, quelques mois avant son décès ; Navarre ; Jean Baptiste Firmin *Demonferrand [1795-1844], professeur agrégé de physique et de mathématiques au Collège royal de Versailles [vers 1822], futur Inspecteur général adjoint en 1835, et chef de la comptabilité et du contentieux au Ministère de l'Instruction publique.
Il succède à l’abbé Charles Dorimond de Féletz [1767-1850], Inspecteur de l'Académie de Paris de 1812 à 1830.
En 1832, Nicolas Louis Artaud obtient un congé de deux mois pour visiter les grandes universités allemandes.
Et, quelques années plus tard, en 1834, il est associé à des tournées d’Inspection générale.
Nicolas Louis Artaud reste en fonction, comme Inspecteur de l’Académie de Paris, jusqu’en 1835, date à laquelle il est nommé Inspecteur général des études. Il est alors remplacé comme Inspecteur de l'Académie de Paris par Louis Pierre Marie Bourdon, [1779-1854], associé dès 1833 à des tournées d’inspection générale, et officiellement inspecteur de l’Académie de Paris, à dater du 4 octobre 1835.
1835-1848. INSPECTEUR GÉNÉRAL DES ÉTUDES.
Nicolas Louis Artaud est nommé Inspecteur général des études en octobre 1835.
Le corps des Inspecteurs généraux est alors composé, selon l’ordre d’ancienneté, de Hippolyte Rousselle [1785-1863], déjà Inspecteur des études depuis le 12 mars 1821, confirmé par ordonnance du 22 septembre 1824 ; d’André Marie Ampère [1775-1836], de l’Académie des Sciences, Inspecteur général de l’Université depuis le décret du 21 septembre 1808, démis de ses fonctions en octobre 1824, et nommé à nouveau Inspecteur général des études par l’arrêté du 25 août 1830 ; Charles Dominique Marie Blanquet du Chayla [1773-1844], Inspecteur général des études [ordonnance du 22 septembre 1824] ; de Antoine Poullet de Lisle [1778-1849], Inspecteur général des études [26 février 1828] ; de Jean Louis Burnouf [1775-1844]*, Inspecteur général des études [arrêté du 21 septembre 1830] ; de Frédéric Cuvier [1773-1838], de l’Académie des Sciences, ancien Inspecteur de l’Université de Paris [ordonnance du 17 février 1815] ; Inspecteur général adjoint des études [arrêté du 11 mai 1828] ; sera nommé Inspecteur général des études, par l’arrêté du 31 mars 1831, en remplacement de l’abbé André René Pierre Daburon [1758-1838], retraité ; Joseph Naudet [1786-1876], de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres et des Sciences morales et politiques, Inspecteur général des études [arrêté du 21 septembre 1830] occupant cette fonction jusqu’en 1840 ; de Paul François Dubois [1793-1874], Inspecteur général des études [arrêté du 21 septembre 1830] ; de Jacques Matter [1791-1864], Inspecteur général des études [arrêté du 20 octobre 1832], en remplacement de Charles Julien Lioult* Chênedollé [1769-1833] retraité, et qui occupera ce poste jusqu’en février 1845 ; de Gabriel Fort Dutrey [1792-1870], Inspecteur général des études [7 janvier 1833] ; de Nicolas Louis Artaud [1794-1861] ; Pierre Louis Marie de Bourdon [1779-1854], ancien élève de l’Ecole polytechnique, Inspecteur de l’Académie de Paris [1821-1834], Inspecteur général des études [4 octobre 1835], en remplacement de Charles Louis Félix Dinet [1775-1856]. Il occupe cette fonction jusqu’en janvier 1848].
En 1844, Nicolas Louis Artaud reçoit une mission, et part en Algérie pour organiser l’Instruction publique.
Mais, à la suite de la révolution de Février 1848, est mis à la retraite.
1842.TRAGÉDIES D’EURIPIDE.
Nicolas Louis Artaud publie en 1842 : Tragédies d’Euripide, traduites du grec, par M. Artaud [Paris : Lefèvre. Deux volumes in-12, 1842].
Réédité comme troisième édition en 1857 : Tragédies d’Euripide, traduites du grec, par M. Artaud [Paris : Firmin-Didot frères, fils et Cie. Deux volumes in-12, 1857].
1849. CONTRE LA LOI FALLOUX.
Nicolas Louis Artaud prend position contre la loi Falloux et publie, sans nom d’auteur : Lettre d'un bourgeois de Paris au Président de la République, touchant le projet de loi de M. de Falloux sur l'instruction publique [Paris : les marchands de nouveautés. In-12, 23 p., 1849].
1844-1852. DICTIONNAIRE DES SCIENCES PHILOSOPHIQUES.
Contribue par quelques notices au Dictionnaire des sciences philosophiques d’Adolphe Franck [1809-1887], qui paraît de manière échelonnée de 1844 à 1852 en six tomes [Paris : chez L. Hachette. Libraire de l'Université royale de France. Rue Pierre Sarrazin, 12. In-8, 1844].
Le premier tome paraît en 1844 [621 p., A-Cythénas] ;
le deuxième tome paraît en 1845 [620 p., Damascène-Gymnosophistes] ;
le troisième tome paraît en 1847 [652 p. Plus extrait du catalogue Hachette. Habitude-Lysimaque] ;
le quatrième tome paraît en 1849 [624 p. Mably-Pernumia] ;
le cinquième tome paraît en 1851 [546 p. Persée-Schoppe] ;
le sixième et dernier tome paraît en 1852 [paginé 545-1046, soit 501 p. Schultz-Zorzi].
Nicolas Louis Artaud rédige les notices [signées A. D.] : Franklin, Hemsterhuys, Holbach, Lactance, La Mettrie, Longin, Lucien, Maxime de Tyr, Morellet, Les sept Sages, Simonide, Solon, Synésius, Tatien, Tertullien.
Une deuxième édition du Dictionnaire des sciences philosophiques paraît en 1874, une troisième édition en 1885.
1852-1854. INSPECTEUR GÉNÉRAL DES BIBLIOTHÈQUES.
En mars 1852, Nicolas Louis Artaud est nommé Inspecteur général des bibliothèques de France, poste dans lequel il succède à Jean Félix Ravaisson [1813-1900] le premier titulaire du poste, créé en 1839 sous le premier ministère Salvandy [Ministre de l’Instruction publique d’avril 1837 à mars 1839]. Jean Félix Ravaisson avait occupé cette fonction près de treize ans de mai 1839 à mars 1852.
Nicolas Louis Artaud reste en fonction jusqu’en février 1854, date à laquelle il est nommé Inspecteur général de l’enseignement primaire.
Artaud est remplacé comme Inspecteur général des bibliothèques de France par Jean Jacques Auguste Nicolas [1807-1888], inspecteur de février 1854 à 1859.
FÉVRIER 1854. INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE.
Deux postes d’Inspecteurs primaires, sous le nom d’Inspecteurs spéciaux de l’Instruction primaire, sont créés le 12 novembre 1846.
Ces postes sont occupés à cette date par Alfred Joseph Auguste Magin-Marrens, [1806-1870] et par Georges Jacques Philippe Ritt, [1800-1864].
Par le décret du 15 février 1854 s’ajoute un troisième poste qu’occupe Nicolas Louis Artaud. Entre temps le poste a changé d’appellation et est devenu, par le décret du 9 mars 1852, Inspection générale de l’enseignement primaire.
L’année de cette nomination est désigné pour faire partie, pour l’année 1854, du Conseil impérial de l’instruction publique, dont les nominations sont annuelles.
Mais Nicolas Louis Artaud ne reste que quelques mois comme Inspecteur général de l’enseignement primaire, étant nommé, par décret du 22 août 1854, Inspecteur général de l’enseignement secondaire.
Il est remplacé, comme Inspecteur général de l’enseignement primaire par Nicolas Denis Riant [1792-1860], ancien recteur départemental de Seine-et-Marne [1850-1854].
1854-1858. INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.
Nicolas Louis Artaud est nommé Inspecteur général de l’enseignement secondaire, pour l’ordre des lettres, le 22 août 1854.
Il succède à Gabriel Fort Dutrey [1792-1870], qui après avoir été recteur de Clermont [septembre-octobre 1830], puis de Lyon [octobre 1830-janvier 1833], a rempli la fonction d’Inspecteur général des études de janvier 1833 à août 1854, et vient d’être nommé recteur de l’Académie de Bordeaux [août 1854-février 1860].
En tant qu’Inspecteur général, est l’auteur du Discours prononcé à la distribution des prix du lycée impérial Bonaparte, par M. Artaud [Paris : impr. de C. Jouaust. In-8, 7 p., 1858].
En décembre 1858, Nicolas Louis Artaud est nommé vice-recteur de l’Académie de Paris, dans le poste précédemment occupé, de 1854 à 1858, par Charles Caix [1793-1858], décédé en fonction le 3 septembre 1858.
Il est remplacé comme Inspecteur général de l’enseignement secondaire par Joseph Arsène Danton, [1814-1869], ancien Inspecteur de l’Académie de Paris [1854], nommé le 24 décembre 1858.
1858-1861. VICE-RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE PARIS.
Déjà en fonction, à partir du 15 mars 1851, comme vice-recteur de l'Académie du département de la Seine, après la création des petits rectorats mis en œuvre par Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], ministre de l’Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851], Charles Cayx est maintenu en fonction comme Vice-recteur de la nouvelle Académie de Paris, en août 1854, au moment où se recréent les seize grandes académies couvrant plusieurs départements.
À son décès, en fonction, le 3 septembre 1858, il est remplacé par Nicolas Louis Artaud.
L’Académie de Paris dans son ressort, comprend alors neuf départements : Seine ; Eure-et-Loir ; Cher ; Loir-et-Cher ; Loiret ; Marne ; Oise ; Seine-et-Marne ; Seine-et-Oise.
Nicolas Louis Artaud reste en fonction comme vice-recteur, jusqu'à son décès, le 9 novembre 1861. Il est alors remplacé par Adolphe Mourier [1807-1890], ancien recteur de l'Académie de Bordeaux [février 1861-novembre 1861], qui restera lui-même en poste jusqu'à sa retraite [décret du 16 janvier 1879].
Pour le seconder, Nicolas Louis Artaud dispose d’une équipe d’ inspecteurs de l'Académie de Paris, pour le département de la Seine : Hippolyte Sonnet [1802-1879] ; Alphonse Marie Florimond* Delalleau de Bailliencourt [1801-1869] ; Narcisse Landois [1800-1874] ; Auguste Nisard [1809-1875] ; Auguste Filon [1800-1875] ; Elme Marie Caro [1826-1887] ; Charles Caboche [1810-1874] ; Jean Baptiste* Faurié [1812-1880] ; Louis Dubief [1821-1891].
LA VIE MUNICIPALE.
En 1859, Nicolas Louis Artaud [gendre de Georges Haussmann] est élu au Conseil municipal de Paris, à la suite des élections rendues nécessaires par l’extension et le nouveau découpage de Paris en vingt arrondissements, par la loi du 16 juin 1859.
PUBLICATIONS POSTHUMES.
En 1863, l’helléniste Joseph Daniel Guigniaut [1794-1876], ancien directeur de l’École normale [octobre 1830-septembre1835] rédige la Préface et publie, posthume, les Fragments pour servir à l'histoire de la comédie antique. Épicharme, Ménandre, Plaute, par M. Artaud, Inspecteur général des études, Vice-recteur de l’Académie de Paris, membre du conseil municipal de Paris, avec une Préface de M. Guigniaut [Paris : Auguste Durand, libraire, 7 rue des Grès. In-8, XII-301 p., 1863].
Ces différents mémoires avaient fait l’objet de lectures auprès de l’Académie des Inscriptions et belles-lettres.
La même année, son fils, Louis Charles Emmanuel Artaud fait paraître Études sur la littérature, depuis Homère jusqu'à l'école romantique, par M. Artaud, recteur de l’Académie de Paris, Inspecteur général de l’Université. Recueillies et publiées par le fils de l'auteur [Paris : Henri Plon, imprimeur-éditeur, 8 rue Garancière. In-8, XIX-360 p., 1863].
COLLABORATION.
Revue encyclopédique.
Dictionnaire de la conversation.
Encyclopédie des gens du monde.
DÉCORATION.
Commandeur de la Légion d’honneur.
SOURCE.
I. Havelange, F. Huguet, B. Lebedeff, Les Inspecteurs généraux de l'Instruction publique, dictionnaire biographique 1802-1914, sous la direction de G. Caplat. [Paris : Institut national de recherche pédagogique. Éditions du Cnrs. Collection : Histoire biographique de l’enseignement. In-8, 702 p.,1986].
Jean-François Condette. Les Recteurs d'Académie en France de 1808 à 1940. Tome II, Dictionnaire biographique. [Paris : Institut national de recherche pédagogique. Collection : Histoire biographique de l'enseignement. In-8, 411 p.+3. 2006].
Fournit les dates précises des nominations.
BIBLIOGRAPHIE ;
http://www.idref.fr/02669249X
© JJB, 12-2011