Normalien [1845], agrégé des lettres [1848], docteur-ès-lettres [1857], enseignant, puis recteur de l'académie de Clermont [1873-1874], et de Poitiers [1874-1879], reprend et achève sa carrière comme professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon.
Il fut également correspondant de l’Académie des Sciences morales et politiques, section de Morale, élu le 11 avril 1874.
Charles [Nicolas] Aubertin, né le 24 décembre 1825, à Saint-Dizier [département de la Haute-Marne] ; mort le 13 octobre 1908, à Dijon [Côte-d'Or].
PREMIÈRE SCOLARITÉ.
Études au petit séminaire de Langres [département de la Haute-Marne], puis au collège de Poitiers [département de la Vienne].
Vient à Paris, pour achever ses études secondaires au Collège royal de Bourbon [aujourd'hui lycée Condorcet] et se préparer au concours d'entrée de l'École normale supérieure.
1845. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
Est reçu à l'École normale supérieure en 1845, pour y effectuer une scolarité de trois ans. Le 6 décembre 1845 est le moment où, l'institution prend le nom d’École normale supérieure, pour se distinguer des écoles normales d’instituteurs, qui commencent à se développer.
Sont reçus cette année, pour la section lettres, dans l'ordre alphabétique : Charles Aubertin [1825-1908], futur recteur et professeur de Littérature française à la Faculté des lettres de Dijon [1862] ; Charles Ernest* Beulé [1826-1874] futur professeur d’archéologie à la Bibliothèque impériale [1854] ; Félix Blanchet [1826-1861] futur professeur de rhétorique au lycée de Strasbourg ; Louis Bonnefont [1825-1881], futur professeur d’histoire du lycée Fontanes ; Elme Marie Caro [1826-1887] futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Paris ; Jean Baptiste Scolastique Clémencet [1825- ] ; Charlemagne Cuvillier [1825- ], futur professeur de quatrième au lycée Michelet à Vanves ; Pierre Ernest Delépine [1824-1892], futur Inspecteur d’académie à Nîmes ; Bertrand Ernest Delilbes [1825-1908], futur professeur d'histoire au lycée de Marseille ; Adrien Delondre [1824-1863], futur professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Besançon ; Eugène Dunière [1822-1847] ; Charles Glachant [1826-1889], futur Inspecteur général de l’enseignement secondaire ; Edmond Leune [1825-1912], futur professeur de philosophie au collège Rollin ; Charles Maréchal [1825-1877], futur censeur des études au lycée Charlemagne ; Alfred Mézières [1826-1915], futur professeur de Littérature étrangère à la Faculté des lettres de Paris [1863-1899] ; Léon Auguste Molliard [ -1900], futur préfet des études au collège Sainte-Barbe ; Grégoire Moreau-Duviquet [1825- ] futur professeur ; Jean Auguste Ohmer [1822-1898], futur proviseur du lycée Charlemagne. ; Maurice Salomon [1825-1892], futur professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand ; Hubert Thirion [1825-1884], futur professeur de cinquième au lycée Condorcet.
Sur les vingt élèves reçus [huit à bourse entière, douze à demi-bourse], et alors que Charles Glachant [1826-1889] est major, Charles Aubertin est reçu onzième, comme demi-boursier.
1848. AGRÉGATION DES LETTRES.
Au sortir de l'École est reçu, en 1848, à l'agrégation des lettres.
Cette année sont reçus, dans l'ordre de classement : Aristide Joly ; Charles Beulé, ancien élève de l'École normale ; Alfred Mézières, ancien élève de l'École normale ; Charles Glachant, ancien élève de l'École normale ; Jean-Baptiste Scolastique Clémencet, ancien élève de l'École normale ; Henri Mazuel, Félix Blanchet, ancien élève de l'École normale ; François Moët, ancien élève de l'École normale ; Pierre Albert Leroy, ancien élève de l'École normale ; Joseph Antoine Lanzi, ancien élève de l'École normale ; Alexandre Bertrand, ancien élève de l'École normale ; Henri Jean Tremblay, ancien élève de l'École normale ; Charles Aubertin, ancien élève de l'École normale.
1848-1860. CARRIÈRE DE PROFESSEUR DE LYCÉE.
Après l'agrégation des lettres, Charles Aubertin est nommé, en novembre 1848, professeur de troisième au collège de Nîmes. Il y reste pendant deux ans, puis est nommé à Besançon [juillet 1850], comme professeur de seconde.
Il reste à nouveau deux ans à Besançon, avant d'être nommé [septembre 1852] à Lille [Académie départementale du Nord], comme professeur de rhétorique, en remplacement de Julien Girard. Il y reste seulement un an.
Charles Aubertin continue sa carrière de professeur de lycée en enseignant à Saint-Étienne [octobre 1853-octobre 1855], à Angoulême [octobre 1855-octobre 1857], à Douai [octobre 1857-octobre 1860].
1854. COMPOSITIONS LITTÉRAIRES FRANÇAISES.
Charles Aubertin rédige un ouvrage scolaire : Compositions littéraires françaises et latines sur les sujets dictés par les Facultés dans les examens du baccalauréat ès-lettres avec des conseils, des préceptes, des applications et des développements, par Ch. Aubertin [Paris : Dezobry et E. Magdeleine. In-12, VIII-364 p., 1854].
Réédité à plusieurs reprises. En 1866, comme deuxième édition : [Paris : C. Delagrave, 1866]. En 1875, et 1878 comme troisième édition : [Paris : C. Delagrave, 1875]. En 1881, et en 1882 comme quatrième édition : [Paris : C. Delagrave, 1884].
1855. FABLES CHOISIES D'OVIDE.
Charles Aubertin publie en latin des fables choisies d'Ovide : Selectae fabulae ex libris Metamorphoseon. Nouvelle édition augmentée d'un supplément extrait des Fastes, des Tristes et des Pontiques [Paris. in-12, 1855].
Réédité en 1888 : Nouvelle édition augmentée d'un supplément extrait des Fastes, des Tristes et des Pontiques, et renfermant des notes grammaticales, littéraires, mythologiques, géographiques, une vie de l'auteur, et l'analyse de ses ouvrages. [Paris : Belin. In-16, 270 p., 1888]
1855. FABLES DE PHÈDRE.
La même année publie en latin le livre cinq des fables de Phèdre : Fabularum libri quinque [Paris. In-12. 1855].
Réédité en 1891 : Phaedri Fabularum : libri quinquerenfermant des notes historiques grammaticales et littéraires en français, avec les imitations de Phèdre par La Fontaine : une vie de l'auteur, une appréciation de ses oeuvres et un précis sur les principaux fabulistes, par M. Ch. Aubertin. Nouvelle édition d'après les meilleurs textes [Paris : E. Belin.1891].
1855. SALLUSTE : CATILINA ET JUGURTHA.
C. Crispi Sallustii Opera [Catilina et Jugurtha]. Nouvelle édition collationnée sur les meilleurs textes et renfermant des notes historiques, géographiques et littéraires en français et une vie de l'auteur et une analyse de ses ouvrages. Par M. Charles Aubertin [Paris : E. Belin. In-12, 192 p., 1855].
Réédité en 1872, 1876, 1877, 1879, 1894.
1857. DOCTORAT ÈS-LETTRES.
Docteur ès-lettres [Paris, 1857] avec une thèse sur les rapports entre Sénèque et saint Paul.
La thèse est éditée : Étude critique sur les rapports supposés entre Sénèque et saint Paul, par Charles Aubertin, ancien élève de l' École normale, agrégé des classes supérieures, docteur ès-lettres [Paris : Librairie classique d'Eugène Belin, rue de Vaugirard, 52, derrière le séminaire de Saint-Sulpice, et chez A. Durand, libraire. Rue des Grès-Sorbonne, n° 7, près le Panthéon. In-8, 442 p., 1857].
La thèse est dédiée « À M. Ernest Havet Professeur d'Éloquence latine au collège de France, et de Littérature française à l'École Polytechnique, ancien maître de conférences à l'École normale ».
Réédité, profondément remanié, en 1869, sous le titre : Sénèque et Saint Paul, Étude sur les rapports supposés entre le philosophe et l'apôtre, par Charles Aubertin, maître de conférences à l' École normale supérieure [Paris : Librairie académique Didier et Cie, libraires-éditeurs. 35 quai des Grands Augustins. In-8].
Le nouvel ouvrage est à nouveau dédié, dans une formule légèrement différente : « À Monsieur Ernest Havet. Professeur au collège de France, ancien maître de conférences à l'École normale supérieure ».
Le texte est précédé d'un Avertissement en date du 1er août 1869, dénonçant la tradition d'une dépendance de la pensée de Sénèque, à l'égard du christianisme naissant.
Charles Aubertin reçoit en 1870, pour la nouvelle édition de l'ouvrage, la somme de
2 500 francs de l'Académie française, au titre du prix de la Fondation Montyon [prix annuel fondé en 1821, à décerner aux ouvrages les plus utiles au mœurs, publiés par des Français].
Réédité à nouveau en 1872, comme troisième édition [Paris : Didier. In-8, V-446 p., 1872].
La thèse latine porte sur De sapientiae doctoribus qui a Ciceronis morte ad Neronis principatum Romae viguere [Parisiis : Apud E. Belin Bibliopolam. In-8, 122 p., 1857].
Réédité en 2010 : BiblioBazaar.
1858. ÉDITEUR DES OEUVRES DE VIRGILE.
En 1858, Charles Aubertin édite Publii Virgilii Maronis, Opera. Nouvelle édition renfermant des notes littéraires, grammaticales, mythologiques et géographiques, une vie de l'auteur, une analyse des Églogues, des Géorgiques et de l'Énéide, des notices historiques sur la pastorale, le poème didactique et l'épopée. Par M. Ch. Aubertin [Paris : E. Belin. In-18, XVI-566 p., 1858].
Réédité en 1883 puis en 1885, dans une édition où texte et commentaires sont entièrement revus, avec une carte de l'itinéraire d'Énée, par Ch. Lebaigue [Paris : Librairie Classique Eugène Belin. In-12, 584 p., 1883].
Charles Lebaigue [1820-1903]. Agrégé de grammaire [1847]. Professeur au lycée Charlemagne.
1860. PROFESSEUR DE LITTÉRATURE À LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON.
Trois ans après le doctorat, Charles Aubertin est nommé, en 1860, à la Faculté des Lettres de Dijon, dans la chaire de Littérature française.
La Faculté a été créée en 1809, et a été maintenue en 1815.
La chaire de Littérature française a été occupée successivement, de 1809 à 1815, par Charles Baillot [1752-1815] ; et après une interruption de 1815 à 1828, la chaire a été occupée à nouveau, de 1828 à 1831, par Amédée Daveluy [1798-1867] ; de 1831 à 1860, par Théophile Lodin de Lalaire [1797-1896].
En 1860, Charles Aubertin remplace, d'abord comme chargé de cours [1860-1862], puis comme professeur titulaire [1862-1873] Théophile Lodin de Lalaire [1797-1896], ancien élève de l’École normale [1816] qui y a enseigné de 1831 à 1860.
Il reste en titre professeur, de 1862 à 1873, mais compte-tenu de sa nomination à Paris, comme Maître de conférences à l'École normale, il est suppléé à la Faculté de Dijon par Charles Jeannel [1809-1886], professeur suppléant de 1868 à 1871, puis par Henri Tivier [1824-1913], de 1871 à 1872, et enfin par Emmanuel Langlois des Essarts [1839- 1909] de 1872 à 1873.
Charles Aubertin a alors pour collègue, en Philosophie Claude Tissot [1801-1876], nommé en 1836 [comme chargé de cours] et en 1839 [comme professeur titulaire] ; en Littérature ancienne Iehuda Benloew [1818-1900], nommé en 1860 ; en Littérature étrangère Léon Boré [1807-1883], nommé en 1860 ; en Histoire, Alfred Duméril [1825-1897], nommé [comme suppléant], en 1860.
1863. ÉDITEUR DE BOILEAU.
En 1863, Charles Aubertin publie Oeuvres poétiques de Boileau-Despréaux ; nouvelle édition par M. Ch. Aubertin [Paris : E. Belin. In-12, XIX-292 p., 1863].
1868. MAÎTRE DE CONFÉRENCES À L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE.
En décembre 1868, Charles Aubertin est nommé maître de conférences à l'École normale supérieure, en Langue et littérature françaises, à la suite du départ de Charles Lenient [1826-1908], qui a été maître de conférences de 1865 à 1868, puis nommé suppléant de Saint-Marc Girardin [1801-1873] dans la chaire de Poésie française à la Faculté des Lettres de Paris.
Charles Aubertin reste maître de conférences jusqu'en 1873, date à laquelle il est nommé recteur de l'Académie de Clermont.
1873. RECTORAT DE L'ACADÉMIE DE CLERMONT.
Alors que Oscar Bardy de Fourtou [1836-1897] est ministre de l'Instruction publique, des cultes et des beaux-arts, dans le cabinet de Broglie, sous Mac-Mahon [26 novembre 1873-22 mai 1874] Charles Aubertin est nommé recteur de l'Académie de Clermont le 16 décembre 1873, en remplacement de Jean Pierre Louis Girardin [1803-1884], ancien professeur de Chimie à la Faculté des Sciences de Lille et doyen de la Faculté des Sciences, recteur de l'académie de Clermont de 1868 à 1873, qui vient d'être nommé directeur de l’École préparatoire à l’enseignement supérieur de Rouen.
Le ressort de cette académie s'étend sur six départements : le Puy-de-Dôme ; l'Allier ; le Cantal ; la Corrèze ; la Creuse ; la Haute-Loire.
Les inspecteurs qui l'assistent sont pour le département du Puy-de-Dôme, Cune, résidant à Clermont [nommé ultérieurement à Alençon] ; pour le département de l'Allier, Jules Conus [1824-1905], résidant à Moulins ; pour le département du Cantal, l'abbé Laurent, résidant à Aurillac ; pour le département de la Corrèze, Boutet, résidant à Tulle, futur inspecteur d'académie à Aurillac ; pour le département de la Creuse, Aristide Crosson, agrégé de mathématiques, ancien professeur au collège de Bourges, résidant à Guéret ; pour le département de la Haute-Loire, François Béliben [1812-1887], résidant au Puy, ancien professeur de philosophie au collège du Puy, ancien Inspecteur d'académie à Mende.
Charles Aubertin reste à Clermont jusqu'au 22 octobre 1874. A la suite de quoi, il est nommé recteur de l'Académie de Poitiers.
Il est alors, comme recteur à Clermont, remplacé [octobre 1874-mai 1876] par Émile* Auguste Charles [1825-1897], professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand.
1873. L'ESPRIT PUBLIC AU XVIIIe SIÉCLE.
En 1873, Charles Aubertin publie L'Esprit public au XVIIIe siècle. Étude sur les mémoires et les correspondances politiques des contemporains, 1795 à 1789, par Charles Aubertin, Maître de conférences à l'École normale supérieure [Paris : Librairie académique Didier et Cie, libraires-éditeurs, 35 quai des Augustins. In-8. 499 p., 1873].
Réédité en 1889.
1874. LES ORIGINES DE LA LANGUE FRANÇAISE.
Les Origines de la langue et de la poésie françaises d'après les travaux les plus récents par M. Charles Aubertin [Paris : E. Belin. In-8. 278 p., 1874].
1874. CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES.
Selon les règlements en vigueur à cette époque, Charles Aubertin, résidant en province et non à Paris, ne peut être élu que comme <correspondant>, à une place ; et non comme <membre> de l'Académie des Sciences morales, à un fauteuil.
Charles Aubertin, alors qu'il est recteur de l'Académie de Dijon, est élu, le 11 avril 1874, correspondant de l’Académie des Sciences morales et politiques, section de Morale [place 3], en remplacement du professeur d’Histoire et de philosophie politique américain d'origine allemande Franz Lieber [1800-1872], décédé le 3 octobre 1872.
La section présentait au premier rang Charles Aubertin ; au deuxième rang le jurisconsulte et homme politique italien Enrico Pessina [1828-1916] et Bilac Pinto, référendaire au ministère de la justice des Pays-Bas. L’Académie, sur proposition de Jean Félix Nourrisson, ajoute le nom de Ralph Waldo Emerson [1803-1882].
Au premier tour, sur 27 votants, Charles Aubertin obtient vingt suffrages, Ralph Waldo Emerson six suffrages. Charles Aubertin est élu dès le premier tour à la majorité absolue.
Après sa mort, le 3 octobre 1908, Charles Aubertin est remplacé comme correspondant à l'Académie des Sciences morales et politiques par le professeur de droit Georges Vidal [1852-1911], élu le 11 décembre 1909.
LES CORRESPONDANTS DE LA SECTION DE MORALE EN 1874.
Le 11 avril 1874, l'Académie des Sciences morales procède à deux élections pour le remplacement de places vacantes de correspondants dans la section de Morale. Non seulement pour la place n° 3, où est élu Charles Aubertin, mais aussi pour la place n° 4 où est élu Charles Auguste Salmon [1805-1892], président à la Cour de Douai.
Avec ces élections, la composition de la section de Morale, en ce qui concerne les correspondants, s'établit de la façon suivante : place 1. l'avocat Edwin Chadwick [1800-1890] ; place 2. le journaliste et homme politique Édouard Charton [1807-1890] ; place 3. Charles Aubertin [1825-1908] ; place 4. le magistrat Charles Auguste Salmon [1805-1892] ; place 5. le professeur de droit Franz von Holtzendorff [1829-1889].
AUTOUR DE L'ÉLECTION AUX SCIENCES MORALES.
Cette élection de Charles Aubertin a été préparée auprès de ses futurs collègues par la remise d'un certain nombre de ses travaux, et par des rapports sur ses ouvrages. Ainsi un rapport d'Elme Marie Caro, élève de la même promotion de l'École normale [1845], sur L'Esprit public au XVIII ème siècle, publié dans le Compte-rendu des Séances et travaux de l’Académie des Sciences morales et politiques. Année 1876, tome 99. Pages 325 sq.
Charles Aubertin une fois élu, Elme Marie Caro [1826-1887], fait à l'Institut l'hommage d'ouvrages de Charles Aubertin. Notamment, dans la séance du 18 mars 1876, l'Histoire de la langue et de la littérature française au moyen-âge, d'après les travaux les plus récents.
Un compte-rendu de l'ouvrage est publié dans le Compte-rendu des Séances et travaux de l’Académie des Sciences morales et politiques. Année 1876, tome 105. Pages 724 sq., tome 111. Pages 435-436.
1874. RECTORAT DE L'ACADÉMIE DE POITIERS.
Alors que Arthur de Cumont [1818-1902], est ministre de l'Instruction publique, des cultes et des beaux-arts [22 mai 1874-10 mars 1875], dans le gouvernement Ernest Courtot de Cissey, sous Mac-Mahon, Charles Aubertin est nommé recteur de l'Académie de Poitiers le 22 octobre 1874, en remplacement de l'historien Adolphe Chéruel [1809-1891], ancien élève de l'École normale [1828], ancien Inspecteur général de l'enseignement secondaire [février 1861-janvier 1866] en poste à Poitiers, d'août 1870 à octobre 1874, admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Le rectorat de l’académie de Poitiers, l’un des seize rectorats de cette époque, existe depuis la restauration des grandes académies, par la loi du 14 juin 1854, prise sous le ministère d’Hippolyte Fortoul, qui met fin à la période 1850-1854, qui était celle des petits rectorats à l’échelle du département imposés par Alfred de Falloux.
Le ressort de cette académie s'étend sur les départements de la Vienne ; de la Charente ; de la Charente-Inférieure ; de l'Indre ; de l'Indre-et-Loire ; des Deux-Sèvres ; de la Vendée ; de la Haute-Vienne.
Les inspecteurs qui l'assistent sont pour le département de la Vienne, Baillart [ancien inspecteur à Cahors] résidant à Poitiers ; pour le département de la Charente, Jules Dunan, résidant à Angoulême ; pour le département de la Charente-Inférieure, Bonnesoeur [ancien inspecteur d'académie à Quimper], résidant à La Rochelle ; pour le département de l'Indre, Valade, résidant à Châteauroux, futur inspecteur à Cahors, et remplacé par Gerboy, venant de Cahors ; pour le département de l'Indre-et-Loire, Oulard, résidant à Tours ; pour le département des Deux-Sèvres, N…, résidant à Niort ; pour le département de la Vendée, Chanson, résidant à La Roche-sur-Yon ; pour le département de la Haute-Vienne, Louis Léonard Pécout, résidant à Limoges, nommé le 1er juin 1872.
Le secrétaire est Halluite [ancien secrétaire de l'académie de Poitiers].
Charles Aubertin reste en fonction jusqu'en 1879. Après quoi, reprend ses fonctions de professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon, en remplacement de Louis Petit de Juleville [1841-1900], enseignant à Dijon de 1873 à 1879, et nommé maître de conférences à l'École normale supérieure.
Il est remplacé, comme recteur de l'Académie de Poitiers, par Édouard Anthelme Chaignet [1819-1901], ancien professeur de Littérature grecque [1866-1879] et doyen [1879] de la Faculté des Lettres de Poitiers.
1875. FABLES DE LA FONTAINE
En 1875, Charles Aubertin donne une édition de Fables de La Fontaine [Nouvelle édition, avec des notices littéraires et grammaticales, une vie de l'auteur et une notice sur la fable et les principaux fabulistes, par M. Ch. Aubertin, docteur ès-lettres, ancien maître de conférences à l'École normale supérieure, recteur de l'Académie de Poitiers [Paris : Librairie classique d'Eugène Belin, rue de Vaugirard, n°52. In-8, 374 p.,1875].
Réédité en 1883 ; en 1891.
1878. HISTOIRE DE LA LANGUE ET DE LA LITTÉRATURE.
En 1878, Charles Aubertin fait paraître une Histoire de la langue et de la littérature françaises au moyen âge d'après les travaux les plus récents, par Charles Aubertin, recteur honoraire, professeur de la Faculté des Lettres de Dijon [Paris : E. Belin. Deux volumes in-8. 1878].
L'ouvrage reçoit, en 1879, quatre mille francs, des cinq mille du prix littéraire de l'Académie française fondé, en 1872, par Marcelin Guérin, prix destiné à récompenser tous les genres de littérature propres à honorer la France.
1879-1895. PROFESSEUR DE LITTÉRATURE À LA FACULTÉ DES LETTRES DE DIJON.
Charles Aubertin reprend ses fonctions de professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon, le 1er décembre 1879.
Il succède dans son poste, qu'il retrouve après avoir été deux fois recteur, comme professeur titulaire, à une série de professeur suppléants : Charles Jeannel [1840-1876], suppléant de 1868 à 1871 ; Henri Tivier [1824-1913], suppléant en 1871-1872 ; à Emmanuel Langlois des Essarts [1839-1909], suppléant en 1872-1873 ; et Louis Petit de Juleville [1841-1900], suppléant en 1873-1874, et professeur titulaire de 1874 à 1879.
Tandis que Charles Aubertin assume sa fonction de professeur, Alcide Macé [1862-1932] est en janvier 1889, nommé maître de conférences à Dijon [de 1889 à 1891].
Ses collègues à la Faculté sont pour la Philosophie Henri Joly [1839-1925], nommé en 1879 ; pour la Littérature ancienne Gustave Hinstin [1834-1894] qui enseigne le grec, Auguste Bougot [1842-1892] qui enseigne le latin ; pour la littérature étrangère Gabriel Gustave d'Hugues [1827-1902], nommé en 1879 ; pour l'Histoire Paul Gaffarel [1843-1920], nommé en 1874.
Charles Aubertin reste en fonction à la Faculté des Lettres de Dijon jusqu'en novembre 1895, puis est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il est alors dans sa soixante-dixième année.
1882. L'ÉLOQUENCE POLITIQUE ET PARLEMENTAIRE.
En 1882, Charles Aubertin publie L'Éloquence politique et parlementaire en France avant 1789 d'après des documents manuscrits [Paris : E. Belin et fils. In-8, 276 p., 1882].
Réédité en 2008 [BiblioBazaar].
De février à mai 1880, Charles Aubertin publie dans Le Parlement de Paris différents articles sur L'Éloquence politique et parlementaire.
1883. CHOIX DE TEXTES DE L'ANCIEN FRANÇAIS.
En 1883, Charles Aubertin publie : Choix de textes de l'ancien Français, du Xème au XVIème Siècle. Poétes et Prosateurs du Moyen–Âge. Avec un sommaire historique, des notices biographiques et un commentaire grammatical, par M. Charles Aubertin [Paris : Librairie classique Eugène Belin. In-12, VI-360 p., 1883].
Réédité en 1884, comme deuxième édition ; en 1892, comme troisième édition ; en 1897, comme quatrième édition ; en 1902, comme cinquième édition.
1885. OEUVRES DE BOILEAU.
En 1885, Charles Aubertin édite :Oeuvres poétiques et fragments des oeuvres en prose. Boileau-Despréaux. Nouvelle édition, collationnée sur les meilleurs textes et renfermant une annotation générale d'après tous les commentateurs, un nouveau commentaire grammatical, des notices littéraires sur les auteurs de satires et d'arts poétiques en français, une appréciation du style de Boileau et une vie de l'auteur [Paris : E. Belin, 1885]. Réédité en 1887.
1885. OEUVRES D'HORACE.
Publie en 1885 : Quinti Horatii Flacii Opera. Horace. Nouvelle édition d'après le texte et le commentaire d'Orelli et de Dillenburger (1854). Renfermant des arguments analytiques et historiques, des notes grammaticales et littéraires en français, une vie de l'auteur, une notice sur l'Ode, la Satire et l'Épitre; et un précis sur les mètres employés par Horace [Paris : E. Belin. 400 p., 1885].
Réédité en 1932.
1887. LETTRES CHOISIES DE VOLTAIRE.
En 1887, Charles Aubertin publie Lettres choisies de Voltaire, avec des notes historiques et littéraires par M. Ch. Aubertin ancien maître de conférences de Littérature française à l'École normale supérieure, recteur honoraire, membre correspondant de l'