Jean Louis Théodore Chambry (1756-1832) est le premier censeur des études du futur Lycée impérial [aujourd'hui lycée Louis-le-Grand], alors que Jean François Champagne (1756-1832) en est le premier proviseur. Il parcourt toutes les étapes des fonctions administratives : censeur ; puis proviseur, en province, et en fin de carrière, à Paris.
Né le 30 janvier 1756, à Paris ; mort le 18 juillet 1832, Jean Louis Théodore Chambry voit sa carrière universitaire se développer d'une manière classique. D'abord professeur en rhétorique, la mise en place de nouvelles institutions d'enseignement, dans le cadre de l'Université impériale, l'amène à prendre des fonctions administratives : censeur ; puis proviseur, en province, et en fin de carrière, à Paris.
LE LYCÉE LOUIS-LE-GRAND.
L'établissement, anciennement collège de Clermont, est établi à Paris, rue Saint-Jacques.
Après l'expulsion des Jésuites [1762], l'établissement prend à la Révolution française le nom de collège Égalité.
En 1793-1794, le collège est désigné pour devenir le siège de l'un des cinq instituts que le département se propose d'ouvrir à Paris.
Puis, après la mise en place des Écoles centrales [février-octobre 1795], le collège devient le siège du pensionnat des boursiers parisiens et prend le nom de Prytanée français, en référence à la Grèce antique, où le Prytanée, sorte d'Hôtel de Ville, est le lieu où < les citoyens qui avaient bien mérités de la patrie étaient nourris aux frais de l'État>. Les élèves qui y logent suivent les cours de l'Ecole centrale du Panthéon, toute proche.
En 1797, le collège prend le nom d' Institut central des boursiers, puis en septembre 1800, sur proposition de Jean Antoine Chaptal [1756-1832], ministre de l’Intérieur, celui de collège de Paris. Jean François Champagne en est nommé directeur le 9 septembre 1800, par arrêté du Ministre de l'intérieur, et reste en fonction comme proviseur jusqu'au 25 juin 1810.
Après la création des Lycées, remplaçant les Écoles centrales [à la suite de la loi du 1er mai 1802] le collège devient lycée de Paris, et, en 1805, après l'établissement du Premier Empire [mai 1804], lycée Impérial.
Enfin, à la première Restauration l'établissement prend le nom de Lycée Louis-le-Grand.
LE CENSEUR DU LYCÉE.
Subordonné au Proviseur, le Censeur a la responsabilité de la surveillance de la discipline et de l'enseignement.
Son titre a changé au cours de l'histoire : sous-directeur du Prytanée vers 1795, puis chef de l'enseignement, il est devenu censeur vers 1800.
LA CARRIÈRE DE CHAMBRY.
Lorsque Jean Louis Théodore Chambry est nommé censeur du lycée Louis-le-Grand, en janvier 1800, il a alors quarante-quatre ans.
Sa carrière antérieure est celle d'un enseignant. En juillet 1779, âgé de vingt-trois ans, alors que sous-diacre il se destine à la prêtrise, il est reçu à l'agrégation, ancienne manière, dans l'agrégation des Belles-lettres, dite agrégation de second ordre. Sont reçus en même temps que lui : Boucly, et Claude Varin.
Il existe alors, dans le domaine des lettres, trois agrégations : l'agrégation de philosophie, dite agrégation de premier ordre ; l'agrégation des belles-lettres, dite agrégation de second ordre ; l'agrégation des grammaire, dite agrégation de troisième ordre.
Après l’agrégation des belles-lettres, Jean Louis Théodore Chambry enseigne pendant deux ans la rhétorique, dans l’ancienne Université de Paris.
Puis est nommé au collège royal de Toulouse [1781-1783].
Enseigne à nouveau à Paris, pendant dix ans de 1783 à 1793.
CENSORAT PENDANT UN AN.
Jean Louis Théodore Chambry assume cette fonction de censeur à Louis-le-Grand [Lycée de Paris, puis lycée Impérial] auprès de Jean François Champagne [1751-1813], membre de l'Institut, pendant un an, d’octobre 1802 à novembre 1803.
Après son départ, Chambry est remplacé, pour quelques mois, par Auguste de Wailly [1771-1821], futur proviseur au lycée Henri-IV, qui occupe la fonction de censeur de Louis-le-Grand de novembre 1803 à août 1804 ; puis d'août 1804 à octobre 1809, est remplacé par Chrétien Siméon Le Prévost d'Iray [1768-1849], futur Inspecteur général [1808].
LA SUITE D'UNE CARRIÈRE.
Jean Louis Théodore Chambry, après novembre 1803, est nommé proviseur du lycée de Bruxelles, au moment où, par ses annexions territoriales, la France étend ses frontières et accroît le nombre de ses Académies. Il y reste un peu plus de six ans.
En février 1810, pour un peu plus de trois mois, Chambry devient proviseur du lycée de Lyon. Il est remplacé par Béraud.
INSPECTEUR DE L'ACADÉMIE DE PARIS.
Un arrêté du Conseil de l’Empire, en date du 16 mars 1810, fixe à six le nombre des inspecteurs de l'Académie de Paris.
Ces inspecteurs ont une mission de contrôle des établissements et des enseignants du second degré situés dans le ressort territorial de l’Académie de Paris, à savoir les départements de la Seine, de l’Aube, de l’Eure-et-Loir, de la Marne, de la Seine-et-Marne, de la Seine-et-Oise et de l’Yonne.
Jean Louis Théodore Chambry est nommé Inspecteur de l'Académie de Paris en mai 1810. Il rejoint ainsi le groupe des Inspecteurs de cette Académie, composé de Denis Frayssinous, prédicateur, futur Grand-Maître de l’Université [1er juin 1822] ; de François Becquey [1759-1834] ; de Ruphy, ancien chef de bureau à la Préfecture du département de la Seine ; de Frédéric Cuvier [1773-1838], naturaliste, frère cadet de Georges Cuvier, professeur-adjoint, au Muséum d'Histoire naturelle.
Jean Louis Théodore Chambry reste en fonction jusqu’en novembre 1812
1812-1823. PROVISEUR AU COLLÈGE BOURBON.
Enfin, en novembre 1812, Jean Louis Théodore Chambry est nommé proviseur du collège royal de Bourbon [futur lycée Condorcet], en remplacement du premier proviseur René Binet [1732-1812], en poste en 1804 et décédé en fonction.
Jean Louis Théodore Chambry reste proviseur du collège royal de Bourbon jusqu’à sa retraite, en octobre 1823.
Il est remplacé en octobre 1823 par Legrand [1775-1847], ancien censeur du collège, sous son provisorat.
© JJB, 05-2012