Une carrière classique, de différents postes dans des collèges de province à la Maîtrise de conférences à l'École normale supérieure. De l'enseignement des humanités et de la rhétorique à celui de la littérature française.
Né à Nogent-sur-Seine [Aube], en 1822 ; décédé le 18 septembre 1866, à Paris, [Justin] Charles Corrard ne vit que quarante-quatre ans.
Aussi, on peut supposer que sa carrière a été loin de connaître son plein développement, d'autant qu'il semble avoir bénéficié d'un soutien de Désiré Nisard [1806-1888], Inspecteur général de l’enseignement supérieur [1852], professeur d’ Éloquence française à la Faculté des Lettres de Paris [1861-1868], directeur de l'École [1857-1867].
La notice qui lui est consacrée dans l'Annuaire de l'Association des anciens élèves de l'École normale [1867, page 219] fournit des renseignements factuels sur sa carrière d'enseignant.
Mais elle indique également, comme allant de soi, ses sentiments religieux, qui s'expriment nettement vers la fin de sa vie : « Quatre ans plus tard, la mort arrêtait cette marche glorieuse à la suite d'une longue et cruelle maladie dont il a supporté les douleurs avec un courage tout chrétien. Ses obsèques ont eu lieu le 18 septembre 1866 à l'église Saint-Sulpice ».
1841. ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE.
Après des études au collège royal Charlemagne, à Paris, Charles Corrard est reçu cinquième à l'École.
Sont reçus, cette année 1841, dans l’ordre alphabétique, dans la section des lettres : Émile Ambroise Beaujean [1821-1888], inspecteur d’académie à Paris ; Émile Burnouf [1821-1907], membre de l’École française d’Athènes, puis directeur de l’Ecole ; Antoine Campaux [1818-1901], professeur de Langue et littérature latines à la Faculté des Lettres de Nancy ; Auguste Chambon [1823-1899], professeur de quatrième du lycée Louis-le-Grand ; Alcide Jean Charrier [ -1901], professeur de troisième du lycée de Tours ; Charles Corrard [1822-1866], Maître de conférences de Littérature française à l’École normale supérieure ; Jacques Denis [1821-1897], Professeur de Littérature ancienne et doyen de la Faculté des Lettres de Caen ; Auguste Garnier [1821-1854], professeur d'Histoire à Louis-le-Grand ; Paul Janet [1823-1899], Professeur de philosophie à la Faculté des Lettres de Paris ; Léon Lescoeur [1821-1907], Inspecteur général de l'Instruction publique pour l’enseignement primaire ; Hippolyte Rigault [1821-1858], professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand ; Alfred Riquier [1819-1887], Proviseur du lycée de Limoges ; Antonin Rondelet [1823-1893], Professeur de Philosophie à la Faculté des Lettres de Clermont-Ferrand ; Joseph Saulnier [ -1870], professeur d’histoire au lycée de Tournon ; Edouard Sommer [1822-1865], professeur libre à Paris ; Eugène Thionville [1821-1858], Censeur des études au lycée de Poitiers ; Charles Thurot [1823-1882], titulaire de la chaire de Littérature ancienne à la Faculté des Lettres de Clermont ; Isidore Vincent [1821-1850], membre de l’École française d’Athènes, Professeur de rhétorique au lycée de Metz.
1844. AGRÉGATION DES LETTRES.
Licence ès-lettres en 1843. Agrégation des lettres en 1844. Cette année sont reçus, dans l'ordre de classement : Hippolyte Rigault [1821-1858], Charles Corrard [1822-1866], Isidore Vincent [1821-1850], Henri Valéry Marc Druon [1819-1908], Charles Émile Monnier [1820-1882], Léon Lèques, Victor Faguet [1812-1881], Charles Marie Hanriot [1818-1895].
1844-1861. CARRIÈRE D'ENSEIGNEMENT.
Après l'agrégation est nommé [1844] au collège royal de Bourges, en classe de rhétorique, où il succède à Julien Girard.
Puis est rapproché de Paris, en étant chargé de la suppléance au lycée de Versailles, en classe de seconde puis de rhétorique. Les deux classes de rhétorique sont par la suite assurées par François Anquetil [1809-1894] et Durand.
En 1858, est nommé professeur de rhétorique à Paris, au collège municipal Rollin [1858-1861].
1861. MAÎTRE DE CONFÉRENCES.
En novembre 1861, alors que Désiré Nisard [1806-1888] est directeur de l'École normale [1857-1867], Charles Corrard est nommé Maître de conférences de Littérature française à l’École normale supérieure, en même temps qu' Hilaire Garsonnet [1814-1876], ancien élève de l'École normale, Inspecteur d'Académie à Dijon.
Il succède dans ce poste soit à Eugène Gandar [1825-1868], maître de conférences en 1860-1861 ; soit à Sainte-Beuve [1804-1869], maître de conférences en 1857-1861.
Il y reste en fonction jusqu'en 1866, année de son décès.
DÉCORATION.
1855. Officier de l'Instruction publique.
1863. Chevalier de la Légion d'honneur.
c JJB, 05-2011