Après son entrée à l'École normale [1816], Jacques Édom enseigne pendant trois ans au collège royal de Caen. Puis pendant près de quarante ans, jusqu'en 1854, assume des fonctions administratives : successivement censeur, proviseur, inspecteur d'académie, recteur à plusieurs reprises.En même temps signe plusieurs ouvrages de géographie, et d'histoire religieuse à l'usage des écoles.
Jacques Édom, né le 28 août 1797, à Alençon [Orne] ; mort le 3 avril 1870.
PREMIÈRES ÉTUDES.
Études au collège du Mans. Baccalauréat ès-lettres.
Est nommé maître d'études au collège d'Angers, en décembre 1815. Y reste un an, pendant lequel il prépare aussi le concours d'entrée à l'École normale. Le concours d'entrée vient d'être institué pour l'année 1816. Le concours fonctionnera jusqu'en 1822, date de la suppression provisoire de l'École normale ; il n'aura pas lieu dans la période correspondant à l'existence de l'École préparatoire [1826-1829] ; il est rétabli en 1830.
1816. ANCIEN ÉLÈVE DE L' ÉCOLE NORMALE.
Pour une scolarité portée à trois ans depuis 1815.
Sont reçus en 1816, dans l'ordre alphabétique : Max Ansard, juge au tribunal d'Arras ; Auguste Besse [-1856], futur professeur au Prytanée militaire de La Flèche ; Marie Nicolas Bouillet [1798-1864], Inspecteur général des études [1861], François Commeau [ -1863], professeur au collège Sainte-Barbe ; François Doquin, attaché à la Bibliothèque impériale ; Charles Marie Dunoyer [1799-1884], préfet, recteur, chef de division au ministère de l'Instruction publique [1854] ; Jacques Edom [1797-1870], recteur ; Pierre Bazile Flamanville [ -1877], inspecteur d'académie à Reims ; Léon Pierre Gibon [1799-1859], maître de conférences de Langue et littérature françaises à l'École normale [1832-1839] ; Félix Gresset [1795-1831], inspecteur d'académie ; Pierre Jouen [1798-1856], recteur départemental ; Lebreton ; Théophile Lodin-Lalaire [1797-1896], professeur de Littérature française à la Faculté des Lettres de Dijon ; Adolphe Mazure [1799-1870], inspecteur d'académie à Clermont-Ferrand ; Valentin Parisot [1800-1861], professeur de Littérature étrangère à la Faculté des Lettres de Douai [1854-1861] ; Jacques Rinn [1797-1855], recteur de l'Académie de Strasbourg [1854-1855] ; Onésime Silvy, employé des Domaines ; Prosper Soulez [1795-1873], professeur de seconde du lycée de Besançon ; Augustin François Théry [1796-1878], recteur et Inspecteur général de l'instruction publique ; [Tieys].
PREMIERS ENSEIGNEMENTS.
Au sortir de l'École, en 1819, Jacques Édom est nommé régent de rhétorique au collège d'Avranches [septembre 1819].
Il y reste trois ans. Puis est nommé [octobre 1822] au collège royal de Caen, comme professeur de troisième. Il a pour collègue Charles Viel, docteur en théologie, professeur de philosophie au collège, et professeur suppléant [1815-1821] puis professeur titulaire de la chaire de philosophie [1821-1830] à la Faculté des Lettres ; Frédéric Vauthier, agrégé de rhétorique à Caen [1812], professeur de rhétorique au collège, secrétaire et professeur de Littérature latine, à la Faculté des Lettres, futur professeur à l'Athénée de Bruxelles [1835] et Léon Pierre Gibon [1799-1859], agrégé de seconde à Caen [1819], agrégé des lettres [1823], professeurs de rhétorique ; Turgot, professeur de seconde ; Maisonneuve, professeur de quatrième ; Gaussard, professeur de cinquième ; Trébutien, professeur de sixième.
Il quitte cet enseignement en septembre 1825. Est remplacé comme professeur de troisième au collège royal de Caen, par Desmoulins.
1825. CENSEUR AU COLLÈGE ROYAL DE CAEN.
En septembre 1825, Jacques Édom est nommé censeur au collège royal de Caen, en remplacement de Ribard.
L'abbé Daniel est proviseur du collège de Caen, en remplacement de l'abbé Royer.
Il prononce un Discours à la distribution des prix du collège royal de Caen, le 10 août 1825, sur le thème de l'amour de son état. Publié en tiré à part : [Caen : Mancel. In-8].
Jacques Édom reste en fonction jusqu'en septembre 1830, jusqu'à sa nomination comme proviseur du collège royal d'Angers.
Il publie en 1829, sans nom d'auteur : Visite au collège royal de Caen, ancienne abbaye de Saint-Étienne, fondée dans le XIe siècle par Guillaume-le-Conquérant.
[Caen : Mancel. In-8, 1829]. Avec deux lithographies hors-texte.
1830. PROVISEUR AU COLLÈGE ROYAL D'ANGERS.
Jacques Édom est nommé proviseur au collège royal d'Angers, au début septembre 1830, en remplacement de l'abbé Renier. L'abbé Gouin est censeur du collège.
Jacques Édom reste en fonction un an, jusqu'à la mi-août 1831, date à laquelle il est nommé inspecteur d'académie à Caen. Dans un chassé-croisé, il est remplacé dans ses fonctions de proviseur par Jean Gavinet [1794-1845], ancien inspecteur d'académie à Caen [avril 1830-août 1831] alors que Delmas est le nouveau censeur.
1831. INSPECTEUR D'ACADÉMIE À CAEN.
La Révolution de Juillet 1830 a amené un certain nombre de modifications quant aux titulaires des rectorats. Ainsi l'académie de Caen, après la démission de l'abbé Pierre François* Jamet [1762-1845], a retrouvé en août 1830, comme recteur Hippolyte Marc [1763-1839], déjà titulaire de ce poste en juin 1819, mais qui avait été révoqué en novembre 1820 par arrêté de Denis Frayssinous, car jugé trop libéral.
C'est dans le cadre de ces remaniements que Jacques Édom est nommé inspecteur d'académie, en remplacement de Jean Gavinet [1794-1845], ancien inspecteur d'académie à Caen [avril 1830-août 1831] qui vient d'être nommé proviseur au collège royal d'Angers, au poste qu'occupait précédemment Jacques Édom.
L'autre inspecteur d'académie est d'abord l'abbé Jean Denis Rousseau [1765-1835] ancien proviseur du collège royal de Lyon, inspecteur d'académie de Caen depuis octobre 1827, et qui restera en fonction jusqu'à son décès en novembre 1835.
Puis l'abbé Jean Denis Rousseau est remplacé par Victor Turgot [1785-1850], ancien professeur agrégé de cinquième à Rennes [1810].
Jacques Édom reste inspecteur de l'académie de Caen sur une longue période de dix-sept ans, de août 1831 à janvier 1848, d'une part sous le rectorat [août 1830-janvier 1839] d'Hippolyte Marc et d'autre part sous la presque totalité du rectorat [janvier 1839-mai 1848] de l'abbé Jacques Louis Daniel [1794-1862].
Jacques Édom, peu de temps après avoir pris ses fonctions, au décès de son prédécesseur, publie un texte de célébration : Notice biographique sur l'abbé Rousseau, chevalier de la Légion d'honneur, Inspecteur de l'Académie de Caen par M. Edom, Inspecteur de la même académie [Caen : A. Le Roy, imprimeur de l'Académie et du collège royal. In-8, 14 p., 1836].
En 1838, Jacques Édom publie dans le troisième volume du Bulletin monumental, puis en tiré à part : Voyage à Solesme [Caen : Impr. de A. Hardel. In-8, 1838].
Il participe au Congrès scientifique de France, tenu au Mans, en septembre 1839, et y présente une communication, publiée en tiré à part : Considérations sur les salles d'asile [Le Mans : C. Richelet. In-8, 15 p., 1840].
Le texte de l'ouvrage est réédité en 2003 [Besançon : Éd. Cardinal. In-8, [40 p.] 2003], come livre de graphisme expérimental, réalisé par Romuald Genevois.
En 1841, lit, le 31 juillet, devant la société des Antiquaires de Normandie, dont il est membre, une Biographie de M. le comte de Bérenger. Publié en tiré à part de quatre pages.
En 1845, Jacques Édom commence à publier des ouvrages scolaires, sur le thème de la géographie.
Tout d'abord une Géographie de la Sarthe, publié d'abord à Paris, puis réédité à de nombreuses reprises : Géographie de la Sarthe, accompagnée de notions sur l'histoire, l'industrie, les antiquités et les hommes remarquables de ce département… [Précis de géographie générale.] Par M. Édom [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, VI-99 p., 1845].
Réédité au Mans, en 1854, comme quatrième édition : [Le Mans : Monnoyer. In-18] ; puis en 1858, comme cinquième édition [in-18, 96 p.]. En 1863, comme sixième édition [Le Mans : Monnoyer. In-18, 154-42 p. et carte]. En 1875, comme
neuvième édition posthume [Le Mans : Monnoyer. In-18, 167-56 p. et carte en couleurs].
Ensuite, en 1857, alors qu'il est à la retraite, mais avec moins de succès, une Géographie de la Manche, accompagnée de notions sur l'histoire, l'industrie, les antiquités, les hommes illustres de ce département, et d'un précis de géographie générale à l'usage de la jeunesse par M. Edom [Le Mans : Monnoyer. In-18. 1857]. L'ouvrage porte comme mention : Première partie. Arrondissement de Cherbourg.
Enfin, en 1863 : Géographie de la Moselle, notions de géographie coordonnées par L. de Chastellux, suivies d'une géographie générale par M. Édom [Metz : M. Alcan.
In-18, 178 p. et cartes. 1863].
1848. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE GRENOBLE.
Jacques Édom [1797-1870] est nommé recteur de l'académie de Grenoble le 28 janvier 1848*, en remplacement de Charles Nicolas Huart [1793-1866], ancien recteur de l'Académie de Bourges [1846-1847] recteur de l'académie de Grenoble depuis le 20 janvier 1847, et qui venait d'être nommé recteur de l'académie de Dijon [1848-1854].
Il reste en fonction jusqu'à la fin septembre 1848. Il est remplacé dans l'académie de Grenoble par Jean Alexandre Ubertin 1797-1879], en poste jusqu'au 20 août 1850.
Après avoir donné sa démission, pour des raisons de convenance familiale, Jacques Édom est nommé recteur de l'Académie de Reims.
Les inspecteurs qui l'assistent sont Plagniol, ancien Inspecteur de l'académie de Nîmes et Austremoine Boyer [1798-1865], ancien élève de l'École normale [1819], ancien professeur au collège royal de Cahors, futur inspecteur d'académie à Montpellier. Le secrétaire est Couret.
1848. RECTEUR DE L'ACADÉMIE DE REIMS.
L'académie de Reims vient d'être créée par l'arrêté du 7 septembre 1848 pris par le Président du Conseil des ministres [Louis Eugène Cavaignac] chargé du pouvoir exécutif, alors qu'Achille de Vaulabelle [1799-1879] est ministre de l'Instruction publique et des Cultes [5 juillet 1848-13 octobre 1848].
Cet arrêté réduit à vingt le nombre des académies universitaires : sur les vingt-sept académies existantes, neuf sont supprimées : Ajaccio [Corse] ; Amiens ; Clermont-Ferrand ; Limoges ; Metz ; Nîmes ; Orléans ; Pau ; Rouen.
Deux académies sont créées : Alger ; Reims, comprenant les départements suivants : Aisne ; Ardennes ; Aube ; Marne.
Jacques Édom est nommé recteur de l'académie de Reims le 28 septembre 1848. Il succède au premier recteur pressenti Louis Mézières [1793-1872], précédemment recteur à Metz [janvier 1835-septembre 1848], nommé par arrêté du 13 septembre 1848, mais qui n'exerce pas réellement ses fonctions puisqu'à peine arrivé, il fait valoir ses droits à la retraite.
Jacques Édom reste en fonction jusqu'en septembre 1849. Il est remplacé comme recteur de l'académie de Reims par Bernard Forneron [1797-1886], ancien inspecteur de l'académie de Reims [septembre 1848-décembre 1849].
Jacques Édom démissionne de ses fonctions en septembre 1849, pour des raisons familiales. Mais en réalité ne réside plus à Reims, depuis août 1849.
Les inspecteurs qui assistent Jacques Édom sont Bernard Forneron [1797-1886], ancien inspecteur d'académie à Montpellier [novembre 1847-septembre 1848], futur recteur de l'académie de Reims [décembre 1849-août 1850], puis recteur départemental de l'Académie de la Marne [août 1850-septembre 1852] et Marc Alboise du Pujol [1808-1876], ancien proviseur du collège royal d'Alençon [septembre 1846-septembre 1848], futur recteur départemental de l'académie de l'Aube [août 1850-septembre 1852].
Le secrétaire est Cadeillan.
1850. RECTEUR DÉPARTEMENTAL DE L'ACADÉMIE DE LA SARTHE.
La loi organique du 15 mars 1850, inspirée par Alfred de Falloux [1811-1886], et mise en œuvre par le ministre de l'Instruction publique et des Cultes [octobre 1849-janvier 1851] Félix Esquirou de Parieu [1815-1893], modifie profondément la fonctionnement universitaire : les académies, jusqu'alors regroupement de départements, voient leur ressort restreint. Conçues pour un encadrement plus étroit du personnel enseignant, elles deviennent strictement départementales et de " petits recteurs ", aux attributions réduites, sont nommés.
L'article 7 de la loi stipulant qu'il est établi une académie par département, quatre-vingt-six académies sont créées [dont celle d'Alger]. Quatre-vingt-six postes sont à pourvoir, dont beaucoup seront occupés par d'anciens inspecteurs d'académie.
Pour la plupart de ces nouveaux rectorats les postes d'inspecteurs d'académie sont supprimés.
D'autres postes seront confiés à des personnalités ayant déjà l'expérience du rectorat. C'est le cas de Jacques Édom à qui est confié, dès sa création, le 10 août 1850, le rectorat départemental de la Sarthe, dont Le Mans est le chef-lieu académique.
Il reste en fonction jusqu'au 24 août 1854, fin de l'expérience des petits rectorats et le rétablissement de seize académies inter départementales par la loi du 14 juin 1854, dite loi Fortoul, et le décret du 22 août 1854.
Le secrétaire qui l'assiste est Vincent.
Après quoi, Jacques Édom est mis définitivement à la retraite.
En tant que recteur, Jacques Édom prononce à deux reprises un discours de distribution des prix au lycée impérial du Mans ; le 11 août 1853 et le 9 août 1854. Publié par l' académie du département de la Sarthe [Le Mans : impr. de Julien, Lanier et Cie. In-8, 1853-1854].
Membre la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, dans une communication en date du 2 mars 1860, Jacques Édom lit une Notice sur la vie et les écrits de M. Michel Boyer, professeur de rhétorique à l'ancien collége de l'Oratoire du Mans [1790-1836]. Publié dans le Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, et en tiré à part [Le Mans : impr. de Monnoyer. In-8, 32 p., 1860].
Le collège communal du Mans, situé dans la Sarthe, relevait, à l'époque où Michel Boyer y était enseignant, de l'académie d'Angers.
De même, dans une communication en date du 4 juillet 1862, Jacques Édom lit une
Notice sur la vie de M. Frédéric Bourdon-Durocher, ancien capitaine. Publié dans le Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, et en tiré à part [Le Mans : impr. de Monnoyer. In-8, 12 p., 1862].
1843. HISTOIRE SAINTE.
Jacques Édom publie en 1843 : Histoire sainte abrégée à l'usage des écoles primaires, par M. Édom [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, 190 p., 1843]. Connaît en 1844 une seconde édition, contenant une deuxième et troisième partie : [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, 216 p. 1844].
Puis en 1858, sous un titre un peu différent un : Précis d'histoire sainte, accompagné d'explications à l'usage de la jeunesse, par M. Édom [Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, 108 p.]. Première partie complétée en 1862 par une deuxième partie [107 p.].
L'ouvrage est < recyclé > posthume en 1876, dans une collection intitulée Encyclopédie des écoles : Histoire sainte à l'usage des écoles primaires, par M. Édom [Paris : C. Delagrave. In-18].
Comprend : I. Cours élémentaire. 156 p. et fig. ; II. Cours moyen. 283 p., fig. et cartes ; et en 1879 : III. Cours supérieur. VI-388 p. et cartes.
1852. MYTHOLOGIE ÉLÉMENTAIRE.
Mythologie élémentaire contenant un précis de la mythologie des Égyptiens, des Perses, des Indous, des Scandinaves et des Gaulois, à l'usage des classes, par M. Edom, recteur de l'Académie de la Sarthe, chevalier de la Légion d'Honneur. Ouvrage autorisé par le Conseil de l'Instruction publique et par l'autorité épiscopale [Paris : Dezobry et E. Magdeleine, libraires-éditeurs, rue des Maçons-Sorbonne, 1. In-18, VIII-203 p., 1852].
Réédité, chez le même éditeur en 1857. Et en 1868 [Paris : Delagrave].
1859. PUBLICATIONS SUR JÉSUS-CHRIST.
En 1859, Jacques Édom publie : Vie et voyages de N.-S. Jésus-Christ, selon le texte des évangélistes, avec des notes géographiques, historiques, etc., et des réflexions,… par M. Édom,…
[Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-12, XII-360 p. carte, 1859].
Publié à Paris, remanié, sous le titre : Vie abrégée de N.-S. Jésus-Christ, selon le texte des évangiles des dimanches et des fêtes de l'année, avec des notes historiques, géographiques, etc., et des réflexions, par M. Édom
[Paris : Dezobry, E. Magdeleine et Cie. In-18, 224 p., fig., 1861].
La vie abrégée est réédité en 1864 et en 1865 [Paris : F. Tandou].
Réédité posthume en 1881, comme quatrième édition : Vie et voyages de N.-S. Jésus-Christ, selon le texte des évangélistes, avec des notes géographiques, historiques, etc., et des réflexions [Paris : C. Delagrave. In-12, 367 p., fig., 1881].
c JJB, 06-2011