Aide-instituteur, auteur de livres scolaires, inspecteur d'académie à Strasbourg pendant près de vingt ans, Joseph Willm développe également une activité d'historien de la philosophie. Directeur de la nouvelle Revue Germanique [1829-1837] devient un spécialiste de Hegel et de l'Histoire de la philosophie allemande [1846-1849].
Joseph Willm [1792-1853], né le 10 octobre 1790 à Heiligenstein [Basse-Alsace, aujourd'hui département du Bas-Rhin] ; mort le 7 février 1853 à Strasbourg.
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PREMIÈRES ÉTUDES.
Fils d'un vigneron « chargé d'une nombreuse famille », Joseph Willm, encore jeune devient l'assistant des instituteurs de Heiligenstein et de Westhofen. Il apprend les langues anciennes auprès du pasteur Boeckel de la ville de Barr [commune du Bas-Rhin], qui l'aide à s'inscrire au Gymnase protestant de Strasbourg [1807]. En 1807, à quinze ans, il entre dans la classe de troisième du Gymnase.
Après le Gymnase [équivalent du Lycée] Joseph Willm s'inscrit au Séminaire protestant de Strasbourg, institution destinée à l'instruction des pasteurs protestants. En 1809, il est inscrit dans la section préparatoire, puis à la section théologique. Il y achève ses études en 1813.
Il y suit un enseignement d'Exégèse de l'ancien et nouveau testament, chaire de Jean Laurent Blessing [1747-1816] ; de Dogmatique, chaire d'Isaac Haffner [1751-1831] ; de Morale évangélique, chaire de Maximilien Fritz [1758-1821] ; d'Histoire ecclésiastique, chaire de Georges Frédéric Weber [1736-1820].
Ainsi que six autres enseignements de <science générale>, parmi lesquelles l'éloquence sacrée en français et en allemand ; l'histoire des religions ; l'histoire de la civilisation et des mœurs.
1813. LA TENTATION DE GOETTINGEN.
Comme beaucoup d'étudiants de l'époque, Joseph Willm qui est alors dans sa vingt-et-unième année, souhaite se rendre en Allemagne à Goettingue [Göttingen] [Westphalie puis Hanovre], pour y suivre des cours de l'Université, célèbre par sa Faculté de Théologie et sa Faculté de Philosophie.
Il était alors de tradition qu'un diplômé ayant achevé ses études, fasse un voyage d'étude en Europe, en visitant différentes Universités étrangères pour parfaire ses connaissances, et en rencontrant à cette occasion célébrités, savants et hommes de lettres. Mais, en 1813 et dans les années suivantes, la situation historique marquée par la guerre l'empêche de mener à bien ce projet.
1815-1817. SÉJOUR À LYON.
Joseph Willm se rend à Lyon. Il y est d'abord instituteur dans un pensionnat de Lyon : le pensionnat Bourrit, dirigé par P. Marc Isaac Bourrit [1762-1841] pasteur de l'Église réformée, président du Consistoire de Lyon. Joseph Willm est reçu dans les familles de la colonie genevoise et protestante établie à Lyon.
1817. PRÉCEPTEUR À PARIS DANS LA FAMILLE ODIER.
Il se rend ensuite à Paris comme précepteur auprès des enfants de la famille d'Antoine Odier, peut-être Jacques [1798-1864], et sans doute Édouard [1800-1887] et Auguste [1802-1870].
Antoine Odier [1766-1853] d'origine genevoise, industriel et associé à la banque Gros-Davilliers-Odier et Cie, avait créé une manufacture de toiles peintes à Wesserling, dans le Haut-Rhin.
À Paris, Joseph Willm est en relation avec les pasteurs Jean Jacques Goep [1771-1835] et Charles Isaac Boissard [1783-1836], qui seront eux aussi rédacteurs de notices pour le Musée des protestants célèbres. Par leur intermédiaire il prononce quelques sermons au Temple des Billettes, rue des Archives, affecté depuis 1812 au culte luthérien.
1821. NOTICES DU MUSÉE DES PROTESTANS CÉLÈBRES.
En 1821, commence à paraître à Paris le Musée des protestans [sic] célèbres ou portraits et notices biographiques et littéraires des personnages les plus éminens [sic] dans l'histoire de la réformation et du protestantisme. Rédigé par une Société de gens de lettres, et publié par G. T. Douin [Paris : Weyer ; Treuttel et Wurtz ; Scherff ; Guitel. 1821].
L'ensemble du Musée des protestants forme cinq tomes en six volumes, en format in-octavo, dont la publication est échelonnée de 1821 à 1824. L'édition est publiée par Guillaume-Tell Douin [1794-1854], docteur en médecine, membre influent de la Société de la morale chrétienne [protestante]. Des lithographies sont en tête de chaque notice.
Est placée en exergue sur la page de titre : « Nulle puissance humaine ne peut forcer le retranchement impénétrable de la liberté de cœur… Accordez à tous la tolérance civile, non en approuvant tout comme indifférent, mais en souffrant avec patience tout ce que Dieu souffre ». Fénelon. Direction pour la conscience d'un Roi.
Joseph Willm rédige plusieurs textes. L'Introduction d'une quarantaine de pages. Ainsi que plusieurs notices signées :
Pour le tome I. Dans la première partie : Arnaud de Bresoia, Pierre Waldo, Jean Wiclef, pages 1-82 ;
Pour le tome I. Dans la deuxième partie : Ulric Zwingle [Ulrich Zwingli], pages 16-23 ; Philippe Le Magnanime, landgrave de Hesse, pages 65-80 ; Jean-le-Constant, électeur de Saxe, pages 114-121.
Pour le tome II : Henri VIII, pages 143-194.
Pour le tome III : Jean Knox, pages 68-136.
Pour le tome IV : Elisabeth, reine d'Angleterre, pages 114-168.
Pour le tome V . Dans la première partie : François de La Noue, dit Bras-de-Fer, pages 156 sq. Dans la seconde partie : Pierre Sardi, dit Fra-Paolo, pages 135-161.
Parmi les signataires d'autres notices : Saint-Albin Berville [1788-1868] ; Charles Isaac de Boissard [1783-1836] ; Athanase Charles Coquerel [1795-1868] ; Charles Cuvier [1798-1881] ; Guillaume Tell Douin [1794-1854] ; le pasteur Jean Jacques Goepp [1771-1835] ; François Guizot [1787-1874] ; André Jung [1793-1863] ; Jacques Matter [1791-1864] ; Frédéric Monod [1794-1863].
1825. TRADUCTEUR DE THÉOPHILE CONRAD PFEFFEL.
En 1825 paraît à Strasbourg, dans une traduction de l'allemand en français, par Joseph Willm, les Lettres à Bettina sur la religion, de Théophile Conrad Pfeffel [Strasbourg. In-12, 1825].
L'ouvrage du pédagogue et littérateur Théophile Conrad Pfeffel [1736-1809], établi à Colmar : Briefe über Religion an Bettina von Conrad Gottlieb Pfeffel, est paru posthume, à Bâle, en 1824 [Basel : Schweighauser. In-12, [4] 142 p., 1824].
Conrad Gottlieb Pfeffel a été le Président du consistoire évangélique de Colmar [1803].
PROFESSEUR AU GYMNASE DE STRASBOURG.
Joseph Willm, après son séjour à Paris, et son retour à Strasbourg, est nommé enseignant au Gymnase [Lycée] de Strasbourg, en tant que chargé du cours de Langue française et chargé du cours de Littérature française.
Il y prononce le 24 août 1826 un Discours à la distribution des prix du Gymnase. Son texte est édité, en même temps que celui de M. Jacques Matter [Strasbourg : J. H. Heitz. 15 p., 1826].
À nouveau, en 1827, Discours prononcé à la distribution des prix aux élèves du Gymnase, le 23 août 1827, par M. J. Matter […] et allocution aux élèves sortant de rhétorique par M. Willm [Strasbourg : imprimerie de Vve Silbermann. in-8, 18 p., 1827].
En 1828, Discours prononcé à la distribution des prix aux élèves du gymnase, faite le 21 août 1828, par M. Willm [Strasbourg : imprimerie de F. C. Heitz. In-8, 14 p., 1828]. Suivie d'un discours de J. Matter.
Et en 1830, Discours prononcé à la distribution des prix aux élèves du Collège mixte ou gymnase protestant de Strasbourg, faite le 25 août 1830, par M. Willm [Strasbourg : imprimerie de F. C. Heitz. In-8, 20 p., 1830]. suivi d'un discours de J. F. Bruch.
En 1843. Discours prononcés, par M. Roissac,… et par M. Willm,…, à la distribution des prix aux élèves du Collège mixte du Gymnase protestant de Strasbourg, faite le 16 août 1843
[Strasbourg : imprImerie de F.-C. Heitz. In-8, 30 p., 1843].
1829. PROFESSEUR EN TITRE AU GYMNASE.
Ensuite, par arrêté du ministre de l'Instruction publique, en date du 24 janvier 1829, Joseph Willm est nommé professeur en titre au Gymnase [lycée] de la confession d'Augsbourg de Strasbourg.
Sont nommé en même temps que lui, par le même arrêté, Jean Frédéric Lamp ; Jean Frédéric Aufschlager ; Jean Louis Himly ; Louis Henri Engelhardt ; George Frédéric Lachenmeyer ; Joseph Willm ; Charles Guillaume Schweighaueser ; Charles Henri Boegner ; Théodore Kreiss.
1826. PROFESSEUR AU SÉMINAIRE DE STRASBOURG.
En 1826, il est nommé professeur agrégé et chargé d'un cours de philosophie, puis en 1832, professeur titulaire.
Il restera en poste jusqu'en 1852, tout en étant en même temps Inspecteur de l'académie de Strasbourg, d'octobre 1834 à février 1853. À cette époque [1852], fatigué et malade, il est obligé de renoncer complètement à son enseignement.
1829. NEUE FRANZÖSISCHE SPRACHLERHE.
Joseph Willm publie en allemand Neue franzôsische Sprachlehre für die deutschen Volksschulen Frankreichs, von Joseph Willm [Strassburg : Levrault. In-12, X-435 p., 1829]. Avec une Préface en date du 25 mars 1829.
Réédité en 1831[Strassburg : Levrault. In-12, XII-406 p., 1831]. Avec la Préface en date du 25 mars 1829.
1829. PREMIÈRES LECTURES FRANÇAISES.
Premières lectures françaises pour les écoles primaires d'Alsace, avec un vocabulaire français-allemand. [Strasbourg : chez F. G. Levrault, rue des Juifs, n°33. In-18, VIII-148 p., 1829]. Cette première édition paraît sans nom d'auteur.
Comprend deux parties. Première partie: Contes et petites histoires ; Traits d'histoire naturelle ; Maximes ; Paraboles ; Fables. Deuxième partie : Anecdotes, contes et traits d'histoire ; Traits d'histoire naturelle ; Conseils et réflexions ; Fables.
Réédité la même année [1829], avec une autre pagination : [In-18, XII-204 p., 1829].
Réédité en 1831 [Strasbourg : chez F. G. Levrault, rue des Juifs, n°33. VIII-204 p., 1831]. Ouvrage autorisé par le conseil de l'Instruction publique. Avec une Préface, en date du 1er novembre 1831.
Réédité en 1832. En 1840 [Strasbourg : Vve Levrault. XII-204 p., 1840]. Joseph Willm signe la Préface. En 1840 également, dans une édition légèrement différente [Strasbourg : Vve Levrault. XII-148 p., 1840]. En 1851, comme cinquième édition [Strasbourg : Vve Berger-Levrault et fils. In-12, VIII-148 p., 1851]. En 1852, comme septième, neuvième, puis comme dixième édition [Strasbourg : Vve Berger-Levrault et fils. In-12, XII-204 p., 1852]. En 1855, comme quinzième édition, même pagination.
1830. AUSERLESENE STÜCKE AUS DEUTSCHEN LITERATUR.
Auserlesene Stücke aus der deutschen Literatur, mit Anmerkungen und kurzen Notizen über die angeführten Schriftsteller, herausgegeben zum Gebrauch der obern Schulen von Joseph Willm [Paris ; Strassburg : F. G. Levrault. In-12, 1830].
La traduction du titre apparaît : Morceaux choisis de littérature allemande, avec des notes et de courtes notices sur les auteurs, publiés à l'usage des collèges.
Un second volume paraît en 1843 [Strassburg-Paris : Vve Levrault. 1843].
Réédité en 1850, deux volumes in-12. Réédité en 1854, comme troisième édition.
1830. KLEINE FRANZÖSISCHE SPRACHLEHRE.
Kleine französische Sprachlehre für die Anfänger, von Joseph Willm [Strassburg : F. G. Levrault. In-18, 172 p., 1830].
Une seconde édition paraît en 1831 [Strassburg : F. G. Levrault. In-18, XII-406 p., 1831]. Une autre en 1841 [Strasbourg : Vve Levrault. In-12, 172 p., 1841].
1829-1837. DIRECTEUR DE LA NOUVELLE REVUE GERMANIQUE.
Faisant suite à la Revue germanique qui est parue de 1827 à 1829, La Nouvelle revue germanique, recueil littéraire et scientifique, publié par une société d'hommes de lettres français et étrangers, éditée à Paris, Strasbourg et Bruxelles, en format in-octavo, paraît de janvier 1829 à 1833, volume I à XV ; et en 1834, deuxième série, volume I-III. À raison de quatre volumes par an.
[Paris : Chez F. G. Levrault, éditeur, rue de la Harpe, n°81 ; même maison, rue des Juifs, n°33, à Strasbourg ; A Bruxelles, à la Librairie Parisienne].
La Revue germanique paraît à nouveau, sous ce titre, de 1835 à 1837, troisième série, volume I-XII.
L'initiative de la revue revient à la maison d'édition strasbourgeoise Berger-Levrault, née de l'association de Pierre Frédéric Berger [1796-1837] et d'Antoinette Levrault [1801-1879].
Joseph Willm, tout en gardant ses enseignements de philosophie au Séminaire protestant, en devient directeur en 1829, et le reste jusqu'en 1837.
Ce recueil de langue française est destiné à faire connaître en France les productions les plus importantes de la littérature allemande.
1831. NOTICE NÉCROLOGIQUE DE HEGEL.
Quelques semaines après la mort de Hegel [1770-1831] survenue à Berlin le 14 novembre 1831, Joseph Willm rédige, en français, dans la Nouvelle Revue germanique une brève notice concernant le philosophe allemand. Et surtout, dans son article, il traduit de l'allemand en français la nécrologie parue dans la Gazette d'État de Prusse.
http://pages.textesrares.com/index.php/Philo19/Joseph-Willm-Notice-necrologique-de-Hegel-1770-1831.html
1831. MORCEAUX CHOISIS DE LITTÉRATURE ALLEMANDE.
Morceaux choisis de littérature allemande, avec des notes et de courtes notices sur les auteurs, publ[ié] à l'usage des collèges [Strasbourg. Deux volumes in-12] Le premier volume [tome I] est publié en 1843 ; le deuxième volume [tome II] est publié en 1831.
1832. PROFESSEUR À LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE.
En mars 1832, la Faculté lui ayant accordé le diplôme de docteur en Théologie, Joseph Willm, est chargé du cours de Morale chrétienne ; il restera en charge jusqu'en 1836, au moment où il est nommé Inspecteur d'Académie auprès du rectorat de Strasbourg.
1832. SECONDES LECTURES FRANÇAISES.
Secondes lectures françaises, à l'usage des classes supérieures des écoles, par J. Willm
[Paris : chez F. G. Levrault, rue de La Harpe, n°81 ; Strasbourg:même maison, rue des Juifs, N°33. In-12, XII-406 p., 1832].
Réédité en 1845, comme troisième édition, même pagination. Réédité en 1852, comme troisième édition [Strasbourg : Vve Berger Levrault et fils. In-12, X-406 p., 1852]. Réédité en 1855, comme neuvième édition.
Fait suite aux premières lectures françaises. Divisé en quatre parties : Contes moraux et anecdotes ; Morceaux d'histoire et descriptions géographiques ; Tableaux de la nature ; Fragments d'anthropologie et de morale.
Comprend de nombreux extraits de Bossuet, Buffon, Chateaubriand, Cuvier, Fénelon, Florian, Xavier de Maistre, Massillon.
1833. CHOIX DE POÉSIES.
Choix de poésies faisant suite aux secondes lectures françaises ; à l'usage des classes supérieures des écoles primaires.
[Paris : chez F. G. Levrault, rue de La Harpe, n°81 ; Strasbourg:même maison, rue des Juifs, N°33. In-8, 143 p., 1833].
L'ouvrage est divisé : Contes et fabliaux ; Poésies lyriques [odes, élégies, romances, chansons] ; Poésies religieuses et morales.
Est réédité à de nombreuses reprises [plus d'une vingtaine éditions], avec la même pagination, notamment en 1852, comme treizième édition [Strasbourg-Paris : Vve Berger-Levrault et fils. In-12, IV-143 p., 1852], en 1855, en 1857, en 1860, 1863, 1867.
L'ouvrage est autorisé par le Conseil de l'Instruction publique.
1833. LA REVUE GERMANIQUE ET LA CÉLÉBRATION DE VICTOR COUSIN.
C'est en 1833, dans son numéro quatorze, que paraît l'article de Joseph Willm et signé simplement de son initiale W.
Willm, après une courte présentation, cite longuement un texte critique d'Eugène Lerminier [1803-1857] [la troisième lettre philosophique adressée à un Berlinois] parue en 1832 ; puis, dit-il, laisse V. Cousin présenter lui-même sa défense, en citant un long passage de la Préface de la seconde édition [1833] des Fragments philosophiques.
« Notre tâche, dit Joseph Willm, n'est pas seulement de faire connaître en France les travaux intellectuels de l'Allemagne, mais encore de suivre et d'enregistrer les progrès de l'étude des idées allemandes au milieu de nous. Depuis Villers, Mme de Staël et M. Stapfer père, et avant MM. Michelet, Quinet, Lerminier, Barchou de Penhoën, c'est sans contredit M. Victor Cousin qui a le plus contribué à familiariser les français avec la pensée allemande. Il ne s'est pas contenté de la traduire et de la commenter, de la naturaliser en quelque sorte, de l'implanter sur notre sol ; il en a fondu une partie avec son système. Le savant éclectisme qu'il professe lui en donnait le droit, lui en faisait même un devoir.
Mais comment est-il arrivé qu'on ait reproché comme un crime à M. Cousin les emprunts qu'il a faits à l'Allemagne philosophique ? M. Cousin avait jeté assez d'éclat, rendu assez de service à la science, pour que ces reproches, même fondés, dussent se produire avec moins d'aigreur. Notre intention n'est pas d'engager une discussion à ce sujet. Notre rôle se bornera à celui de simple rapporteur : le lecteur jugera […] ».
1834. ÉTUDE LA LANGUE ALLEMANDE.
En 1834, Joseph Willm publie : Étude la langue allemande rendue facile par une phraséologie élémentaire [Metz : P. Witthersheim. In-12, 479 p., 1834].
1834. UN DES DEUX INSPECTEURS DE L'ACADÉMIE DE STRASBOURG.
Le 20 octobre 1834, par arrêté ministériel, Joseph Willm, professeur de Morale évangélique à la Faculté des Lettres de Strasbourg, est nommé Inspecteur d'académie auprès de Louis Magloire* Cottard [1790-1871], recteur de l'Académie de Strasbourg depuis mars 1831 [de mars 1831 à mars 1842].
Il est ainsi un des deux Inspecteurs qui assistent le recteur, nommés le même jour par deux arrêtés ministériels :
Lefournier, ancien inspecteur de l'académie d'Amiens, en remplacement de Théodore Derome
[1796-1873], et en poste à Strasbourg jusqu'en 1841*.
Joseph Willm. Nommé en remplacement de Hervé, affecté à Metz, par l'arrêté ministériel du 20 octobre 1834. [Cependant un arrêté du 16 janvier 1835 rapporte l'arrêté précédent et maintient Hervé à Strasbourg].
Il est maintenu en fonction auprès des différents recteurs qui se succèdent à Strasbourg : François Étienne Michelle [1799-1858], ancien proviseur du collège royal de Strasbourg [juillet 1837-mars 1842] nommé recteur de l’académie de Strasbourg, en mars 1842 ; Aristide Laurent [1795-1862], ancien recteur de l'académie de Cahors [septembre 1847-septembre 1848], nommé en septembre 1848 ; Auguste Louis Ange de Nouzeilles [1798-1881], ancien recteur de l’académie de Toulouse [novembre 1841-août 1850], lorsque Strasbourg devient le chef-lieu de l'académie du Bas-Rhin [10 août 1850], au moment de la création des « petits rectorats » au ressort restreint ; puis quelques semaines auprès d'Alfred Donné [1801-1878], deuxième recteur départemental.
Il abandonne dès lors son enseignement de Morale chrétienne à la Faculté de Théologie, mais garde son enseignement de Philosophie [logique, métaphysique, histoire de la philosophie, morale philosophique] et d'Histoire de la littérature française [depuis la Renaissance] au Séminaire protestant.
Joseph Willm reste en fonction jusqu'à son décès, en 1853. Il est remplacé comme inspecteur de l'académie du Bas-Rhin à Strasbourg par Boissier, en fonction jusqu'au 22 août 1854, date à laquelle sont reconstituées les <grandes> académies universitaires dont le ressort s'étend sur plusieurs départements.
1834. DISCOURS D'APPARAT POUR FRANÇOIS HENRI REDSLOB.
Discours prononcé, le 26 décembre 1834, pour rendre les derniers honneurs académiques à M. François Henri Redslob, docteur en théologie, doyen de la Faculté de théologie de l'Académie de Strasbourg, professeur au séminaire protestant, inspecteur ecclésiastique, et l'un des pasteurs de l'église du Temple-Neuf, chevalier de la Légion d'honneur, etc., etc. par J. Willm, professeur de philosophie au Séminaire et inspecteur de l'académie [Strasbourg : de l'imprimerie de Frédéric Charles Heitz. In-8, 29 p., 1835].
Né le 25 mars 1770, à Strasbourg ; mort le 23 novembre 1834, à Strasbourg. François Henri Redslob, professeur et prédicateur, professeur d'Éloquence religieuse et de Dogme à la Faculté de Théologie depuis 1819, doyen de la Faculté de Théologie depuis 1831, en remplacement d'Isaac Haffner [1751-1831]. Il a longtemps assuré un enseignement sur la religion naturelle, la morale philosophique, la psychologie empirique.
1835. ESSAI SUR LA NATIONALITÉ DES PHILOSOPHIES.
En 1835, Joseph Willm fait paraître à Paris et à Strasbourg, sous forme d'une brochure d'une quarantaine de pages, la traduction du Jugement de M. de Schelling sur la Philosophie de M. Cousin. Cette traduction est précédée d'un Essai sur la nationalité des philosophies, par J. Willm, inspecteur de l'académie de Strasbourg.
[Paris : chez F. G. Levrault, rue de la Harpe, n° 81 ; et Strasbourg : même maison, rue des Juifs, n° 33. In-8, 40 p., 1835].
1835. LETTRE EXPLICATIVE DE JOSEPH WILLM À VICTOR COUSIN.
Joseph Willm a tenu Victor Cousin, membre du Conseil royal de l'Instruction publique depuis 1830, au courant de cette traduction, et lui adresse au moment de la parution de l'ouvrage une lettre d'explication.
« Monsieur le Conseiller.
Voici enfin la traduction de la Préface de M. Schelling ; elle arrive un peu tard, je le sais ; mais il m’a été impossible de la livrer plus tôt au public. La traduction était prête depuis longtemps ; mais l’essai que je tenais à y joindre en a retardé la publication. Je m’étais proposé d’abord d’accompagner le jugement de Schelling d’une réfutation ; mais je m’aperçus un peu tard qu’un travail de ce genre ne pouvait guère se renfermer dans les bornes étroites d’une brochure. J’y renonçai dans l’espoir qu’une main plus habile s’en chargerait. On me dit en même temps que vous songiez vous-même à vous acquitter de ce soin ; et, en effet, le système attaqué ne sera dignement défendu que par son illustre auteur. Je pensai alors qu’un Essai sur la nationalité des philosophes serait parfaitement placé en tête d’une pièce qui témoigne si hautement de la tendance actuelle des deux nations les plus cultivées du continent, à s’entendre et à se rapprocher. Puisse cet Essai, auquel j’ai mis quelque soin, obtenir, si ce n’est votre approbation, du moins votre indulgence !
J’ai l’honneur de vous envoyer en même temps mon éloge de Redslob, et les cinq premières feuilles de mon Essai sur Hegel. Comme je me propose de refondre ce travail avant de lui donner une plus grande publicité, il me serait précieux d’avoir votre avis sur cet ouvrage, dont je ne fais tirer de la Revue qu’un petit nombre d’exemplaires. C’est une œuvre pleine de difficultés, mais, qu’avec de bons conseils et du temps, je ne désespère pas de mener à sa fin. Mais plus j’y avance, plus je sens combien il serait nécessaire de donner aux Français la traduction des principaux ouvrages de Kant, de Fichte et de Schelling. Une société de philosophes, connaissant l’allemand à fond, pourrait seule mener à bon port une telle entreprise, et je me chargerais volontiers d’un ou deux traités. Mais cette société aurait besoin d’un chef et d’une puissante protection. J’abandonne cette idée à votre sagesse. Vous seul en France pouvez juger de son opportunité et en mesurer le succès.
Agréez, je vous prie, Monsieur le Conseiller, la nouvelle assurance de mon respectueux dévouement » [Strasbourg, mardi 17 novembre 1835].
1835. LA REVUE GERMANIQUE ET LE JUGEMENT DE SCHELLING SUR COUSIN.
C'est en 1835, que Félix Ravaisson, fait paraître dans la Revue germanique la traduction de l'article de Schelling « Sur la philosophie de M. Cousin ».
La traduction de cet article avait également été publiée, la même année par Joseph Willm, comme complément de sa publication intitulée Essai sur la nationalité des philosophies, suivi de la traduction en français du <Jugement de M. de Schelling sur la philosophie de M. Cousin> [Paris : chez F. G. Levrault, rue de la Harpe, n° 81 ; et Strasbourg : même maison, rue des Juifs, n° 33. In-8, XLIV-40 p., 1835].
Le texte de Schelling était paru initialement en allemand, comme Préface à l’ouvrage de Hubert Beckers. Victor Cousin über französische und deutsche Philosophie [Vorrede von Schelling], Stuttgart und Tübingen, 1834.
1835-1836. LA REVUE GERMANIQUE ET L'ESSAI SUR LA PHILOSOPHIE DE HEGEL.
En 1835-1836, Joseph Willm publie dans la Revue germanique, sur plusieurs livraisons, un Essai sur la philosophie de Hegel.
Une première partie dans la troisième série de la Revue germanique, dans les tomes 1 à 5, les numéros de janvier, de mai, de juillet-août 1835 et de mars 1836. Par la suite, la deuxième partie est publiée, dans les tomes 9 à 12, les numéros de janvier, de mai, de septembre, de novembre-décembre 1837.
Le texte est repris sous forme d’ouvrage en 1836 : Essai sur la philosophie de Hegel, par J. Willm, inspecteur de l'Académie de Strasbourg, etc. Première partie – Introduction [Extrait de la Revue germanique, année 1835] [Strasbourg : chez F. G. Levrault, imprimeur-libraire, rue des juifs, n°33. Paris : Même maison, rue de la Harpe, n°81. In-8, 102 p., 1836].
C’est un des tous premiers ouvrages exposant en français la philosophie de Hegel : huit ans avant l’ouvrage de Auguste Ott [1814-1903]* sur Hegel et la philosophie allemande, paru en 1844 : Hegel et la philosophie allemande, ou Exposé et examen critique des principaux systèmes de la philosophie allemande depuis Kant, et spécialement de celui de Hegel, par A. Ott, Docteur en droit [Paris : Joubert. In-8, XII-544 p., 1844].
Le texte de cet essai est repris, en 1842, dans une traduction du français en italien, dans la Rivista Napolitana sous le titre : Saggio sulla filosophia di Hegel [Rivista Napolitana. Volume 11, 1842, page 3-17].
1836. SIGNIFICATION DE L'ESSAI SUR LA PHILOSOPHIE DE HEGEL.
Dans l'Essai sur la philosophie de Hegel, par J. Willm, Inspecteur de l'Académie de Strasbourg. Première partie-Introduction [Extrait de la Revue Germanique, année 1835]. [Strasbourg : chez F. G. Levrault, imprimeur-libraire, rue des Juifs, 33 ; Paris : même maison, rue de la Harpe, n°81. in-8, 102 p., 1836], Joseph Willm, affirmant ses convictions spiritualistes en harmonie avec l'idéologie dominante du <cousinisme>, met en cause les thèses hégéliennes, qui, dit-il, débouchent sur le panthéisme : « Il nous paraît difficile que la théorie de l'idée absolue puisse échapper au re